© Thomas Kneubühler—Traders, 2014

Land Claim de Thomas Kneubühler, vernissage le jeudi 19 novembre à 17h30 à la Galerie B-312

La Galerie B-312 a le plaisir de présenter l’exposition Land Claim de Thomas Kneubühler. Ce photographe montréalais originaire de Suisse explore des sujets en lien avec l’impact du capitalisme et de la modernité sur les paysages et les populations. Au travers de photographies et de vidéos épurées mais percutantes, l’exposition nous plonge dans le monde de l’exploitation minière. Parti sur le territoire du Nunavik pour donner des cours de photographie à la population inuit, l’artiste a appris l’existence d’une mine de nickel en opération dans la région. Avec ses huit cent travailleurs, ce site, véritable microcosme artificiel reconstitué au milieu de nulle part, est géré par une multinationale suisse. Inspiré par le décalage entre le lieu si reculé du site minier et sa supervision dans une ville européenne, Thomas Kneubühler s’est rendu au siège social de la compagnie Glencore/Xstrata à Zoug, en Suisse, qui offre d’importants abris fiscaux, à la mine Raglan à Katinniq et à Aupaluk, village du Grand Nord où un autre groupe industriel envisage d’implanter une mine de fer. Les œuvres présentées témoignent de cette investigation. —Les visages des travailleurs se font rares sur ses photographies, cachés dans l’obscurité des tunnels souterrains, derrière la lumière de leur lampe frontale. Dans ces images, les jeux d’ombre et de lumière, de caché et de visible, renforcent l’aspect mystérieux et inaccessible des mines. À Zoug, Thomas Kneubühler a réalisé une vidéo où l’on peut voir un  plan fixe du siège social de la compagnie et entendre, en continu, une phrase à propos de la relocalisation de la population autochtone. La projection Forward Looking Statements nous entraîne quant à elle dans les plaines d’Aupaluk, avec en fond sonore une conférence téléphonique de la compagnie souhaitant y installer une mine de fer, superposant le paysage aux estimations chiffrées des rendements du projet. Ces œuvres, en apparence froides et silencieuses, bien que non dénuées de poésie, dévoilent plus qu’elles n’y paraissent. Même si Thomas Kneubühler aborde des sujets politiques, le regard qu’il y pose ouvre le champ à la réflexion et au débat.
—Ophélie Chalab

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