La période de l’enfance est le seul moment de notre vie où il n’y a aucune autre préoccupation que le simple fait d’exister. Cela permet à notre esprit, qui est à ses premiers balbutiements, d’être complètement alerte et avide d’information. C’est alors que l’on entame une série de découvertes étonnantes dans le monde qui surgit devant nous et qui nous entoure; notre petit être devient une formidable machine à capter et à enregistrer les odeurs, les textures, les sons, les images, les formes et les couleurs. Et c’est une des pistes d’enregistrements les plus importantes de notre vie, car elle reste gravée à jamais dans notre mémoire et constitue le bagage original à partir duquel on voyagera à travers toute notre existence. Les comportements adultes découlent d’événements qui ont marqué l’enfance, et ces traces sont indélébiles.
Quoi de plus normal alors que l’art, qui s’adresse à tous ces sens à la fois et directement, puisse se présenter sous son meilleur jour, et profiter de son expérience pour tous ces jeunes spectateurs? Cette exposition intitulée Viens voir ! et avec comme sous-titre L’enfance gravée en soi, veut rejoindre ce très jeune public, celui des groupes scolaires, des frimousses de garderie ou des centres de la petite enfance, bref de tous les enfants qui seront attirés par notre carton d’invitation amusant… et peut-être même l’enfant qui se cache en nous tous, adultes.
Les quatre artistes du centre autogéré Zocalo à Longueuil, qui se consacrent au développement du médium imprimé, à l’estampe et à la gravure, se réunissent ici pour parler à ces enfants par le biais de leur moyen de communication favori : l’art. Karine Boyer, une artiste de la relève qui utilise à la fois la photographie et l’estampe, vit et travaille dans un milieu particulier, celui des chevaux et de l’agriculture. Ses oeuvres témoignent donc tout naturellement de problématiques écologiques et sociales de l’industrie agricole, dont les modifications génétiques qui entraînent d’importantes répercussions environnementales. Mais sa façon de dépeindre les chevaux est aussi un réservoir fantastique d’images féeriques, où les animaux sont peints de couleurs vives et gambadent dans la nature et où des photos agrandies de détails abstraits de leurs pelages font penser à la texture d’oursons en peluche. Johanna Griffith, originaire du Nouveau-Brunswick et maman de deux jeunes enfants, crée des images aériennes, dans lesquels ses personnages sont légers comme des cerfs-volants, attachés à des étiquettes recyclées qui flottent dans l’air. Elle aime aborder la spontanéité des matériaux par la technique du monotype, et arbore souvent les outils, ou les objets qui lui ont servi à créer dans l’espace où sont présentées ses oeuvres, pour inciter à l’interaction et à la découverte. Ainsi on peut voir ou souffler sur des hélices tournant par la force du vent, réalisant l’effet aérien. Des mitaines retrouvées dans le coffre en cèdre de la mère de l’artiste Carole Fisette ont fait ressurgir en elle des souvenirs d’enfance. À chaque jour de l’an, sa grand-mère paternelle offrait à ses petits-enfants des mitaines tricotées pour eux. On ressentira nous aussi ces sensations de moments heureux où oncles, cousins, cousines et grandsparents se rencontraient pour faire la fête, à la vue de ces images de petites mitaines à la forme typique et symbolique accrochées sur une corde à linge. L’ensemble forme un véritable vocabulaire iconographique et ludique. Henriette Le Tellier montre diverses scènes croquées sur le vif de l’ennuyeux monde adulte, mais regardé à la hauteur et à travers les yeux fantastiques de l’enfant. Les oppositions fond et forme de ces images déterminent une attitude d’ouverture ou de fermeture du soi par rapport aux autres, au monde et à la vie. Les traits de personnalité et les stéréotypes sérieux deviennent des sujets d’albums où les noms sont propices à des jeux de mots qui déclinent en de multiples nouveaux sens. On doit chacun trouver un chemin, une démarche, une continuité ou un sens à sa vie, et ces oeuvres en marque des moments choisis et importants. Martin Champagne, Historien d’art.
L’exposition se poursuit jusqu’au 30 mai au Vieux-presbytère St.Mark. 340, St-Charles ouest, Longueuil (Qué.).
Exposition conçue pour les enfants.
Artistes participants: Karin Boyer, Carole Fisette, Johanna Griffith et Henriette Le Tellier.
Lieu: Vieux-presbytère St. Mark. 340 St-Charles ouest, Longueuil, Qc.
