Angèle Verret
Entre-là
Du 11 janvier au 16 février 2008
La Galerie B-312 a le plaisir daccueillir dans sa grande salle Entre-là, une sélection des plus récentes peintures dAngèle Verret.Pour peu que lon connaisse la façon de travailler de cette artiste, on sait que la peintre ne peint pas. Elle laisse la matière faire son uvre, une fois, deux fois, mille fois, jusquà ce que le résultat convienne. Ici, la surface à peindre a été travaillée à plat. Des couches dacrylique ont été appliquées à laérographe successivement, une couche par couleur souhaitée et pas de temps de séchage entre les applications. Lartiste obtient ainsi des surfaces sensibles où le moindre contact produit des motifs, quil sagira de contrôler, sans pouvoir toutefois maîtriser le résultat final ; la physique des fluides faisant son uvre, la gravité et le temps de séchage aussi. Le tableau ne sera jamais fini avant que limage ne fixe définitivement la proposition plastique que lartiste souhaite partager avec nous. Entre temps, il peut être lavé à grande eau, essuyé alors quil nest pas encore tout à fait sec, il peut être teint ou à nouveau soumis à des applications successives dacrylique.Les toiles une fois terminées sont absolument lisses. On y verra bien ici et là des traces, des reliefs, des marques de plissures dans la matière, mais pas véritablement de matière, qui est incommensurablement en retrait. On y reconnaîtra quelquefois des plans successifs, des transparences, de la profondeur, une luminosité en train de dessiner un paysage, une texture, un tissu, un fond aquatique, mais sans reconnaître une volonté de représenter de tels sujets. Ils sont apparus, et lartiste les a retenus, gardés, accumulés, mais toujours après avoir été dabord surprise par eux.Devant de tels tableaux, un dialogue subtil sinstaure entre la simplicité de voir et la volonté de nommer, nous disposant à faire le constat dun drame inexorable : voir reste caché derrière ce qui se perçoit dans ce qui se nomme.Ce drame, la peinture dAngèle Verret a le mérite de le dévoiler, et de manière à formuler, en peinture, le visible, la chair du visible, la sensation de voir ; exercice auquel Maurice Merleau-Ponty se sera risqué dans Le Visible et linvisible, tout comme Gilles Deleuze dans Francis Bacon. Logique de la sensation, sans que véritablement ils y arrivent.
Jean-Émile Verdier
http://www.galerieb-312.qc.ca/
http://www.angeleverret.com/fr/introduction.php
Angèle Verret
Entre-là
Du 11 janvier au 16 février 2008
La Galerie B-312 a le plaisir daccueillir dans sa grande salle Entre-là, une sélection des plus récentes peintures dAngèle Verret.Pour peu que lon connaisse la façon de travailler de cette artiste, on sait que la peintre ne peint pas. Elle laisse la matière faire son uvre, une fois, deux fois, mille fois, jusquà ce que le résultat convienne. Ici, la surface à peindre a été travaillée à plat. Des couches dacrylique ont été appliquées à laérographe successivement, une couche par couleur souhaitée et pas de temps de séchage entre les applications. Lartiste obtient ainsi des surfaces sensibles où le moindre contact produit des motifs, quil sagira de contrôler, sans pouvoir toutefois maîtriser le résultat final ; la physique des fluides faisant son uvre, la gravité et le temps de séchage aussi. Le tableau ne sera jamais fini avant que limage ne fixe définitivement la proposition plastique que lartiste souhaite partager avec nous. Entre temps, il peut être lavé à grande eau, essuyé alors quil nest pas encore tout à fait sec, il peut être teint ou à nouveau soumis à des applications successives dacrylique.Les toiles une fois terminées sont absolument lisses. On y verra bien ici et là des traces, des reliefs, des marques de plissures dans la matière, mais pas véritablement de matière, qui est incommensurablement en retrait. On y reconnaîtra quelquefois des plans successifs, des transparences, de la profondeur, une luminosité en train de dessiner un paysage, une texture, un tissu, un fond aquatique, mais sans reconnaître une volonté de représenter de tels sujets. Ils sont apparus, et lartiste les a retenus, gardés, accumulés, mais toujours après avoir été dabord surprise par eux.Devant de tels tableaux, un dialogue subtil sinstaure entre la simplicité de voir et la volonté de nommer, nous disposant à faire le constat dun drame inexorable : voir reste caché derrière ce qui se perçoit dans ce qui se nomme.Ce drame, la peinture dAngèle Verret a le mérite de le dévoiler, et de manière à formuler, en peinture, le visible, la chair du visible, la sensation de voir ; exercice auquel Maurice Merleau-Ponty se sera risqué dans Le Visible et linvisible, tout comme Gilles Deleuze dans Francis Bacon. Logique de la sensation, sans que véritablement ils y arrivent.
Jean-Émile Verdier
http://www.galerieb-312.qc.ca/
http://www.angeleverret.com/fr/introduction.php
Montréal (Québec) H3B 1A2