Une autre vie de Patricia Piccinini, vernissage le vendredi 11 septembre à 19h à la Galerie de l’UQAM

Le Mois de la Photo à Montréal présente, en partenariat avec la Galerie de l’UQAM, Une autre vie, la première exposition solo de Patricia Piccinini au Canada. Dans la foulée de la thématique de cette 14e édition de la biennale internationale de l’image contemporaine, La condition post-photographique, l’exposition Une autre vie jette un regard intrigant et ambivalent sur les relations entre espèces dans un contexte de bricolage génétique. À travers la photographie, la vidéo et la sculpture, Piccinini crée un monde où humains, animaux et monstres cohabitent, voire s’entraident.
 
Le vernissage aura lieu le vendredi 11 septembre, à 19 h, en présence de l’artiste et du commissaire invité de l’exposition et du Mois de la Photo 2015, Joan Fontcuberta.   
 
L’exposition
En ce monde envahi non par des extraterrestres, mais par des images, Patricia Piccinini s’interroge sur notre avenir en tant qu’humains. Pour ce faire, elle se détourne de l’image monstrueuse pour se concentrer sur l’image du monstre : monstrum, monstrare, le monstre se montre.
 
Piccinini parodie la monstruosité et la monstration, qu’elle présente comme des antichambres de l’apocalypse. Dans son univers surprenant et envoûtant, les formes biologiques et esthétiques oscillent entre Frankenstein et Walt Disney, Pixar et H. R. Giger, et L’Île du docteur Moreauet la brebis Dolly. En Australie, d’où vient l’artiste, la faune a connu une évolution endémique, donnant lieu à l’apparition d’espèces inexistantes ailleurs dans le monde. Combien de temps survivront-elles si leur environnement est menacé? Tel un commando de sauvetage, Piccinini conçoit de nouvelles espèces dont la mission consistera à protéger les animaux en voie d’extinction. Ce geste salvateur nous rappelle à quel point la vie échappe de plus en plus aux contraintes de la nature grâce aux implants, à la fécondation in vitro, au clonage, à la biotechnologie, aux mutations… en somme, grâce au bricolage génétique.
 
Une autre vie traduit la fascination et l’horreur du monstrueux lorsque ce dernier s’installe dans le quotidien, reflétant ainsi l’inquiétante étrangeté freudienne. Si l’être humain est un animal qui sait et qui peut sourire, comme l’affirme George Steiner, que nous réserve le post-humanisme? Saurons-nous dire non aux nouvelles barbaries? Nous n’y parviendrons, probablement, que si nous décidons d’humaniser les technologies au lieu de techniciser les personnes.
 
L’artiste
Née en 1965 à Freetown, en Sierra Leone, Patricia Piccinini vit et travaille à Melbourne, en Australie. Elle a présenté ses œuvres dans des expositions individuelles et collectives à Tolarno Galleries à Melbourne (2015); à l’Australian Center for Contemporary Art à Melbourne (2014); à la National Portrait Gallery of Australia à Canberra (2014); au Museum of Contemporary Art à Sydney (2014); au Canberra Museum and Gallery (2013); au Museum of Contemporary Art à Taipei (2013); à l’Haunch of Venison à Londres (2012); au Victoria and Albert Museum à Londres (2011); au Museum of Contemporary Photography de Columbia College à Chicago (2011); au Mori Art Museum à Tokyo (2010); au Frye Museum à Seattle (2007); et à la Biennale de Venise (2003). Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques en Australie, telles que celles de la National Gallery of Australia, de l’Université de Melbourne, de la Waverly City Gallery et du Parliament House. En 2014, elle a remporté l’Artist Award de la Melbourne Art Foundation. Elle est représentée par Tolarno Galleries à Melbourne et par la Roslyn Oxley9 Gallery à Sydney. patriciapiccinini.net
 
Entrevue avec l’artiste : https://youtu.be/Swx7ewLxyfw
 
 

 

Le commissaire
Près de quarante ans de pratique tant artistique que théorique axée sur les conflits entre nature, technologie et vérité confirment l’engagement fécond de Joan Fontcuberta envers la photographie. Né à Barcelone en 1955, Fontcuberta est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages portant sur différents aspects de l’histoire, de l’esthétique et de l’épistémologie de la photographie. Il a signé de nombreuses expositions internationales dont Fotografia 2.0 (Círculo de Bellas Artes, PhotoEspaña, Madrid, 2014), Artwork as Collection (FotoColectania, Barcelona, 2013), From Here On (Les Rencontres d’Arles, 2011), Idas & Chaos. Trends in Spanish Photography 1920-1945 (International Center of Photography, New York, 1987). En 1982, il a cofondé la biennale de photographie Primavera Fotográfica à Barcelone et il a été directeur artistique des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles en 1996. De 2008 à 2014, il a assumé la présidence de l’Association des artistes visuels de la Catalogne. Sa production artistique a fait l’objet d’expositions individuelles au Museum of Modern Art à New York et au Chicago Art Institute, entre autres. Ses œuvres font partie de plusieurs collections d’institutions, notamment le Metropolitan Museum of Art à New York, le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa et le Centre Georges-Pompidou à Paris. Il a remporté le Prix international de la Fondation Hasselblad en 2013.
 
Le Mois de la Photo à Montréal, 14e édition – La condition post-photographique
L’ère post-photographique, explorée par le commissaire Joan Fontcuberta pour cette 14e édition du Mois de la Photo à Montréal, se caractérise par la massification des images de même que par leur circulation et leur disponibilité sur Internet. Déployée dans 16 lieux d’exposition, la biennale présentera 29 artistes canadiens et internationaux qui posent un regard critique sur cette présence massive des images et sur leur disponibilité absolue dans la culture visuelle. moisdelaphoto.com

 

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