Carton d’invitation
La période de l’enfance est le seul moment de notre vie où il n’y a aucune autre préoccupation que le simple fait d’exister. Cela permet à notre esprit, qui est à ses premiers balbutiements, d’être complètement alerte et avide d’information. C’est alors que l’on entame une série de découvertes étonnantes dans le monde qui surgit devant nous et qui nous entoure; notre petit être devient une formidable machine à capter et à enregistrer les odeurs, les textures, les sons, les images, les formes et les couleurs. Et c’est une des pistes d’enregistrements les plus importantes de notre vie, car elle reste gravée à jamais dans notre mémoire et constitue le bagage original à partir duquel on voyagera à travers toute notre existence. Les comportements adultes découlent d’événements qui ont marqué l’enfance, et ces traces sont indélébiles.
Quoi de plus normal alors que l’art, qui s’adresse à tous ces sens à la fois et directement, puisse se présenter sous son meilleur jour, et profiter de son expérience pour tous ces jeunes spectateurs? Cette exposition intitulée Viens voir ! et avec comme sous-titre L’enfance gravée en soi, veut rejoindre ce très jeune public, celui des groupes scolaires, des frimousses de garderie ou des centres de la petite enfance, bref de tous les enfants qui seront attirés par notre carton d’invitation amusant… et peut-être même l’enfant qui se cache en nous tous, adultes.
Les quatre artistes du centre autogéré Zocalo à Longueuil, qui se consacrent au développement du médium imprimé, à l’estampe et à la gravure, se réunissent ici pour parler à ces enfants par le biais de leur moyen de communication favori : l’art. Karine Boyer, une artiste de la relève qui utilise à la fois la photographie et l’estampe, vit et travaille dans un milieu particulier, celui des chevaux et de l’agriculture. Ses oeuvres témoignent donc tout naturellement de problématiques écologiques et sociales de l’industrie agricole, dont les modifications génétiques qui entraînent d’importantes répercussions environnementales. Mais sa façon de dépeindre les chevaux est aussi un réservoir fantastique d’images féeriques, où les animaux sont peints de couleurs vives et gambadent dans la nature et où des photos agrandies de détails abstraits de leurs pelages font penser à la texture d’oursons en peluche. Johanna Griffith, originaire du Nouveau-Brunswick et maman de deux jeunes enfants, crée des images aériennes, dans lesquels ses personnages sont légers comme des cerfs-volants, attachés à des étiquettes recyclées qui flottent dans l’air. Elle aime aborder la spontanéité des matériaux par la technique du monotype, et arbore souvent les outils, ou les objets qui lui ont servi à créer dans l’espace où sont présentées ses oeuvres, pour inciter à l’interaction et à la découverte. Ainsi on peut voir ou souffler sur des hélices tournant par la force du vent, réalisant l’effet aérien. Des mitaines retrouvées dans le coffre en cèdre de la mère de l’artiste Carole Fisette ont fait ressurgir en elle des souvenirs d’enfance. À chaque jour de l’an, sa grand-mère paternelle offrait à ses petits-enfants des mitaines tricotées pour eux. On ressentira nous aussi ces sensations de moments heureux où oncles, cousins, cousines et grandsparents se rencontraient pour faire la fête, à la vue de ces images de petites mitaines à la forme typique et symbolique accrochées sur une corde à linge. L’ensemble forme un véritable vocabulaire iconographique et ludique. Henriette Le Tellier montre diverses scènes croquées sur le vif de l’ennuyeux monde adulte, mais regardé à la hauteur et à travers les yeux fantastiques de l’enfant. Les oppositions fond et forme de ces images déterminent une attitude d’ouverture ou de fermeture du soi par rapport aux autres, au monde et à la vie. Les traits de personnalité et les stéréotypes sérieux deviennent des sujets d’albums où les noms sont propices à des jeux de mots qui déclinent en de multiples nouveaux sens. On doit chacun trouver un chemin, une démarche, une continuité ou un sens à sa vie, et ces oeuvres en marque des moments choisis et importants. Martin Champagne, Historien d’art.
L’exposition se poursuit jusqu’au 30 mai au Vieux-presbytère St.Mark. 340, St-Charles ouest, Longueuil (Qué.).
Exposition conçue pour les enfants.
Artistes participants: Karin Boyer, Carole Fisette, Johanna Griffith et Henriette Le Tellier.
Lieu: Vieux-presbytère St. Mark. 340 St-Charles ouest, Longueuil, Qc.
Carton d’invitation
Longueuil (Québec) J4H 2W9