Yushan Is Here, and A Proper Story de Chih-Chien Wang et Effrondrements de Diane Morin. Vernissage le 11 mai à 17 h

Optica, un centre d’art contemporain
Chih-Chien Wang + Diane Morin
Vernissage, le 11 mai 2007 – 17h
Exposition, 11 mai au 16 juin 2007

galerie principale
CHIH-CHIEN WANG ::: Yushan Is Here, and A Proper Story

Le projet est composé de deux parties. L’une est la création de Yushan comme personnage et l’autre aborde le langage en tant que narration. Ces deux parties sont reliées par une expérience incertaine de la réalité quotidienne; bien que nous vivions dans le réel, nous nous forgeons, d’une certaine manière, un statut au delà de la réalité.

Ce statut situé au delà de la réalité provient peut-être du fait qu’il est difficile d’affronter la vie. Donc nous jouons. Nous faisons semblant que la vie est ce qui se passe sur scène, et nous faisons semblant de jouer, comme les enfants jouent à être des adultes. C’est ainsi que le statut de la réalité se déplace et que cette sensation de jeu trouble notre perception de la vie. La cruauté paraît alors moins horrible.

Dans ce projet, je prends en considération trois aspects de la vie : le travail, la langue et l’environnement qui nous entoure. Ces trois sujets sont abordés du point de vue d’une nouvelle arrivante à Montréal. Yushan est nouvellement arrivée. Comme moi.

Quand je parle de Yushan, je parle d’un personnage fictif, bien que Yushan soit vraiment ici. Dans la personnalité de Yushan, il y a un mélange de réalité et d’irréalité : elle aime jouer. Je sais que Yushan est plus que ce que je connais d’elle. Dans ce projet, Yushan se transforme en rythme et en couleur.

L’histoire se transforme également en rythme et en couleur.

Dans le processus de narration d’une histoire, j’ai observé que le récit transite par les idées, les mots, les symboles et les apparences. L’un après l’autre, ils ont capté mon attention jusqu’à ce que je me perde. L’incertitude perceptive de la langue fait que l’histoire se transforme. Les histoires deviennent confuses et fragmentées.

Le projet prend donc la nuance de couleur créée par Yushan et ses récits.

— Chih-Chien Wang

Né à Taiwan, j’ai déménagé Montréal en 2002. À Taiwan, j’ai appris à observer comment les gens se révèlent devant une caméra puisque j’y ai réalisé des documentaires pendant huit ans. Je travaille présentement à des projets en photographie et en vidéo qui reflètent mon intérêt pour les gestes subtils du quotidien.

salle multidisciplinaire
DIANE MORIN ::: Effrondrements

Diane Morin poursuit ses recherches sur la lumière avec Effondrements, projection audio et vidéo où se succèdent de brèves traces lumineuses d’ombres et d’objets, accompagnées de sons tout aussi brefs. À chaque fois, une explosion fait événement : un son percussif accompagnant la rapide apparition d’une forme émergeant de l’obscurité et sa disparition tout aussi rapide. S’agit-il vraiment d’effondrement ou de la mise en scène répétée d’un ratage ? L’observation de cette vidéo le confirmera.

Depuis le début de sa pratique, Diane Morin s’intéresse aux ombres projetées d’objets en mouvement qu’elle conçoit, aux traces que ceux-ci laissent en se déplaçant ainsi qu’à la documentation de leur trajet imprévisible sur du papier photosensible en une série de photogrammes (AXENÉO7, 2006). Elle en tire de complexes dessins réalisés directement sur les murs de la galerie, retraçant les lents et réguliers déplacements de ses mécanismes cinétiques anthropomorphiques (CIRCA, 2005). Soucieuse de donner ou de redonner un mouvement à des éléments inanimés (DAÏMÕN, 2006), intéressée par le glissement de la lumière sur les objets et son pouvoir de métamorphoser ceux-ci, Diane Morin poursuit avec Effondrements son investigation de la lumière comme agent révélateur : ombre, trace, empreinte, image, forme, mouvement. Le noir et blanc de l’image projetée en accentue la dimension photographique (littéralement ici, écriture par la lumière).

L’artiste parle d’événement quand elle commente Effondrements. Celui-ci est certainement tragique, l’objet disparaissant aussitôt qu’apparu. Mais il est tout aussi décevant – jamais la destruction anticipée de l’objet révélé par la lumière ne survient. Malgré l’intensité de l’explosion, aucun n’éclate ni n’est détruit. Instant photographique par excellence, l’explosion a ici la simple fonction de rendre visible un objet immobile dans l’obscurité et nous l’expose comme image de cet objet disparaissant sous nos yeux. Au delà des apparences, Diane Morin affirme avec Effondrements son intérêt pour ce qui est non spectaculaire. Elle détourne notre attention vers une série d’anti-événements où l’attente dans le silence et l’obscurité mène vers un récit de disparitions à répétition.

— Nicole Gingras, 3 avril 2007

Originaire de la région de Kamouraska, Diane Morin vit et travaille à Montréal. Depuis 1998, elle crée des installations in situ — cinétiques, sonores et vidéogra-phiques. Récemment, elle a entre autres participé à Sound + Vision, Collaborative Creative Residency, au Banff Centre (2005), réalisé une exposition solo au centre d’exposition Circa, Montréal (2005) et a participé à l’exposition Méandres à DAÏMÕN et AXENÉO7, Gatineau (2006). En 2007 elle a présenté son travail à Mercer Union, Toronto et dans la galerie Rotor 2, Valand School of Arts, Göteborg, Suède.

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