Alors que les individus sont sans cesse fichés, formatés, figés dans du même et de l’identique, comment pouvons-nous mettre en mouvement nos manières de comprendre les identités et les différences? Ces questionnements sont tant de terrains d’exploration et de pistes de réflexion autour du thème de la Biennale et des œuvres de ses artistes.

Lindsay Katsitsakatste Delaronde
Gemini : TEHNIKHEN (jumeaux·elles) est la troisième incarnation du projet Gemini amorcé en 2020 et la première exposition personnelle de Delaronde à Tiohtià:ke, territoire ancestral des Kanien’kehà:ka, où elle est née. Cette fois conçue en tant qu’installation multimédia, l’œuvre poursuit sa quête des origines et de la conscience de soi. Le devenir-animal et le devenir-terre entrepris dans la vidéoperformance de l’artiste s’inscrivent dans un horizon cosmique des cycles de métamorphose qui accompagnent les âmes et les corps dans leur passage entre les mondes céleste et terrestre.

Bianca Shonee Arroyo-Kreimes
Mirages sur l’étang est conçue comme un environnement immersif peuplé d’animaux fantastiques inspirés de la faune costaricienne. L’installation vidéo campe le décor de l’étang : un univers aqueux aux reflets de nacre s’anime en boucle, notamment grâce à des éléments de réalité augmentée. Marécage de tous les mirages, cette image-peau sert d’écrin chatoyant à un diorama créé de toutes pièces à l’image des reconstitutions minutieuses d’écosystèmes naturels, caractéristiques des dispositifs de mise en scène du vivant que l’on trouve dans les musées d’histoire naturelle. Cependant, en lieu et place des usuels animaux naturalisés, l’artiste a créé des insectes et des amphibiens en animation 3D, imaginé comme vivant dans un laboratoire de gestation.