Folie/Culture remet le prix Garde-fou à Jean-Michel Caron

Toujours soucieuse de soutenir la création chez les jeunes artistes, Folie/Culture remettait hier le prix Garde-fou à Jean-Michel Caron, finissant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval. Le prix est accordé pour une quatrième année à un(e) finissant(e) dont le travail est le résultat d’une recherche inusitée et s’accorde avec la mission de Folie/Culture.

On peut voir les œuvres de Jean-Michel Caron dans le cadre de l’exposition des finissant(e)s au baccalauréat en arts visuels et médiatiques, ÉPILOGUE, qui se poursuit jusqu’au 26 mai à l’Espace 400e Bell, 400 quai Saint-André à Québec.

Le prix est une bourse de 400 $ accompagnée d’un texte critique d’Alain-Martin Richard :
La chose accroche parce qu’elle éveille le connu, elle agite les lieux communs qui seraient la base de ce que l’on nomme l’« inconscient collectif ». Rien n’est étranger, tout est exact et conforme à la matière du réel historique. Mais l’espace figuratif vacille dans ses juxtapositions, dans ses combinaisons anachroniques et agéographiques. Technologie, animaux fameux, personnages plus grands que nature cohabitent en une improbable proximité qui leur prête sens neuf. C’est que le regardeur est propulsé dans son propre univers mental où ses récits personnels éclatent en une myriade d’interprétations. Les toiles opèrent comme un carburant narratif. Pieuvre, taureau, orignal, sumo, chef indien, Oncle Sam, Hitler, Bouddha, navette spatiale, politiciens, philosophes tentent de surgir du néant, tous en même temps.

Les figures mythiques se côtoient dans une trame picturale inachevée. Et dans ce jeu de précisions enchâssées dans l’imprécision du décor, où les flous estompent la matière mnémonique, la proposition devient un conte à inventer. En jouant sur des icônes connues, Jean-Michel Caron donne l’illusion du familier, mais aussitôt ce familier distille en nous le poison de la question identitaire, car en rapprochant des évidences, il ébranle ces convictions qui rendent le monde univoque et tellement insignifiant. Se laisser tomber dans les toiles de Caron, c’est comme voyager dans un rêve hyperréel où aucun des éléments n’est au bon endroit. On se réveille ailleurs, animé du désir de réaménager nos souvenirs.

Par son prix Garde-fou, Folie/Culture reconnaît la démarche d’un jeune artiste intéressé par la question de l’identité et par les structures sociales, concepts qui sont au cœur des préoccupations de Folie/Culture. Nos félicitations !

Le jury était composé de Caroline Gagné, Céline Marcotte et Alain-Martin Richard.

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