Catherine Bodmer et Marie-Suzanne Désilets
du 25 octobre au 1 décembre 2007
vernissage jeudi 25 octobre à 19h
Catherine Bodmer Réservoir
La Galerie B-312 a le plaisir d’accueillir dans sa petite salle Réservoir, une installation de Catherine Bodmer. Lartiste a souhaité exploiter certaines qualités de la salle, ses dimensions modestes, son volume presque cubique, le blanc des parois, limpression de se couper de lextérieur quand on y pénètre. Elle a pris le parti dy construire une structure, montée jusquà hauteur dyeux, en alignant sur deux rangées, à lhorizontale, de ces bonbonnes translucides quon utilise dans les distributrices deau. Les récipients sont remplis dune égale quantité deau à la surface de laquelle flottent de petites plantes aquatiques. Lensemble est surmonté dun système déclairage fluorescent qui favorisera la pousse. Certaines bouteilles ne contiennent qu’une espèce, dans d’autres, elles coexistent par deux ou par trois. Appréhendée ainsi, Réservoir fait allusion à lunivers clos et on ne peut plus contrôlé des laboratoires où se trament échantillonnages, croisements et analyses comparatives. Mais un coup doeil par louverture des goulots retourne comme un gant cet univers fermé de la mesure. Lespace y apparaît alors comme un vaste étang presque entièrement recouvert dune luxuriante végétation. Ainsi, les bouteilles apparaissent-elles ou bien comme des éprouvettes pour des écosystèmes recréés artificiellement ou bien comme des kaléidoscopes de paysages recréés imaginairement. Dun autre côté, ni lun ni lautre de ces deux points de vue ne présente une quelconque vérité. Avec Réservoir, Catherine Bodmer nérige pas deux points de vue opposés, mais esquisse la forme dun entre-deux qui tresse à linfini les notions despace clos et despace ouvert, et oblige ainsi à la nuance ; un entre-deux pour des paradoxes, pour une cohabitation de contraires, pour des retournements où rien ne sinverse ; un entre-deux qui imbrique lartificiel et le naturel, lextérieur et lintérieur, le contrôlé et le chaotique.
Marie-Suzanne Désilets Charbon et Turbo
Co-conception de la mise en espace de lexpositionDenis Rioux
La Galerie B-312 accueille Charbon et Turbo, de Marie-Suzanne Désilets, une uvre à la croisée de l’installation, de la photographie et de l’exercice littéraire. Au mur, une phrase et quelques images énigmatiques ; dans la salle, une multitude de lutrins ; dessus, des grands cahiers à consulter. On les ouvre, ça raconte et ça montre. Cest intime, tendre, triste, drôle, douloureux. Au mur, dans la salle, sous la couverture des cahiers, mots et images racontent par bribes. Des moments, des instants racontés, photographiés, évoqués. Depuis plus de deux ans, Marie-Suzanne Désilets travaille sur un projet qui aborde la question des manques affectifs et de leurs succédanés. Un lapin et un godemiché, Charbon et Turbo, deviennent le prétexte à linvention dun récit, une mise en intrigue où se confondent limaginaire et le réel, les phantasmes et le quotidien, soulevant au passage les limites du suggestif et de la décence, de la gêne et des tabous. Au fil des jours, lartiste provoque des rencontres, tient un journal,accumule des photographies, des objets, des dessins. Leur histoire, toujours en devenir, se présente inachevée, en cours de processus. Elle sétale en morceaux sur plusieurs supports, incomplets et précaires. Loeuvre chahute les modalités convenues de la lecture, laissant du coup au visiteur le loisir de reconduire le sens à sa façon. Passant de cahier en cahier, des mots aux images et des images aux mots, quittant les cahiers pour lespace de la galerie et pour les objets qui sy déploient, rebroussant parfois chemin pour revenir aux cahiers, et ainsi de suite, il reconstituera une histoire parmi dautres possibles. Guidé par loeuvre, le voilà en train de faire lexpérience que les sens édifiés visent moins le dévoilement de la vérité que latténuation de labsence de sens dont la vie a horreur.
