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Rick, le 6e Backstreet boi et Cindy Dumais

Vernissage le vendredi 6 septembre à 17h à Optica

Rick, le 6e Backstreet boi
I didn’t want it that way

Tout a basculé vers 1997.

Les années du grunge – tant la musique rock alternative que la mode vestimentaire de guenillou – s’étiolaient et la pop reprenait ses droits sur la culture populaire avec une vague irrésistible de boy bands qui envahissait tout. Partout, c’était 98 Degrees, NSYNC, The Moffatts et Hanson en boucle. Des groupes de garçons assemblés en usine, modelés sur mesure pour fleurir dans les jardins secrets des jeunes filles, comme l’avaient fait les Take That, Boyz II Men, New Kids on the Block et Jackson 5 pour d’autres générations.

Au Québec, c’était surtout les Backstreet Boys. On aime bien se dire que le phénomène est né ici, et que le monde entier a suivi. Nos radios commerciales ont été les premières en Amérique du Nord à jouer leurs chansons. MusiquePlus a suivi, et les fans québécois-es ont embarqué avant tout le monde. Il y a quelque chose de très québ dans le départ fulgurant et le cheminement vertigineux des BSB.

 

Garder le contact
Cindy Dumais ouvrait, en 2017, un vaste chantier d’exploration artistique intitulé ENTRETIENS. Dans ce projet mené en collaboration avec des artistes, des écrivains et écrivaines, Dumais met en espace des dialogues interdisciplinaires à travers des œuvres installatives. Travaillant à partir de brouillons d’œuvres littéraires, elle s’intéresse notamment à l’état brut du texte, au geste et à la matérialité de l’écriture afin de les mettre en conversation avec sa pratique artistique. L’exposition Garder le contact participe de ce chantier tout en ouvrant une autre piste de réflexion : comment entrer en dialogue avec la matière?

L’invitation à « garder le contact » peut paraître contradictoire, car elle invite à prolonger le dialogue au moment même où il cesse. Cependant, cette contradiction apparente souligne surtout que la distance est nécessaire au dialogue. Maintenir un dialogue, c’est aussi entretenir, par la solitude, la distance qui le rend possible. Ce corpus rassemble des œuvres dont l’existence matérielle tient elle aussi du dialogue. Ce qui apparaît dans les œuvres de Dumais correspond à une certaine exigence. Il ne s’agit pas de représenter un dialogue que l’artiste mène avec d’autres, mais de mobiliser la matière du dialogue : les traces de la distance, d’une rencontre qui perdure en silence dans l’écart qui sépare de l’autre tout en maintenant la relation. Si la présence de la matière vient à parler, c’est pour dire qu’elle ne sait faire autrement que se taire, qu’elle préfère secrètement rester à distance.