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© A. Contino et A. Hernández
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Ariamna Contino et Alex Hernández

Vernissage le jeudi 23 mai à 17h à la Galerie B-312

Montréal ~ Habana
Rencontres en art actuel

Ariamna Contino vit et travaille à Habana, où elle enseigne la gravure à l’Académie des beaux-arts San Alejandro. Entre 2004 et 2007, elle se spécialise dans les médiums de la gravure, de la photographie et dans la production audiovisuelle. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions individuelles et collectives à Cuba, au Panama, en Allemagne, aux États-Unis, au Chili et en Autriche. Soulignons ses deux séries d’œuvres les plus importantes, Arsenal et Camino al Eden, qui abordent les problématiques liées aux violences politiques et aux trafics de drogues en Amérique du Sud et aux États-Unis. Contino et son partenaire en art et dans la vie, Alex Hernández, représentent Cuba pour l’édition 2019 de la Biennale de Venise.

Alex Hernández vit et travaille à Habana, où il est membre de l’Union nationale des écrivains et des artistes de Cuba. Il est diplômé en arts visuels de l’Académie des beaux-arts San Alejandro et de l’Institut supérieur d’art de Habana depuis 2004 et 2010. Par la peinture, la sculpture et la vidéo, les œuvres d’Hernández explorent les processus complexes de formation de l’identité individuelle et collective à travers la culture matérielle. Son travail a été présenté dans plusieurs galeries nationales cubaines de même qu’en Allemagne, aux États-Unis, au Pérou et à la Biennale de Venise.

Originaires de Habana, les artistes Ariamna Contino et Alex Hernández proposent une série d’œuvres où l’abstraction – tracés, motifs, découpes – s’avère être une transcription statistique d’événements factuels. Les artistes, qui travaillent parfois ensemble, parfois en solo, affichent une pratique résolument engagée. Scrutant les problématiques soulevées par différentes situations géopolitiques, sociales ou économiques observées sur la scène mondiale, les artistes, témoins et critiques de ces états de fait, proposent des interventions visuelles où le traitement plastique et esthétique de la matière révèle des faits troublants. Dans le cadre de Montréal | Habana, trois corpus d’œuvre et une pièce unique se déclinent dans l’espace de la galerie.—Avec la série Militancia estética, qui s‘échelonne de 2014 à 2018, les artistes examinent l’information telle que diffusée et partagée dans l’espace public par différents médias. Ils isolent certains éléments sensibles et en proposent une retranscription. Des phénomènes tels que le trafic de la drogue, l’économie, la migration, la guerre, sont représentés par des graphiques découpés, colorés, troués, superposés. Le titre de chacune des œuvres devient dès lors une source d’information capitale à sa compréhension, à moins qu’on ne se perde dans l’intérêt plastique que recèle ces traitements de données.—Fine ligne tirée à l’horizon, Expansión (2017) propose une représentation de la mouvance géopolitique des pays et des frontières, telle qu’édictée par les traités, conventions, ententes (pensons ici à l’OTAN, au Pacte de Varsovie, etc.). Réalisée à partir de caoutchouc mousse extensible, la silhouette des pays, alignés au mur telle une lente itération, se décline, fragile. Une simple pression du doigt peut la remodeler.—En écho à cette proposition, les huit œuvres extraites de la série Armonía d’Alex Hernandez (2014-2016) nous donnent à voir, d’un coup d’œil, la répartition des sièges parlementaires de différentes structures gouvernementales. Les nuances de graphite, le nombre de cercles tracés et le pays auquel ils réfèrent sont autant d’informations qui dévoilent, peut-être plus synthétiquement que n’importe quel discours, les affiliations politiques et l’état d’exercice démocratique de chaque pays, les uns par rapport aux autres.—Seule l’œuvre d’Ariamna Contino, Escuchando en silencio (2017), joue sur un autre registre. « Écouter en silence ». Écouter le silence ? Plus poétique, cette œuvre fait écho à la théorie des cordes[1]. La recherche scientifique se définit entre autres par une révision constante des préceptes qu’elle induit. Tendue sur le mur, une corde de piano, arrimée à un moteur, produit un son presqu’inaudible, un murmure. L’artiste s’intéresse ici aux processus à l’œuvre dans l’édification des connaissances, dont le doute, ce murmure, qui permet une remise en question des consensus, soient-ils scientifiques, culturels, politiques. Cela même qui permet la transformation constante de nos idées et de nos actions, telle l’expansion de l’univers, qu’on n’a pas fini d’entendre et de comprendre.
MARTHE CARRIER

[1] Théorie qui, en physique moderne, tente d’unifier la mécanique quantique et la théorie de la relativité générale.

Réunissant huit centres d’artistes montréalais (Galerie B-312, Centre Clark, DARE-DARE, Groupe Intervention Vidéo (GIV), La Centrale Galerie Powerhouse, OBORO, Perte de Signal et Vidéographe) et trois espaces de diffusion cubains (Artista X Artista, Avecez Art Space et Centro de Desarrollo de las Artes Visuales), le projet Montréal ~ Habana : Rencontres en art actuel / Encuentros de Arte Contemporáneo est un événement d’art actuel visant à favoriser les échanges interculturels à travers la diffusion et la production d’expositions, de résidences, de projections vidéo et de rencontres entre les artistes et les travailleurs culturels cubains et montréalais.