Afterimage de Nikki Middlemiss, vernissage le vendredi 11 janvier à la Galerie B-312

Nikki Middlemiss — Afterimage

La Galerie B-312 est heureuse de présenter le récent travail de Nikki Middlemiss, Afterimage, une série de photographies représentant des nuages de fumée laissés par des feux d’artifice après les explosions.—Il y a de ces motifs, comme ces nuages artificiels, que nous percevons sans nécessairement les voir. Ils sont innombrables et variés, surtout en milieu urbain. De tels motifs sont en quelque sorte la matière première de Nikki Middlemiss. Dans Skyline, par exemple, présenté chez Skol, elle a exposé des photographies de façades d’immeubles au design très géométrique et une longue fresque photographique reprenant la découpe que dessinent les bâtiments du côté est de l’avenue du Parc, entre la rue Van Horne et la rue Bernard. On ne remarque pas de tels motifs, on les vit. Ils s’imposent sans qu’ils soient imposés, et on les accepte sans les juger. Ils font partie autant du paysage que de nos habitudes. Ils sont à la fois anonymes et prégnants. Peut-être, selon qu’il se sent agressé ou respecté, notre corps y répond sans que nous en soyons même conscients.—Ainsi, lors des campagnes électorales, quand la ville est envahie par les affiches des candidats, certaines d’entre elles sont vandalisées. Peut-être est-ce là le signe d’une réaction plus que celui d’une action ? Nikki Middlemiss en aura fait le sujet de The Candidates. Elle avait photographié, en pleine campagne électorale, des affiches vandalisées, puis en avait placardé des reproductions photographiques sur le lieu même des prises de vue, mais des semaines après les élections.—Ces motifs perdurent plus ou moins longtemps dans notre environnement visuel, qui évolue au rythme de leur apparition et de leur disparition. Et s’ils agissent sur nous, comme semble le pressentir Nikki Middlemiss, sans doute évoluons-nous avec eux sans rien en savoir ?—Cette autre scène de la connaissance, à la fois revers et doublure de la conscience agissante mais agissant autant qu’elle, chaque photographie d’Afterimages n’en est-elle pas une mise en figure, nous donnant ainsi accès, un instant, entre deux éclairs, à l’existence d’autre chose que le seul spectacle des yeux ?
—Jean-Émile Verdier

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