Catherine Bodmer et Marie-Suzanne Désilets
du 25 octobre au 1 décembre 2007
vernissage jeudi 25 octobre à 19h
Catherine Bodmer Réservoir
La Galerie B-312 a le plaisir d’accueillir dans sa petite salle Réservoir, une installation de Catherine Bodmer. Lartiste a souhaité exploiter certaines qualités de la salle, ses dimensions modestes, son volume presque cubique, le blanc des parois, limpression de se couper de lextérieur quand on y pénètre. Elle a pris le parti dy construire une structure, montée jusquà hauteur dyeux, en alignant sur deux rangées, à lhorizontale, de ces bonbonnes translucides quon utilise dans les distributrices deau. Les récipients sont remplis dune égale quantité deau à la surface de laquelle flottent de petites plantes aquatiques. Lensemble est surmonté dun système déclairage fluorescent qui favorisera la pousse. Certaines bouteilles ne contiennent qu’une espèce, dans d’autres, elles coexistent par deux ou par trois. Appréhendée ainsi, Réservoir fait allusion à lunivers clos et on ne peut plus contrôlé des laboratoires où se trament échantillonnages, croisements et analyses comparatives. Mais un coup doeil par louverture des goulots retourne comme un gant cet univers fermé de la mesure. Lespace y apparaît alors comme un vaste étang presque entièrement recouvert dune luxuriante végétation. Ainsi, les bouteilles apparaissent-elles ou bien comme des éprouvettes pour des écosystèmes recréés artificiellement ou bien comme des kaléidoscopes de paysages recréés imaginairement. Dun autre côté, ni lun ni lautre de ces deux points de vue ne présente une quelconque vérité. Avec Réservoir, Catherine Bodmer nérige pas deux points de vue opposés, mais esquisse la forme dun entre-deux qui tresse à linfini les notions despace clos et despace ouvert, et oblige ainsi à la nuance ; un entre-deux pour des paradoxes, pour une cohabitation de contraires, pour des retournements où rien ne sinverse ; un entre-deux qui imbrique lartificiel et le naturel, lextérieur et lintérieur, le contrôlé et le chaotique.
Marie-Suzanne Désilets Charbon et Turbo
Co-conception de la mise en espace de lexpositionDenis Rioux
La Galerie B-312 accueille Charbon et Turbo, de Marie-Suzanne Désilets, une uvre à la croisée de l’installation, de la photographie et de l’exercice littéraire. Au mur, une phrase et quelques images énigmatiques ; dans la salle, une multitude de lutrins ; dessus, des grands cahiers à consulter. On les ouvre, ça raconte et ça montre. Cest intime, tendre, triste, drôle, douloureux. Au mur, dans la salle, sous la couverture des cahiers, mots et images racontent par bribes. Des moments, des instants racontés, photographiés, évoqués. Depuis plus de deux ans, Marie-Suzanne Désilets travaille sur un projet qui aborde la question des manques affectifs et de leurs succédanés. Un lapin et un godemiché, Charbon et Turbo, deviennent le prétexte à linvention dun récit, une mise en intrigue où se confondent limaginaire et le réel, les phantasmes et le quotidien, soulevant au passage les limites du suggestif et de la décence, de la gêne et des tabous. Au fil des jours, lartiste provoque des rencontres, tient un journal,accumule des photographies, des objets, des dessins. Leur histoire, toujours en devenir, se présente inachevée, en cours de processus. Elle sétale en morceaux sur plusieurs supports, incomplets et précaires. Loeuvre chahute les modalités convenues de la lecture, laissant du coup au visiteur le loisir de reconduire le sens à sa façon. Passant de cahier en cahier, des mots aux images et des images aux mots, quittant les cahiers pour lespace de la galerie et pour les objets qui sy déploient, rebroussant parfois chemin pour revenir aux cahiers, et ainsi de suite, il reconstituera une histoire parmi dautres possibles. Guidé par loeuvre, le voilà en train de faire lexpérience que les sens édifiés visent moins le dévoilement de la vérité que latténuation de labsence de sens dont la vie a horreur.
Montréal (Québec) H3B 1A2