Stéphanie Pelletier et Bruno Gareau
du 27 octobre au 2 décembre 2006
Vernissage le vendredi 27 octobre à 19h
Stéphanie Pelletier
Le continental
La Galerie B-312 est heureuse de présenter dans sa grande salle le plus récent travail de la sculpteure Stéphanie Pelletier. On pourra y voir, mis en scène, des objets sculptés représentant des bottes de cow-boys, des cobras, un dauphin et des croupes de chevaux. Tous sont en bois, sauf les croupes de chevaux, qui ont été modelées en plâtre. Nous avons affaire là à quelques-unes des icônes de limagerie populaire.Lartiste a visé la ressemblance tout en laissant le matériau simposer, ce qui prédispose à reconnaître la dextérité du geste dexécution. Or, nous sommes « en galerie », où le travail bien fait nest pas un critère dappréciation de la valeur des objets exposés ; il lest cependant dans le champ de la culture populaire. Lartiste souhaiterait-elle nous conduire vers une réflexion sur la distinction entre art et culture de masse ? Pas seulement, car les motifs quelle a choisis renvoient à des motifs dont on se pare. Ils plaisent à ceux et celles qui les adoptent, mais plaisent aussi à ceux et celles pour qui on les adopte.En concevant Le continental, Stéphanie Pelletier aurait-elle dès lors des préoccupations dordre anthropologique au centre desquelles nous retrouvons lépineuse dialectique du maître et de lesclave, selon laquelle nous sommes toujours dépendants dautrui, quand bien même cet « autre », nous ne faisons que limaginer. Quaime-t-on lorsquon aime? À quoi acquiesce-t-on, lorsquon développe un goût ou un dégoût pour telle ou telle chose?Il faut noter quaucun jugement de valeur némane de lensemble. Et si, en complicité avec lartiste, les uvres nous volent un sourire, cest dun sourire compréhensif dont il sagit, de sorte que linterrogation reste à son registre le plus vif. Imaginons maintenant une pointe dironie chez Stéphanie Pelletier, et nous verrons que, loin dêtre tournée vers la culture de masse et le goût populaire, elle égratigne notre propre milieu en lui adressant une des questions les plus incisives : reconnaît-on un fait dart parce que son auteur adopte des attributs qui conviennent ?
Jean-Émile Verdier
Bruno Gareau
Quand les plaisirs candides trébuchent
Quand les plaisirs candides trébuchent, la petite salle de la Galerie B-312 est dans tous ses états. Bruno Gareau présente une série de tableaux dans un univers des plus colorés et propose de poser un regard sensible sur les relations plutôt paradoxales qui lient les formes et leur discours dans ses oeuvres.Le travail de Bruno Gareau peut paraître dans un premier temps très hétéroclite. Chaque tableau semble détenir son propre langage pictural. On y découvrira néanmoins le commun dune tension indéfinissable, une pulsation entre le matériau dans lequel lartiste façonne limage et ce qui y est représenté. Cette tension nest pas étrangère à une certaine stratégie de séduction, qui joue sur le fait que ce qui révulse attire et ce qui attire révulse. Et lartiste en usera à tous les registres du tableau : dans la détermination des textures, dans les fonds, dans les rapports de couleurs, dans le traitement des traits de contour, dans le choix des motifs iconographiques et du sujet peint.Si les tableaux nous font dabord sourire, ils ont tôt fait de nous troubler. Plus on interroge luvre, plus on tente den saisir la raison dêtre, et plus la curiosité se dissipe, cédant la place à la culpabilité davoir pu être séduit sans préavis par de linconvenant. Car Bruno Gareau met en scène des personnages à la sexualité troublante, dans des situations où lagresseur et lagressé se confondent, où linnocence et la perversion se rencontrent sans véritable distinction. Lenfant ou ladulte, lhomme ou la femme, la femme ou la fillette : les grands schèmes de la sexualité sont intervertis et agissent comme autant dimages de notre malaise.
