Image : Francis Arguin

Francis Arguin et Marie-France Tremblay, vernissage le jeudi 30 mai à 17h à la galerie B-312

CONSTRUCTIONS DISCUTABLES
Francis Arguin emploie fréquemment des matériaux familiers comme le papier, le carton, le polystyrène ou le bois pour la réalisation de ses sculptures.

Retenant l’aspect plastique et esthétique de certains objets du quotidien, l’artiste les transforme en des structures à la fois massives et fragiles. Pour la série Constructions discutables, l’artiste s’intéresse au vocabulaire de l’architecture. —Le projet tire son origine de détails observés par l’artiste sur certains bâtiments : ces gestes maladroits ou mal assumés, donnant parfois aux édifices un caractère tantôt « affreux », tantôt attachant.

À partir de ce questionnement sur le goût, Francis Arguin a amorcé une collecte de documentation visuelle. Guidées par des termes comme « worst buildings » ou « strange buildings », des recherches effectuées sur internet lui ont permis de découvrir des projets architecturaux dont la controverse a retenu son attention et celle de plusieurs internautes.—De cette massive banque d’images, l’artiste a laissé de côté la notoriété des bâtiments ou les tollés qu’ils soulevaient pour se concentrer sur les formes et les détails qui disposaient d’un potentiel de transformation, de réinterprétation.

Les œuvres créées, sculptures imposantes combinant des structures méticuleusement planifiées et des interventions d’apparence ludique, pourraient rappeler le meuble ou la maquette. Pour permettre aux sculptures de s’affirmer comme objets uniques, l’artiste a eu recours à une variété de stratagèmes comme la variation du dispositif de présentation ainsi que des changements d’échelle.—Si la tour Eiffel demeure un exemple notoire de monument initialement rabroué ayant gagné en popularité au fil des décennies pour devenir un symbole intouchable, peu d’édifices connaissent un destin semblable. Constructions discutables offre-t-elle, par l’intermédiaire de l’objet d’art, une possible rédemption à ces monuments mal-aimés?

Originaire de Rouyn-Noranda, Francis Arguin vit actuellement à Québec. Il détient un double baccalauréat en arts plastiques (2005) et en communication graphique (2003), tous deux de l’Université Laval. Au cours des dernières années, son travail a été présenté au Québec (l’Œil de Poisson, Caravansérail, Espace Virtuel, L’Écart, Action Art Actuel). Il a également présenté de nombreuses performances au Québec, en Ontario, ainsi qu’à l’étranger (Amérique du Sud, États-Unis, Europe, Asie).
francisarguin.com

LE QUAI
Artiste multidisciplinaire s’intéressant entre autres au dessin, à l’estampe, au tricot et au textile, Marie-France Tremblay présente dans la petite salle de la Galerie B-312 l’installation in situ Le Quai. Depuis 2007, tel un journal de bord, l’artiste publie régulièrement sur son blogue des projets de petite envergure, allant de l’illustration numérique à l’animation en passant par la création d’objets tricotés. Ce travail assidu alimente présentement un projet de longue haleine, Les Continents, une série d’installations dans laquelle s’inscrit la présente exposition.—Tirant son inspiration du quotidien, Marie-France Tremblay travaille à partir de documentation photographique.

Pour réaliser ses murales, l’artiste passe de l’ordinateur à la sérigraphie. Des processus de permutation tels que le déplacement, la symétrie et la répétition permettent de créer des « tuiles » uniques. Au moment de poser les éléments au mur, diverses interventions plastiques – découpage, collage, enchevêtrement – confèrent à la fresque un aspect irrégulier.—Dans Le Quai, la répétition et la variation engendrent une scène animée et intrigante où se mélangent des actions parfois banales, parfois troublantes.

Ses illustrations numériques représentent des personnages ancrés dans une réalité à la fois anecdotique, crue et inquiétante. En contraste avec le choix des sujets représentés, le traitement visuel édulcoré – lignes douces, couleurs pastel – pourrait évoquer la décoration d’une chambre d’enfant.—L’intérêt de l’artiste pour le motif, la répétition et la variation se distingue aussi dans la composante sculpturale accompagnant la murale.

Des brochets tiennent dans leur bouche des leurres tricotés, mais une inspection rapprochée révèle une discordance entre le rendu enfantin et l’aspect monstrueux : ventres ouverts, têtes multiples et autres mutants occupent la pièce. La force du travail de Marie-France Tremblay naît peut-être de cette opposition entre les sujets retenus et leur représentation, entre  la naïveté banale initiale et le caractère trouble des actions que ces mêmes sujets portent, engendrant une tension qui capte notre attention.

Marie-France Tremblay détient un baccalauréat en enseignement des arts plastiques de l’Université Laval. Elle est membre active de l’atelier Engramme à Québec tout en participant à divers projets en parallèle. Elle est entre autres impliquée dans le collectif Colifichet, un groupe qui, un soir par semaine, se rencontre pour fabriquer des petits objets cousus, découpés, imprimés, pliés ou tricotés. Son travail a été présenté dans différentes expositions et événements au Québec, notamment à l’Œil de Poisson (Québec, 2011) et à L’Écart (Rouyn-Noranda, 2013). En 2013, elle présentera une exposition individuelle à l’Atelier Presse-Papier (Trois-Rivières). Elle prépare également quelques résidences de création, notamment au Glasgow Print Studio (Glasgow, 2013).

marie-dessine.blogspot.ca

 

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