Jeudi, au lendemain du budget du gouvernement Martin, les réactions du milieu de laudiovisuel, comme du secteur culturel, se sont révélées généralement positives. Rappelons que le budget fédéral de 2005, rendu public mercredi par le ministère des Finances, accorde au programme Un Avenir en art, géré par Patrimoine canadien (PCH), des fonds de 172 millions $ par année pendant quatre années, soit 688 millions $. Ce montant sajoute au renouvellement annuel du programme annoncé en décembre dernier (pour 2005-2006). Au total, le programme Un Avenir en art disposera donc dun budget de 860 millions $ réparti sur cinq ans (www.patrimoinecanadien.gc.ca/special/unavenirenart/fr-recipients.html).
Dautre part, le gouvernement versera à la Société Radio-Canada une somme de 60 millions $ sajoutant aux crédits parlementaires réguliers pour 2005-2006. La direction de la société dÉtat na pas caché mercredi quelle avait espéré que ce montant de 60 millions $, qui est injecté annuellement depuis quelques exercices financiers, deviendrait désormais permanent. LAPFTQ a noté avec optimisme jeudi que le tiers des 60 millions $ sera affecté à laile française de la SRC. Le budget des autres sociétés clés relevant de Patrimoine canadien (PCH) Fonds canadien, ONF, Téléfilm, CAC demeure inchangé. Ce statu quo suscite un certain soulagement. Il semble par ailleurs que PCH ait échappé pour le moment au «tribut» du 5% qui est exigé de lensemble des ministères pour fins de rationalisation. Cette ponction dans le budgets des ministères sinscrit dans le cadre de la révision générale des dépenses conduite par le ministre du Revenu John McCallum. PCH sen tire donc avec une coupure de deux millions $ qui, indique-t-on en substance, sera effectuée dans des programmes secondaires. «Le gouvernement nous a écoutés», sest réjouie la CFTPA mercredi, faisant remarquer que Un Avenir en art englobe le Fonds des nouveaux médias et le programme économique Routes commerciales. À lUDA, la directrice des affaires publiques Anne-Marie Desroches a estimé jeudi que Liza Frulla avait «livré la marchandise». Maintenant, a ajouté Desroches, le gouvernement doit mettre en place une «vision» et se préparer à augmenter ses dépenses en culture. «On aimerait que ça aille plus loin», a dit Desroches. LACTRA et le Mouvement pour les arts et les lettres ont été plus nuancés. Lassociation canadienne anglaise dacteurs accueille favorablement les dépenses annoncées pour Un Avenir en art. Toutefois, observe-t-on, le budget ne fait aucune mention des crédits dimpôt accordés à la production et ne fournit aucune indication sur lavenir du Fonds canadien (FCT).
LACTRA saisit aussi loccasion pour critiquer lintention dOttawa de remettre en cause les règles de propriété étrangère dans le secteur des télécommunications. Cela pourrait faire tache dhuile sur le système de radiodiffusion, avertit lACTRA (voir autre nouvelle dans cette édition). Du côté du Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), on sest demblée affirmé «déçu» par le présent budget.
«La reconduction du programme Un Avenir en art, a-t-on déploré, [est] la seule mesure de ce budget pour la culture. Rappelons que ce programme sert beaucoup plus à financer les infrastructures culturelles et communautaires que les créateurs.» Le gouvernement, a poursuivi le MAL, ne donne aucune attention à la «situation précaire des créateurs». Le porte-parole du MAL, lauteur et animateur Stanley Péan, sinsurge: «Quand on regarde lampleur des surplus budgétaires fédéraux estimés à plus de 30 milliards pour les trois prochaines années et notre demande de 150 millions de dollars au Conseil des Arts du Canada, on est forcé de se questionner sérieusement sur limportance quaccorde ce gouvernement aux artistes.» Le Mouvement compte prochainement discuter avec la Conférence canadienne des arts afin denvisager des actions concertées. (ag)
Quotidien Qui fait Quoi – Vendredi le 25 février 2005 – No 2044
POLITIQUE CULTURELLE
Jeudi, au lendemain du budget du gouvernement Martin, les réactions du milieu de laudiovisuel, comme du secteur culturel, se sont révélées généralement positives. Rappelons que le budget fédéral de 2005, rendu public mercredi par le ministère des Finances, accorde au programme Un Avenir en art, géré par Patrimoine canadien (PCH), des fonds de 172 millions $ par année pendant quatre années, soit 688 millions $. Ce montant sajoute au renouvellement annuel du programme annoncé en décembre dernier (pour 2005-2006). Au total, le programme Un Avenir en art disposera donc dun budget de 860 millions $ réparti sur cinq ans (www.patrimoinecanadien.gc.ca/special/unavenirenart/fr-recipients.html).
