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Laboratoire d’exploration
Dans le cadre d’une initiative destinée à encourager la recherche artistique, Engramme présente la septième édition du programme de recherche et création en art imprimé laboratoire d’exploration. Cette année, l’espace de diffusion d’Engramme ainsi que ses différents ateliers de production se transformeront en studio d’essai pour Hélène Latulippe.
La proposition d’Hélène Latulippe est basée sur ses expériences et s’inscrit dans la continuité de sa recherche entreprise lors de sa résidence au Banff Center for the Arts and Creativity. Tout en demeurant fidèle à son discours, elle veut aborder son travail pour créer une puissance de pénétration du sujet et une conversation entre l’oeuvre et le spectateur. Latulippe souhaite amener ce dernier non seulement à lire sur et entre les lignes les fabulations de ses propres souvenirs comme c’est actuellement le cas, mais littéralement le faire circuler entre les strates de la mémoire. Ces couches seront-elles construites conformément à l’authenticité de l’évènement ou selon son évocation?
Elle travaille en deux étapes. La première a lieu dans l’atelier d’impression ; c’est la cueillette. Elle accumule de façon intensive et intuitive une banque d’images. Elle demeure attentive aux « joyeux accidents de parcours ». La seconde phase s’accomplit dans le silence et le recueillement du studio ; c’est la composition. Elle laisse le travail se révéler. Latulippe construit l’oeuvre en deux ou trois dimensions, par assemblage, pliage, juxtaposition ou surimposition. Elle y ajoute parfois d’autres matériaux comme l’encaustique.
La mémoire engrave, efface, transforme, travestit. Elle enregistre les souvenirs de façon aléatoire et les modifie selon ses caprices, produisant de pures fabulations. Cette faculté envoie les souvenirs dans des rubriques nommées témoin, impression, trace, repère, cicatrice, réminiscence, engramme. Elle leur superpose des humeurs, des sons et des odeurs. Elle les cache simultanément sous différents points de vue, sous divers angles de perception ou dans l’ombre de certaines facettes de notre personnalité. Elle est vive, sélective, affective, associative.
Inspiré par les écrits de Joan Gibbons et de Marcel Proust, le travail d’Hélène Latulippe explore la mémoire et son impact sur notre conception du monde. Elle en cherche les réminiscences, les façonne, elle en extrait un affect avec lequel le spectateur peut s’identifier, lui faire écho.
Répondant à son attrait pour la matière et à son plaisir de faire des marques, Latulippe élabore un vocabulaire autour d’une calligraphie simple, d’une couleur en aplat et d’un processus basé sur la répétition du geste. Ainsi, l’œuvre peut se traduire en deux ou en trois dimensions, occuper le mur ou tout l’espace.