MONTRÉAL MONOCHROME VI: Ville Sanctuaire? Du 3 au 5 mai à articule

Gratuit (contributions volontaires encouragées)

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L’ancien maire de « Montréal », Denis Coderre, déclarait en janvier et en août 2017 que : « Montréal est une “Ville Sanctuaire” et est fière de l’être ». Or, si «Montréal » était une ville sanctuaire au sens véritable du terme, ses élu.e.s auraient déjà posé une série d’actions garantissant la sécurité des réfugié.e.s, notamment en faisant cesser la collaboration et la transmission de renseignements entre les services de police (SPVM) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Jusqu’ici, rien n’indique qu’ils en aient (eu) l’intention.

Montréal Monochrome est un événement annuel qui aborde la mauvaise et la sous-représentation des personnes autochtones et racisées dans le milieu des arts actuels montréalais. L’événement vise à imaginer et à nourrir des liens nouveaux ou déjà existants, des solidarités et des amitiés entre les artistes, penseur-euse-s, travailleur-euse-s culturel-le-s autochtones et les allié-e-s racisé-e-s. Cette sixième édition de Montréal Monochrome souhaite explorer les différents sens et ramifications socio-politiques que le concept de « Ville sanctuaire » comprend et/ou suggère, surtout s’il est utilisé pour parler d’un territoire autochtone non cédé. Qu’est-ce que la ville de « Montréal » représente pour l’ensemble de ses habitant.e.s? Une terre d’opportunité ou la continuation d’un projet colonial? À défaut d’être un sanctuaire pour ses habitant.e.s, comment la ville peut-elle générer ses propres espaces positifs (safe spaces)? Comment les personnes appartenant à des communautés marginalisées développent-elles leurs propres stratégies de survie, d’auto-protection et de soin thérapeutique (self-care)? Les projets de cette sixième édition abordent les thèmes de ville sanctuaire, le sacré, le projet colonialiste du Canada, et le droit des peuples à l’autodétermination.

PROGRAMME DÉTAILÉ

| jeudi le 3 mai |

20h Birds Crossing Borders, Khadija Baker

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Pour les réfugié.es et les gens qui cherchent la sécurité, les frontières sont cruciales , puisqu’elles sont nécessaires pour accéder à ce sentiment. La sécurité va alors changer selon le vécu de la place passée, notamment les expériences violentes, and notamment pour ceux.lles qui l’ont vécues. Les frontières sont moins pertinents, non pas parce qu’elles sont traversées, mais parce que la place n’est plus le centre: c’est l’accès à la société, et la connexion, qui permettent ces sentiments de certitude qui viennent habituellement avec les sentiments d’appartenance

Une performance en direct pour raconter l’histoire d’une réfugiée traversant les frontières à l’aide du spoken word, comprenant des participant.es qui vont sculpter le corps de l’artiste. Pendant que le corps gèle, les mouvements de l’artistes sont attendus d’arrêter; une façon symbolique pour les participant.esde témoingner le défi de l’immobilité des réfugié.es et d’écouter leurs histoires attentivement.

Ce projet est généreusement soutenu par articule et le SenseLab de l’Université Concordia.

| vendredi le 4 mai |

15h Letter Writing with EMILIA-AMALIA, atelier de rédaction de lettres

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La lettre a toujours été un acte politique: affirmation d’admiration pour un artiste ou activiste, soutien aux ami.e.s et aux collègues, expression collective de la dissidence et demande de changement ou réponse aux événements mondiaux dans les pages éditoriales, la lettre est une forme qui se prête aux stratégies féministes de protestation, de collaboration, de partage des connaissances et de construction du monde.

