Sphinx mon contour

Sphinx mon contourde Simon Brown et Maude Pilon, Verticale éditeur, 2017.

Extraits de la postface :

Pendant plusieurs mois d’été, Simon Brown et Maude S. Pilon ont arpenté le contour de l’Île Jésus. Leurs quatre yeux posés sur des lieux aux réalités plurielles, leurs quatre mains collectant les mots, annotant avec constance les pourtours, jetant les bases d’un nouveau paysage et façonnant les interstices. Nous les avons imaginés, déambulant, frôlant les clôtures, effleurant l’eau, sous le soleil, redéfinissant le territoire par le pouvoir des mots.

La pratique interdisciplinaire des artistes, à la jonction de la littérature et de la performance, le cycle de travail ponctué de multiples étapes, donnent un sens à notre organisation. Verticale — centre d’artistes veut promouvoir l’art actuel en tant que reflet de la diversité de la Ville, une terre aux multiples statuts, et contribuer à forger l’identité culturelle de Laval. Le rugissement de Sphinx mon contour a fait résonner le mandat de Verticale.

— Charlotte Panaccio-Letendre,
directrice générale et artistique de Verticale

Dans l’espace physique, deux choses ne peuvent occuper un même lieu au même moment. En revanche, l’espace poétique permet aux éléments spatiaux et temporels de se superposer et de se confondre. Ici, dans cet espace poétique, le langage donne lieu à l’émergence de lieux autrement impossibles.

Le contour physique de l’Île Jésus représente un entre-deux, à la fois extérieur et intérieur, public et privé. C’est cet entre-deux, maintenant transposé dans l’espace poétique, que parcourt notre texte, lui-même un entre-deux entre récit et fragmentation langagière, compte-rendu performatif et poésie.

Dans un premier temps, nous nous sommes bornés à l’expérience de l’Île Jésus uniquement à partir de ses berges, donc de son contour. Tout le long de ce contour, nous avons effectué une prise de notes exclusivement motivée par les éléments présents et observables, l’un portant son attention sur l’intérieur, l’autre, sur l’extérieur. Cette cueillette textuelle descriptive a provoqué un dégonflement du réel nous obligeant à inventer par la suite un lieu inédit. Pour ce faire, nous avons fait dialoguer les notes en nous lisant à voix haute nos carnets à tour de rôle. La voix du Sphinx, rencontré lors de notre parcours des berges, s’est fait entendre à travers ces lectures performatives, enregistrées en vue des transcriptions subséquentes. Finalement, à partir de ces transcriptions, nous avons façonné un lieu-contour dont l’exploration ne peut se faire que dans son espace poétique.

— Simon Brown et Maude Pilon

verticale.ca/programmes/simon-brown-et-maude-pilon-sans-titre-circonference-83-km/publication-sphinx-mon-contour/

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