Yoanis Menge,Tableau de chasse, Hakapik, 2012-2015.

Yoanis Menge et Paul Bourgault, vernissage le jeudi 17 mars à 18h à Occurrence

Yoanis Menge | Hakapik
 
HAKAPIK [akapik] n. m. – Du norvégien hakepigg, gourdin à crochet (hake, crochet; pigg, pointe). Instrument utilisé pour la chasse aux phoques.
 
« Sensible à l’actualité d’un sujet polémique auquel se mêlent des enjeux culturels, économiques, politiques et esthétiques, j’ai travaillé de 2012 à 2015 à un corpus photographique sur la chasse aux phoques aux Îles-de-la-Madeleine, à Terre-Neuve et au Nunavut.
 
Mon projet vise à la fois à documenter et à réfléchir sur la nature même de cette activité traditionnelle ancrée dans l’histoire des communautés maritimes et celles du Nord du Canada en particulier. Pour mener à bien ce projet, il était nécessaire de m’intégrer à une équipe de chasseurs et je devais d’abord les convaincre. Alors, j’ai suivi une formation donnée par Pêches et Océans Canada afin d’obtenir un permis de chasse aux phoques. Je devais devenir moi-même chasseur car aucun bateau n’embarque à son bord un passager inutile. Ainsi, sur une période de quatre ans, j’ai accompagné des escouades sur les glaces dans plus d’une vingtaine de voyages de chasse.
 
J’ai photographié cette série en noir et blanc. En faisant fi des couleurs, je cherche à neutraliser l’effet sensationnel que crée la vue du sang rouge sur la neige blanche. Je mise plutôt sur la représentation du geste et de la valeur symbolique du rituel afin de souligner la noblesse d’une activité coutumière fortement inscrite dans une tradition.
 
Ainsi, j’explore un processus de mise à distance psychologique et esthétique où le principe de décoloration offre au regard l’occasion de s’attarder davantage sur la construction de l’image, sur ses lignes, ses contrastes et sa lumière. Ainsi s’arriment la sensibilité du sujet, la force de la composition et la distance du traitement noir et blanc.
 
En plus de la présentation du corpus sous la forme d’une exposition, la publication d’un livre m’apparait essentielle pour assurer la pérennité, la transmission d’un savoir et d’une pratique tant pour les générations actuelles que pour les générations futures. »

Y.M.

Le lancement de la publication Hakapik est organisé par les Éditions la Morue verte.
 

Paul Bourgault⎟ Little Bang / Big Time
Présentée dans le cadre du projet Les inéluctables

Occurrence a le plaisir de présenter l’exposition Little Bang / Big Time de l’artiste Paul Bourgault visible dans l’espace des bureaux du 17 mars au 23 avril 2016.
Vernissage jeudi 17 mars à 18 h
Les deux œuvres présentées proviennent d’un corpus intitulé Éloge du doute. Biens qu’elles semblent pixelisées, elles ont été réalisées au pochoir à l’acrylique par un processus semblable au tissage.
Ces toiles qui résultent d’un travail lent et répétitif – proche du mantra – sont en quelque sorte la trace graphique d’une méditation, tels les yantras dans la tradition hindoue. À la différence que ma démarche s’apparente au doute philosophique, elle ne repose sur aucune certitude. Little Bang et Big Time spécifiquement, découlent de l’hypothèse que le Big Bang n’était qu’un bang parmi tant d’autres et que le temps n’a ni début ni fin.

Initié en automne 2014, Les inéluctables a été amorcé dans une volonté d’accorder plus d’espace aux artistes, et offrir les murs de la pièce de travail des bureaux d’Occurrence à des œuvres inédites et des coups de cœur sélectionnés ponctuellement. À votre prochaine visite, venez dans notre bureau qui, au gré des inéluctables, se transforme à quelques reprises au cours de la saison artistique.

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