Émilie Renaud-Roy
Surveillez le prochain Jeudi tout ouïe
Le 16 novembre à 20 hJordi Rosen
Stéphanie Pelletier et Bruno Gareau
du 27 octobre au 2 décembre 2006
Vernissage le vendredi 27 octobre à 19h
Stéphanie Pelletier
Le continental
La Galerie B-312 est heureuse de présenter dans sa grande salle le plus récent travail de la sculpteure Stéphanie Pelletier. On pourra y voir, mis en scène, des objets sculptés représentant des bottes de cow-boys, des cobras, un dauphin et des croupes de chevaux. Tous sont en bois, sauf les croupes de chevaux, qui ont été modelées en plâtre. Nous avons affaire là à quelques-unes des icônes de limagerie populaire.Lartiste a visé la ressemblance tout en laissant le matériau simposer, ce qui prédispose à reconnaître la dextérité du geste dexécution. Or, nous sommes « en galerie », où le travail bien fait nest pas un critère dappréciation de la valeur des objets exposés ; il lest cependant dans le champ de la culture populaire. Lartiste souhaiterait-elle nous conduire vers une réflexion sur la distinction entre art et culture de masse ? Pas seulement, car les motifs quelle a choisis renvoient à des motifs dont on se pare. Ils plaisent à ceux et celles qui les adoptent, mais plaisent aussi à ceux et celles pour qui on les adopte.En concevant Le continental, Stéphanie Pelletier aurait-elle dès lors des préoccupations dordre anthropologique au centre desquelles nous retrouvons lépineuse dialectique du maître et de lesclave, selon laquelle nous sommes toujours dépendants dautrui, quand bien même cet « autre », nous ne faisons que limaginer. Quaime-t-on lorsquon aime? À quoi acquiesce-t-on, lorsquon développe un goût ou un dégoût pour telle ou telle chose?Il faut noter quaucun jugement de valeur némane de lensemble. Et si, en complicité avec lartiste, les uvres nous volent un sourire, cest dun sourire compréhensif dont il sagit, de sorte que linterrogation reste à son registre le plus vif. Imaginons maintenant une pointe dironie chez Stéphanie Pelletier, et nous verrons que, loin dêtre tournée vers la culture de masse et le goût populaire, elle égratigne notre propre milieu en lui adressant une des questions les plus incisives : reconnaît-on un fait dart parce que son auteur adopte des attributs qui conviennent ?
Jean-Émile Verdier
Bruno Gareau
Quand les plaisirs candides trébuchent
Quand les plaisirs candides trébuchent, la petite salle de la Galerie B-312 est dans tous ses états. Bruno Gareau présente une série de tableaux dans un univers des plus colorés et propose de poser un regard sensible sur les relations plutôt paradoxales qui lient les formes et leur discours dans ses oeuvres.Le travail de Bruno Gareau peut paraître dans un premier temps très hétéroclite. Chaque tableau semble détenir son propre langage pictural. On y découvrira néanmoins le commun dune tension indéfinissable, une pulsation entre le matériau dans lequel lartiste façonne limage et ce qui y est représenté. Cette tension nest pas étrangère à une certaine stratégie de séduction, qui joue sur le fait que ce qui révulse attire et ce qui attire révulse. Et lartiste en usera à tous les registres du tableau : dans la détermination des textures, dans les fonds, dans les rapports de couleurs, dans le traitement des traits de contour, dans le choix des motifs iconographiques et du sujet peint.Si les tableaux nous font dabord sourire, ils ont tôt fait de nous troubler. Plus on interroge luvre, plus on tente den saisir la raison dêtre, et plus la curiosité se dissipe, cédant la place à la culpabilité davoir pu être séduit sans préavis par de linconvenant. Car Bruno Gareau met en scène des personnages à la sexualité troublante, dans des situations où lagresseur et lagressé se confondent, où linnocence et la perversion se rencontrent sans véritable distinction. Lenfant ou ladulte, lhomme ou la femme, la femme ou la fillette : les grands schèmes de la sexualité sont intervertis et agissent comme autant dimages de notre malaise.
Émilie Renaud-Roy
Surveillez le prochain Jeudi tout ouïe
Le 16 novembre à 20 hJordi Rosen
Montréal (Québec) H3B 1A2