Simulation d'un vol orbital (détail), 2014

Vernissage de Jean-Pierre Aubé et lancement de la revue ESPACE, le samedi 23 mai à 15h à Expression

Commissaire : André-Louis Paré

Visite commentée en présence de l’artiste et du commissaire le samedi 23 mai à 14 h
Vernissage et lancement de l’opuscule le samedi 23 mai à 15 h

Commencée à la fin des années 1990, la recherche artistique de Jean-Pierre Aubé s’est d’abord effectuée en prenant en compte la notion du paysage, laquelle émerge au sein du « pagus », soit la délimitation d’un territoire habité. Dans cette optique, le paysage se limite à la frontière qui le fait être. Très tôt, cependant, son exploration s’est poursuivie au-delà de ce qui se manifeste, en fonction de notre connaissance du monde perçu.

Avec la captation des VLF (Very Low Frequency) qui a donné lieu à plusieurs oeuvres, dont VLF Natural Radio (2000-2004) ou avec la série Électrosmog (2009-2015) orchestrée à partir de radiofréquences, Aubé effectue la saisie de variations inédites de notre expérience du paysage. À l’aide d’une technologie appropriée, qu’il lui faut le plus souvent développer, il capture et matérialise des phénomènes électromagnétiques qui ne sont ni audibles ni visibles à partir de notre perception sensorielle. En outre, inspiré par des méthodes scientifiques, notamment en astrophysique, il extrapole le sens du paysage en le transformant en des installations visuelles et sonores. Depuis Titan et au-delà de l’infini (2007), 31 soleils (Dawn Chorus) (2010) et Exoplanètes (2011), Aubé emprunte à diverses données scientifiques et techniques les outils nécessaires à produire des aspects visuels et sonores de l’univers alors que le mystère de son commencement demeure entier.

Pour l’exposition présentée à EXPRESSION, ces visions de l’univers sont relayées par un questionnement sur la situation de notre planète alors qu’elle est devenue un territoire sous haute surveillance. Avec les multiples satellites artificiels qui sillonnent la planète au service d’intérêts particuliers, la terre, comme environnement global, est devenue un champ d’observation contrôlé. Pourtant cette planète, que nous habitons, est aussi le sol à partir duquel une expérience du monde est possible. Si les expériences scientifiques nécessitent la technologie, l’exposition SATELLITES rappelle que la transposition des données de la science au sein d’une esthétique du paysage fait en sorte que la Terre, comme sol, demeure notre horizon indispensable. Horizon qui fait de l’espace terrestre autre chose qu’un espace à dominer.

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