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Image : Christian Messier
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Christian Messier et Annie Charland Thibodeau

Vernissage le vendredi 13 janvier à 17h à L'Œil de Poisson

Parmi les images tirées de sa collection de National Geographic, celle d’un cyprès pleureur retient l’attention de Christian Messier. En l’observant, il entend une cascade de sons graves qui déboulent à l’infini. Il ne s’agit pas d’une sensation physique déclenchée par des vibrations, c’est plutôt comme si l’image du cyprès était interprétée par les aires auditives du cerveau. L’impression se manifeste à la manière d’un souvenir vague dont le détail échappe à la conscience.

Inspiré par la synesthésie, un phénomène neurologique qui crée des liages sensoriels inhabituels, – en l’occurrence, la vue et l’ouïe – l’artiste s’est appliqué à produire des diptyques peinture-musique en créant des ponts pour lier les deux langages; en cherchant des équivalences. Quelle est la couleur de la note la plus grave d’un piano? À quoi ressemble le son d’un contraste clair-obscur? Comment peindre un crescendo?

Symphonie en brun Van Dyck met en scène huit tableaux de grand format associés à des compositions musicales originales. Chaque partie du diptyque partage un système commun qui crée une tension entre les caractéristiques qui les unissent et les propriétés qui les singularisent. Christian Messier invite les spectateurs à écouter et regarder les œuvres pour se prêter au jeu de la comparaison.

Dans le cadre de son projet intitulé III (Ce que nous édifions), la sculptrice Annie Charland Thibodeau est invitée à réinventer l’espace de la Petite Galerie de L’Œil de Poisson. Présentée jusqu’au 12 février 2023, l’exposition sera inaugurée lors du premier vernissage de l’année, soit le vendredi 13 janvier à 17 h. Public et presse sont invités à y prendre part.

La pratique sculpturale d’Annie Charland Thibodeau se distingue par une exploration inédite de la monumentalité et de la pierre de taille. Ses installations prennent la forme de plans architecturaux, voire de vastes piédestaux, qui relèvent les spécificités des espaces qu’elles habitent momentanément. Malgré leur stature imposante, elles sont surtout douées du pouvoir d’activer notre rapport à l’espace, de nous ouvrir comme de nous révéler à notre environnement.

Dans cette nouvelle mouture de III (Ce que nous édifions), l’artiste cherche à réorienter notre perception face à un objet, à un lieu, à notre propre présence. Ses recherches actuelles sur la monumentalité et la matérialité de la pierre s’intéressent au processus d’édification des monuments, symboles d’éternité, de contemplation et de grandeur.

L’installation de l’artiste se déploie en différents plans infléchis incrustés de granit noir poli, qui rappellent fortement la matérialité des sites commémoratifs et architecturaux qui nous entourent. Grâce à l’abaissement du plafond et à l’imposante structure horizontale qui occupe le sol entier de la Petite Galerie, Charland Thibodeau réussit à invoquer une présence émanant de l’espace d’exposition, qui devient l’œuvre en soi.

Pour elle, l’exposition contribue à hisser la qualité monumentale au statut de phénomène à expérimenter, à vivre. Il s’agit d’une modélisation qui, éprouvée dans son ensemble, nous invite à considérer la notion de monumentalité dans toute sa complexité : comme la matrice des relations entre un objet, son environnement et les personnes qui en font l’expérience.

Site Web de l’artiste