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Breathing
Commissaire— Yan Zhou
Jean-François Côté—Dong Dawei—Ren Jie—Yam Lau—Mireille Lavoie—Li Ming—Zhang Qingfan—Xu Tan—Zhang Xiao
Chaque année depuis 2009, je fais des allers-retours entre le Canada et la Chine pour réaliser des projets artistiques ou pour visiter mes proches. Au fil des ans, j’ai été profondément troublé par le phénomène du smog, qui affecte la majeure partie de la Chine depuis plus de deux décennies, et par ses effets sur les humains et la société. Au cours des dernières années, les changements profonds survenus dans les sphères politique, économique, sociale et technologique, en Chine et ailleurs dans le monde, révèlent les dilemmes fondamentaux qui assaillent les peuples. L’apparence et les mouvements du smog rappellent par analogie les mécanismes de « l’état techno-capitaliste » mondial. Le sentiment d’étouffement se répand. Tout est imbriqué et ces conditions existentielles générales affectent la santé, la sensibilité, le langage, voire l’expression des gens.—Consciente des problèmes induits par le smog, du traumatisme chronique dont les gens souffrent quotidiennement et de l’aggravation des conditions climatiques en Chine et dans le monde, j’ai commencé, au début de 2017, à travailler avec un groupe d’artistes canadiens et chinois afin d’explorer ces questions, de mieux les saisir et d’apporter des réponses créatives à notre état d’être contemporain.—Breathing est un projet de recherche et de création immersif. Il propose une re-présentation abstraite et médiée du smog. Il aligne sur une même frontière le corps humain et le smog, les exposant et les entremêlant l’un à l’autre. Bien que ce projet découle de l’intense pression que ce phénomène pose pour la vie humaine, le but n’est pas de faire de l’activisme environnemental ou de trouver des solutions spéculatives aux problématiques du smog. Il opère plutôt de manière « amorphe », à partir de la croyance esthétique et philosophique chinoise selon laquelle le corps est un système micro-météorologique, partageant avec sa macro-contrepartie (le temps) les mêmes principes comportementaux et traits de caractère. Il favorise plutôt la recherche d’une réponse éthique/esthétique à la création de nouvelles formes de vie (et d’art) significatives, intimement liées à un environnement omniprésent, bien qu’hostile et menaçant. Ainsi, le projet soutient la puissance de l’art et de l’artiste comme prémisse.—Les artistes ont été invités à explorer individuellement et à inventer, à partir de leurs propres expériences incarnées, un espace viable, à même un environnement physiquement et abstraitement stagnant et suffocant.
—Yan Zhou