Jonathan Villeneuve et Mériol Lehmann, vernissage le jeudi 15 novembre à 17h à B-312

JONATHAN VILLENEUVE
FAIRE LA VAGUE
La Galerie B-312 accueille dans sa grande salle l’installation Faire la vague de l’artiste québécois Jonathan Villeneuve. Après avoir été présentée dans divers lieux au Québec et au Canada depuis 2009, son passage à la galerie marque sa première apparition en sol montréalais.—L’imposante charpente de Faire la vague – environ trois mètres de hauteur par dix mètres de longueur – supporte plusieurs dizaines de « deux-par-quatre » connectés à un ensemble d’arbres à cames et de moteurs.

La forme et la cadence de l’engrenage donne aux planches des degrés d’amplitude variable, inscrivant à l’ensemble un mouvement et un rythme ondulatoire fluide, mais contraint. Des grincements et des vibrations se font entendre, provoqués par le frottement entre chaque planche de bois et le compartiment de retenue installé au sol. Cette matière sonore marque l’espace et devient du coup une composante indissociable de l’œuvre.—Dans plusieurs pièces de Jonathan Villeneuve, on retrouve des principes et des mécaniques typiques de la révolution industrielle, telles la production en série et l’utilisation de l’arbre à cames, composante clef du moteur à piston. Paradoxalement, l’artiste utilise les matériaux dans leur état brut (contreplaqué, 2 x 4, gazon synthétique). Dans ces structures animées où le spectateur peut s’amuser à décortiquer une mécanique et un ensemble de matériaux laissés à nu, peut-on voir le désir de redonner une touche de fantaisie aux aspects plus monotones, voire insipides, de la modernisation ? Une certaine poésie se dégage de l’ensemble. Comment un tronc équarri ou contreplaqué acquiert-il ce pouvoir d’insuffler une poésie au quotidien ? Peut-il encore rappeler cette forêt, parfois absente, qui défile sous nos yeux lors de nos déplacements motorisés ?

Jonathan Villeneuve est un artiste patenteux natif de Saint-Sauveur-des-Monts. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM (2004) et une maîtrise en arts plastiques de l’Université Concordia (2009). Son travail a été présenté au Québec, en Europe et à travers le Canada, notamment à la Galerie Sans Nom (Moncton, 2010), à la Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke (2012), à Grunt Gallery (Vancouver, 2012) et à Eastern Edge (St-John, 2011). Il a réalisé l’œuvre d’intégration à l’architecture Organicus, perché au sommet de l’École de Cirque de Québec (2011). Il est le récipiendaire de nombreux prix et bourses, notamment du Conseil des arts et de lettre du Québec et du Conseil des Arts du Canada. Depuis 2005, Jonathan Villeneuve est membre du collectif Perte de Signal (Montréal) et siège depuis 2011 au conseil d’administration de la Chambre Blanche (Québec). Il vit et travaille à Montréal. www.jonathan-villeneuve.com
 

 

MÉRIOL LEHMANN
1983

La Galerie B-312 est heureuse d’accueillir dans sa petite salle 1983, une œuvre en nouveaux médias réalisée par Meriol Lehmann, artiste d’origine suisse vivant et travaillant à Québec. Pour l’artiste,1983 marque son arrivée au Québec ; l’œuvre éponyme est née d’une réflexion sur la relation qu’un migrant peut entretenir avec le territoire, sur la résonance émotive d’un lieu qu’on s’est approprié, sur les souvenirs qu’un environnement peut évoquer. En 2009, Lehmann a démarré ce projet en prenant quelque trois cents photographies de sa terre d’accueil.—Pour transformer cette série de photographies en une image en mouvement, l’artiste a employé un logiciel fait sur mesure lui permettant de superposer en transparence plusieurs dizaines de photos et d’ajuster à la fois le contenu et l’ampleur de cette superposition dans le temps. L’aspect évanescent de l’image ainsi composée donne à l’œuvre un aspect pictural qu’on pourrait rapprocher du sfumato. Une certaine ambigüité visuelle s’installe, le paysage devient presqu’abstraction.—Vaporeux et incertains, les paysages de Lehmann illustrent la nature constructive de l’interprétation de l’image : elle est informée entre autres par les souvenirs, les attentes et l’affect du spectateur. Les lieux choisis par l’artiste contiennent souvent des traces, des indices de la présence humaine et des changements considérables qu’elle peut apporter à l’environnement. À cet effet, existe-il un clivage entre la perception du milieu rural et sa réalité ? L’image conventionnelle de la campagne est-elle assez forte pour brouiller les conséquences de vingt ans d’industrialisation à grande échelle ? En estompant les frontières entre réel et irréalité, 1983 trace du coup un espace ouvert, paysage-phare où l’on croit parfois percevoir les reflets changeants de notre propre rapport au monde.

Né en Suisse, Mériol Lehmann vit et travaille au Québec depuis plusieurs années. Après des études en musique, il développe de manière autodidacte une pratique interdisciplinaire en art audio, nouveaux médias et photographie. Son travail, tant en installation qu’en performance, a été présenté notamment au Mois Multi (2009, 2010, 2012), au Festival de cinéma des trois Amériques (2009), à l’Œil de Poisson (2011), au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (2011) et à Regart (2012). Il a également été diffusé en Europe, dont au Vooruit (Gent, 2006), au Maelström fiEstival (Bruxelles, 2011), à la Maison de la poésie de Namur (2011) et à la Maison de la poésie de Paris (2011). Outre sa pratique, Mériol Lehmann a aussi agi comme collaborateur sur une multitude d’œuvres en nouveaux médias et réalisé des conceptions sonores en théâtre et en danse. www.mlehmann.ca

RAPPEL :
Dernière semaine pour voir les expositions de Chloé Desjardins et de Hanna Hur.
Venez rencontrer Chloé Desjardins ce samedi 10 novembre, de 14h à 17h.

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