Sarah Jane Gorlitz et Wojciech Olejnik, exposition du 15 mars au 19 avril chez Optica

SARAH JANE GORLITZ + WOJCIECH OLEJNIK
Dans les oeuvres qu’ils réalisent en collaboration, Sarah Jane Gorlitz et Wojciech Olejnik cherchent à élaborer différentes stratégies pour décrire le réel, en utilisant la durée offerte par l’animation image par image et en construisant des décors. Dans les deux vidéos présentées à Optica, le passage du temps est en fait une séquence de moments enchaînés, image par image. La durée n’est pas continue, procédant plutôt par sauts erratiques et par incongruités. Avec chaque image qui passe, l’oeuvre attire l’attention sur sa propre existence, sa propre forme, pour échapper à la mesure du temps et à sa juridiction.

Les deux vidéos présentent des maquettes miniatures détaillées, montrant des couloirs et des plates-formes de métro abandonnés, des espaces apparemment dépourvus de fonction et perceptiblement fictionnels. Ces maquettes n’ont pas été réalisées avec l’intention d’être des répliques de lieux réels, mais sur le mode intuitif, comme si elles émanaient de l’imagination ou d’un souvenir lointain. Elles sont construites à partir de matériaux trouvés et familiers, ce qui les enracinent dans le monde physique, et en imitent parallèlement les systèmes et les fonctions. En tant que tels, ces espaces sont présentés dans des situations tout juste à l’extérieur de la réalité physique. Chaque espace devient un non-lieu, une illusion, une brèche entre le réel et ce qui semble en être le double modélisé. Par les prises de vues image par image, l’eau monte et baisse, mais toujours abruptement, irrégulièrement. En raison de la petite échelle de la maquette, sa marée apparaît plus épaisse, déferle plus lentement, comme un corps gras. C’est comme si, dans ce contexte, l’eau était réanimée, transfigurée, non plus de l’eau mais la forme de l’eau, l’illusion de l’eau.

Sarah Jane Gorlitz et Wojciech Olejnik collaborent depuis 2006 à la réalisation de vidéos et d’installations sculpturales sous le nom de SOFT TURNS. En 2007, ils étaient lauréats d’une bourse du Conseil des arts de l’Ontario pour artistes en début de carrière. Leurs oeuvres personnelles et collectives ont fait l’objet d’expositions au Canada et en Allemagne. Ils vivent et travaillent tous deux à Berlin, en Allemagne, et à Toronto, au Canada.

FIONA MACDONALD
(Re)Points of View (2006-2008) fait partie d’une série intitulée « The Remake Project 2005– », dans laquelle j’étudie différentes pratiques conceptuelles. S’inscrivant dans une archéologie de la pratique vidéo, l’oeuvre construit certains modèles relationnels, s’inspirant de la performance, du spectacle et de la linguistique. Comme l’indique le titre de la série, cette oeuvre est à la fois un « remake » et une traduction, dans laquelle j’ai repris l’oeuvre réalisée par Nancy Holt en mai 1974, Points of View: Clock Tower. Dans la bande vidéo originale en noir et blanc, une image circulaire, semblable à un disque, se déplace contre un fond noir, alors que deux personnes réagissent en voix hors champ à ce qu’ils voient. Tout en conservant la rigueur et l’aspect expérimental, presque scientifique, de l’oeuvre de Holt, ma version renverse et inverse le format original. L’objectif de la caméra devient un psychanalyste, alors que les joueurs-sujets-acteurs – des artistes, collègues de résidence à Banff en 2006 – incarnent des sujets d’analyse. (Re)Points of View (2006-2008) propose que nous sommes constamment en train de traduire, de négocier, ce qui constitue le langage majeur ou mineur de l’instant présent.

(Re)Points of View (2006-2008) est un DVD à canaux multiples de 100 minutes qui contient les prestations et performances de Victoria Scott, Scott Kildall, Natalie Loveless, Brian Goeltzenleuchter, Deidre Logue, Brian MacNevin, Nina Leo et Todd Macyk. Traduction du scénario par Marc Orlando.

Fiona Macdonald est artiste et écrivaine ; elle vit à Melbourne, en Australie. Sa pratique inclut la vidéo et l’installation, la photographie et le cinéma. Dans son travail, elle fait appel à des artistes, des compositeurs, des écrivains et des chorégraphes. Ses oeuvres ont été présentées au Australian Centre for Contemporary Art, au Museum of Contemporary Art et dans d’autres musées et galeries en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, ainsi que par Ars Electronica, ISEA et des festivals de films aux États-Unis, en France et en Italie.

Optica, un centre d’art contemporain
372 Ste-Catherine ouest, suite 508
Montréal (Québec) H3B 1A2
t: 514.874.1666 | f: 514.874.1682
Site web: www.optica.ca

Vernissage le 15 mars 2008 – 15h

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