tryptique de Donigan Cumming. Vernissage le vendredi 25 mai

DONIGAN CUMMING

tryptique
25 mai > 5 août 2007
vernissage vendredi, le 25 mai

[Séquence] vous invite à découvrir au cours des prochaines semaines et de la saison estivale, jusqu’au 5 août 2007, les œuvres de DONIGAN CUMMING, l’un des artistes cana-diens les plus influents en photographie contemporaine et en vidéo. Il nous fait voir ce que l’on a appris à ignorer et à ne pas regarder, c’est-à-dire notre société et ce qu’elle a de plus intime : les laissés-pour-compte. Il nous montre ce que nous ne voulons pas voir ou plutôt ce que les médias ne veulent pas nous montrer.

«L’oeuvre de CUMMING provoque au premier abord un violent malaise que certains rejettent avec virulence. Les portraits relèvent-ils d’un voyeurisme malsain guidé par un plaisir pervers? Quel intérêt y a-t-il à s’attarder auprès de ces assistés sociaux qui échappent à la normalité ambiante? CUMMING est-il un voleur d’images et de vérités douloureuses, ponctionnées sur des gens inca-pables de se protéger de l’intrusion de la caméra? […] Ce geste est politique en ce qu’il s’en prend à l’audiovisuel en général et au télévisuel en particulier : ceux-ci feignent de ne pas franchir le seuil d’un voyeurisme dont ils repoussent chaque jour perversement les limites. Le grand fan-tasme des médias est celui de la proximité. CUMMING est aux avant-postes de cette question éthique, dont il fait la critique radicale.»
(Jean Perret, Les Vérités de CUMMING)

«Outre le fait que les personnages de DONIGAN CUMMING expriment les difficultés de leur his-toire personnelle, leurs récits rendent visible ce processus de construction de soi où s’élaborent les fictions de ce que chacun croit être. Ces fictions ne sont pas l’expression de mensonges mais de réelles constructions narratives, lesquelles se transforment continuellement. Se raconter signi-fie forcément manipuler la réalité de ce que nous sommes.»

(Marie-Josée Jean, L’invention de soi)

«DONIGAN CUMMING s’obstine, simplement, à travailler la réalité, à regarder là où on ne doit ou ne veut normalement pas regarder, en restant tout proche avec la caméra, sur les imperfections de la peau, dans une bouche édentée, dans une cuisine sale. Bref, sur ce à quoi le regard ne s’habitue pas : la laideur. La reconnaissance de l’autre, et ultimement de soi dans l’autre, doit à un moment ou l’autre franchir ce seuil, par-delà les frontières physiques et morales convenues. Peu importe le jugement que chacun peut porter sur les façons dont l’artiste opère la transgres-sion, qu’on l’accepte ou la rejette, entre le rire et la grimace, du moment qu’elle est faite et qu’on regarde s’ouvre à nous un nouvel espace fertile, celui, peut-être, de ce que Nietzsche appelait [l’art de l’âme laide].»
(Nicolas Renaud, La différence et l’indomptable laideur : Le récit biographique dans l’œuvre de DONIGAN CUMMING)

Notes biographiques
DONIGAN CUMMING détient une maîtrise de l’Université Concordia (1985), et un baccalauréat de la Florida State University. Il est représenté par quatre galeries à Montréal, à Québec, à Chicago et à Bruxelles. Lors de la dernière année, il a exposé au Centre culturel canadien, dans le cadre du Mois de la Photo de Paris, à la Galerie Éric Devlin de Montréal et au Musée Canadien d’art contemporain de Toronto. En avril, il a participé au 4e Festival du cinéma de Brive : Rencontres du moyen-métrage, en France et le 30 mai, il présentera Petit Jésus à la Cinémathèque québécoise dans le cadre du pro-gramme Alchimie du réel. www.donigancumming.com

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