Why Dad MMXI [Pourquoi papa MMXI] de Wednesday Lupypciw, vernissage le samedi 2 mars à 17h30 à Skol

Description du projet

Débutant par une série de confession au sujet des dificultés pratiques et émotionnelles liées au travail de l’artiste, Why Dad MMXI [Pourquoi papa MMXI]  se termine par un simple et sincère rituel partagé par l’artiste et son père : «La vidéo s’inspire d’une demande de bourse qui m’a été refusée. J’étais très enthousiaste de réaliser un projet qui exigeait un financement important et j’ai été profondément déçue d’apprendre que mes concitoyens contribuables et mes collègues artistes ne le voyaient pas du même œil. J’ai senti qu’une partie de moi était morte et je me suis traînée pathétiquement durant des semaines. En visite chez mon père à cette période, j’ai remarqué de grandes similarités dans nos manières de nous morfondre et d’aborder la réalité. La pratique artistique de mon père est un sujet délicat depuis quelques années et la réalisation de cette vidéo nous a permis d’avoir une discussion franche sur ce que sont sa contribution et ses défis artistiques. Je me suis rendu compte que la plupart des raisons pour lesquelles il ne créait plus sont exactement celles qui me poussent à lancer la serviette à tout moment. À l’inverse, ou plutôt de manière plus importante, nous avons découvert que nous partagions les mêmes raisons pour continuer à créer.»

Clés

1. J’AIME JOYCE WIELAND EN ESTI
Parfois, les discussions sont axées sur « le carrefour de l’art et de l’artisanat », mais je déteste  ce cadre de pensée parce que la pratique artistique exige par nature de bricoler, dans mon cas du moins. J’ai étudié en textile au Alberta College of Art and Design où j’ai suivi des cours auprès de penseurs-bricoleurs encore partisans de l’éthique du DIY [fait soi-même] propre aux années 1970. Cette philosophie continue d’influencer ma façon de travailler. J’ai appris moi-même le montage vidéo pendant mes études en tissage. Lorsque je tourne une vidéo, je l’aborde toujours sous l’angle concret de l’artisanat : la texture de la projection, la façon dont les scènes peuvent être coupées puis adoucies sur les rebords pour s’adapter les unes aux autres, les espaces négatifs, l’opacité, toutes les considérations de ce genre. Même si j’adore les travaux manuels et que j’y pense constamment, je crois que je suis un peu trop impulsive pour être considérée comme une artisane exceptionnelle. C’est une façon bien étrange de dire que j’aime Joyce Wieland! Elle décrit sa démarche artistique de façon très concrète et concise en parlant de couture, de jardinage et de sexualité.

http://www.ffwdweekly.com/article/arts/visual-arts/fax-love-and-more-6013/

2. LIVRES
J’ai tendance à me sentir rapidement submergée par la littérature, mais deux livres m’ont vraiment plu à l’époque où j’ai réalisé Why Dad : How Should A Person Be? [Comment doit-on être?] de Sheila Heti ainsi que Where Art Belongs [Là où se situe l’art] Chris Kraus.

2b. NOUVEAUX MÉDIAS
Mes films d’artistes préférés sont Teenager Hamlet [Hamlet à l’adolescence] de Margaux Williamson, tous ceux réalisés par Aleesa Cohene (en raison de leur poids émotionnel) et Dead Meat [Viande morte] de Clark Ferguson, un court métrage hilarant où fourmillent des marionnettes en tissu.

3. L’ÉTRANGE CONSEIL DE VOS DOLLARS ROYAUX DE CONTRIBUABLES DU CANADA
Lorsque je travaillais à Why Dad, je me disais que je devais trouver un moyen de pratiquer mon art sans bourses ni autres formes de financement. Ensuite, je me suis rendue compte que ce n’était qu’une rhétorique sournoise néolibérale pro-conservatrice, la culpabilité et la pression d’être « utile » qui s’immisçaient dans mes pensées! J’ai donc décidé de faire de nombreuses demandes de bourses (avec des résultats très variables) et je continuerai à me demander avec désinvolture quelles sont les conséquences de ce système sur ma pratique artistique. Je ne connais pas vraiment l’identité du public de cette vidéo, probablement très canadien d’une part, mais probablement pas Stephen Harper d’autre part.

Performance MAXX HQ en DS le samedi 2 mars dans le cadre de la Nuit Blanche à Montréal, de 20h à 1

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