Dautre part, le gouvernement versera à la Société Radio-Canada une somme de 60 millions $ sajoutant aux crédits parlementaires réguliers pour 2005-2006. La direction de la société dÉtat na pas caché mercredi quelle avait espéré que ce montant de 60 millions $, qui est injecté annuellement depuis quelques exercices financiers, deviendrait désormais permanent. LAPFTQ a noté avec optimisme jeudi que le tiers des 60 millions $ sera affecté à laile française de la SRC. Le budget des autres sociétés clés relevant de Patrimoine canadien (PCH) Fonds canadien, ONF, Téléfilm, CAC demeure inchangé. Ce statu quo suscite un certain soulagement. Il semble par ailleurs que PCH ait échappé pour le moment au «tribut» du 5% qui est exigé de lensemble des ministères pour fins de rationalisation. Cette ponction dans le budgets des ministères sinscrit dans le cadre de la révision générale des dépenses conduite par le ministre du Revenu John McCallum. PCH sen tire donc avec une coupure de deux millions $ qui, indique-t-on en substance, sera effectuée dans des programmes secondaires. «Le gouvernement nous a écoutés», sest réjouie la CFTPA mercredi, faisant remarquer que Un Avenir en art englobe le Fonds des nouveaux médias et le programme économique Routes commerciales. À lUDA, la directrice des affaires publiques Anne-Marie Desroches a estimé jeudi que Liza Frulla avait «livré la marchandise». Maintenant, a ajouté Desroches, le gouvernement doit mettre en place une «vision» et se préparer à augmenter ses dépenses en culture. «On aimerait que ça aille plus loin», a dit Desroches. LACTRA et le Mouvement pour les arts et les lettres ont été plus nuancés. Lassociation canadienne anglaise dacteurs accueille favorablement les dépenses annoncées pour Un Avenir en art. Toutefois, observe-t-on, le budget ne fait aucune mention des crédits dimpôt accordés à la production et ne fournit aucune indication sur lavenir du Fonds canadien (FCT).
LACTRA saisit aussi loccasion pour critiquer lintention dOttawa de remettre en cause les règles de propriété étrangère dans le secteur des télécommunications. Cela pourrait faire tache dhuile sur le système de radiodiffusion, avertit lACTRA (voir autre nouvelle dans cette édition). Du côté du Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), on sest demblée affirmé «déçu» par le présent budget.
«La reconduction du programme Un Avenir en art, a-t-on déploré, [est] la seule mesure de ce budget pour la culture. Rappelons que ce programme sert beaucoup plus à financer les infrastructures culturelles et communautaires que les créateurs.» Le gouvernement, a poursuivi le MAL, ne donne aucune attention à la «situation précaire des créateurs». Le porte-parole du MAL, lauteur et animateur Stanley Péan, sinsurge: «Quand on regarde lampleur des surplus budgétaires fédéraux estimés à plus de 30 milliards pour les trois prochaines années et notre demande de 150 millions de dollars au Conseil des Arts du Canada, on est forcé de se questionner sérieusement sur limportance quaccorde ce gouvernement aux artistes.» Le Mouvement compte prochainement discuter avec la Conférence canadienne des arts afin denvisager des actions concertées. (ag)
Quotidien Qui fait Quoi – Vendredi le 25 février 2005 – No 2044
POLITIQUE CULTURELLE