Pour cette session, dans le cadre de Montréal Monochrome VI nous aimerions considérer la rédaction de lettres comme un moyen de responsabiliser les gens. Dans le climat contentieux d’aujourd’hui, nous sommes souvent obligés de nous adresser directement à des personnalités publiques pour exiger un changement politique ou exprimer notre indignation face à des politiques discriminatoires ou injustes, des lois, des verdicts judiciaires, etc. Alors qu’on nous rappelle souvent que chaque voix compte et de faire entendre notre voix, à l’échelle de l’individu, cela peut sembler un geste futile qui passera inaperçu. Le fait de faire connaître notre position n’est-il que bénéfique en nous faisant sentir que nous incitons le changement? Quel est l’effet réel de ces actes? Comment pouvons-nous éviter de devenir ambivalent dans les moments d’injustice et d’agitation? EMILIA-AMALIA aimerait que vous considériez ces idées avec nous pendant que nous en discutons et écrivons collectivement des lettres à ceux qui détiennent le pouvoir et qui ont l’obligation de servir le public.

18h Q+A, Naghmeh Sharifi

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Dans cette série de dessins à l’encre complétés par des éléments sculpturaux, Naghmeh explore les thèmes des identités transitoires et de la psychologie du corps à l’intérieur et en tant qu’espace / géographie habité.

19h Shellie Zhang, repas chaud & présentation de l’artiste

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Shellie Zhang s’intéresse aux possibilités que la nourriture peut offrir afin de se réapproprier la culture et l’espace, et résister à la suprématie blanche. Elle présentera son processus de recherche pour Accent, un projet en trois parties qui examine l’histoire du MSG avant son arrivée dans le monde occidental, son antagonisme et sa renaissance. Elle utilisera le MSG comme une métaphore pour réfléchir sur qui sont les voix de l’autorité derrière les aliments «ethniques» et comment elle voit de l’espoir de changer ce récit à travers l’art. Elle mettra également en lumière les artistes dont le travail autour de la nourriture, du plaidoyer et de la résistance ont façonné son optimisme.

| samedi le 5 mai |

11h Making and Unmaking, Chloe Cavis-Haie, intervention artistique et table ronde // Cet événement est réservé aux personnes Noires.

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Cette colonie est construite sur la terre volée aux autochtones et par le travail forcé des Noir.e.s. Il y a une hyperconsommation non consensuelle de notre production matérielle et immatérielle. Cette table ronde et cette intervention artistique explorent l’importance pour les noir.e.s de construire. Qu’est-ce que cela signifierait de revendiquer le processus de fabrication et de destruction de soi dans ce contexte?

14h #adaywithoutimmigrants organisé par Artists’ Bloc of the Immigrant Workers’ Centre, discussion

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Ce panel a lieu pour discuter des stratégies afin de construire une mobilisation pour la justice des immigrant.e.s dans les arts. Notre discussion porte sur les liens entre les artistes et la construction de mouvements pour le pouvoir des immigrant.e.s à Montréal. Alors qu’il n’y a pas de position unique pour déployer une action créative pour critiquer le pouvoir, certains développent l’art et s’organisent collectivement, d’autres créent en studio, d’autres encore spontanément dans la rue. Nous rassemblons cette diversité d’expériences pour rechercher les intersections qui peuvent être exploitées dans la construction du pouvoir des immigrant.e.s.

Qu’entendons-nous par un jour sans immigrants? Comment construisons-nous un arrêt de travail symbolique à Montréal? Quand et où nous rencontrons-nous, comment cela est-il possible et à quelles conditions? En tant qu’artistes, nous nous engageons à renforcer les liens, mais comment nous rassembler pour s’opposer à un contexte institutionnellement décourageant la possibilité que les immigrant.e.s et les travailleu.r.se.s déploient une grève? Ce moment est un rassemblement d’artistes oeuvrant dans le domaine de la justice pour les immigrant.e.s à Montréal et un dialogue entre les praticien.ne.s. Cette conversation à travers les pratiques sera un élément clé pour le panel.

19h30 inter-being, wyïśya, présentation interactive

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inter-being est un espace créatif pour une prière interculturelle. Nous invitons les personnes présentes à se joindre à une méditation restorative en les mettant doucement en contact avec leurs corps, à travers une épreuve plus profonde qui crée une perception au delà d’une vision isolée de la réalité. Nous avons l’intention de planter les graines de l’acceptation par une série d’exercices vocales improvisées qui encouragent le non-jugement de soi et des autres. Par cet acte de présence et de grâce, nous continuons à toucher les anciens noeuds de l’oppression qui représentent les ondulations karmiques de la souffrance méconnue.

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