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L’eau souillée est devenue poussière bleue sous les rayons du soleil de Dominique Sirois

Vernissage le samedi 10 septembre à 13h à DRAC

Commissariat : Jean-Michel Quirion

À travers l’exposition L’eau souillée est devenue poussière bleue sous les rayons du soleil, Dominique Sirois convoque le récit mythologique de Danaé qu’elle décline en divers avatars féminins inspirés des Métamorphoses d’Ovide, sortes de fragments corporels prêts-à-porter.

Selon ces histoires cryptiques, le double corpus renvoie à différentes graines de plantes (sur)utilisées pour leurs pigments, notamment l’indigo (bleu denim) et le carthame ou safran (tuniques d’ascète). Celui-ci se divise, d’après ces teintures, en deux interstices à même DRAC.

Le bleu indigo, couleur prédominante des œuvres émaillées de la série La femme Nîmes (2021-2022) disposée dans le premier espace chargé d’une genèse ouvrière, a teinté le passé du colonialisme et, de surcroît, du capitalisme et du consumérisme. Symbole de l’exploitation esclavagiste, de l’extraction de l’indigotier pour produire massivement le pigment et de la (sur)plantation d’une monoculture du coton, le bleu — denim — agit comme un filtre à la lecture des références écolo-écono-éthico-historico-mythico-sociales de la présente exposition. Véritable commodité emblématique de la culture populaire des années 1960, ainsi que de l’émancipation sexuelle — jusqu’à l’hypersexualisation —, de la libération des classes sociales et des rébellions de marqueurs identitaires — de genres — pendant la décennie suivante, le jeans soulève encore aujourd’hui des enjeux importants.

Dans la scénographie subséquente colorée de safran, le plus récent ensemble de céramiques de Sirois, La Femme chenille (2021-2022), déposé sur des tapis de yoga, se tisse aux pièces de l’artiste-activiste kimura byol-nathalie lemoine, dont une impressionnante collection de graines. Formes et fonctions entrent en tension. À l’intérieur de ce sanctuaire simulé, une dimension spirituelle se trame parmi la mainmise du capitalisme à la Monsanto et le principe de l’écoféminisme.

Parmi ce diptyque déréglé, l’énergie solaire poursuit une trajectoire telle une force charnelle.