Un projet de Catherine Lescarbeau
À partir d’une analyse provisoire des plantes disposées dans les salles lors du montage de l’exposition N.E. Thing Co. Environment au Musée des beaux-arts du Canada en 1969, j’ai développé une pratique artistique post-conceptuelle qui interroge le rôle des plantes au sein des institutions et, plus précisément, leur utilisation possible comme moyen d’explorer les frontières institutionnelles de l’art. À travers mes recherches, j’ai remarqué que ces plantes ajoutaient un élément organique étrange à l’intérieur de la structure rigide qu’est l’institution muséale. Bien que tenues pour acquises, une fois notre regard porté sur elles, les plantes d’intérieur deviennent des anomalies, des paradoxes et des marqueurs d’un autre monde, souvent exotique, muet et invisible (de nombreux types de plantes d’intérieur sont originaires des forêts tropicales). Cette présence exotique me permet de soulever des questions qui découlent de la critique institutionnelle: par exemple, qu’est-ce qu’une exposition ?; quelles sont les limites esthétiques des institutions ?; quel rôle la présence invisible des plantes exotiques joue-t-elle dans la création d’environnements de travail accueillants, qu’il s’agisse d’espaces d’exposition (puisque jusqu’à tout récemment, des plantes étaient aussi disposées dans les espaces d’exposition) ou de non-exposition (bureau, réception) des musées et galeries ?
La présence des plantes d’intérieur me permet aussi d’aborder ces questions sous un angle inédit : elles évoquent une forme de résidus naturels dans un lieu de travail et sont souvent utilisées pour domestiquer des espaces institutionnels et corporatifs austères. En focalisant mes recherches sur la plante en tant qu’objet culturel, j’explore une forme étrange d’utopie qui existe à l’intérieur de ce type d’espace. Ce faisant, je souhaite intégrer une dimension naturaliste alternative aux formes contemporaines du champ de la critique institutionnelle, conçue par quelqu’un de ma génération. La plante me permet de créer une sorte d’interface de réflexion pour aborder de façon inusitée la relation entre culture et nature qui prend forme à l’intérieur des espaces de travail corporatifs, institutionnels et artistiques. Le Département des plantes de bureau que j’ai créé en écho à la structure organisationnelle du projet de la N.E. Thing Co. est venu en quelque sorte encadrer le type d’investigation que je souhaite poursuivre au sujet de la plante d’intérieur.
Un projet de Catherine Lescarbeau
À partir d’une analyse provisoire des plantes disposées dans les salles lors du montage de l’exposition N.E. Thing Co. Environment au Musée des beaux-arts du Canada en 1969, j’ai développé une pratique artistique post-conceptuelle qui interroge le rôle des plantes au sein des institutions et, plus précisément, leur utilisation possible comme moyen d’explorer les frontières institutionnelles de l’art. À travers mes recherches, j’ai remarqué que ces plantes ajoutaient un élément organique étrange à l’intérieur de la structure rigide qu’est l’institution muséale. Bien que tenues pour acquises, une fois notre regard porté sur elles, les plantes d’intérieur deviennent des anomalies, des paradoxes et des marqueurs d’un autre monde, souvent exotique, muet et invisible (de nombreux types de plantes d’intérieur sont originaires des forêts tropicales). Cette présence exotique me permet de soulever des questions qui découlent de la critique institutionnelle: par exemple, qu’est-ce qu’une exposition ?; quelles sont les limites esthétiques des institutions ?; quel rôle la présence invisible des plantes exotiques joue-t-elle dans la création d’environnements de travail accueillants, qu’il s’agisse d’espaces d’exposition (puisque jusqu’à tout récemment, des plantes étaient aussi disposées dans les espaces d’exposition) ou de non-exposition (bureau, réception) des musées et galeries ?
La présence des plantes d’intérieur me permet aussi d’aborder ces questions sous un angle inédit : elles évoquent une forme de résidus naturels dans un lieu de travail et sont souvent utilisées pour domestiquer des espaces institutionnels et corporatifs austères. En focalisant mes recherches sur la plante en tant qu’objet culturel, j’explore une forme étrange d’utopie qui existe à l’intérieur de ce type d’espace. Ce faisant, je souhaite intégrer une dimension naturaliste alternative aux formes contemporaines du champ de la critique institutionnelle, conçue par quelqu’un de ma génération. La plante me permet de créer une sorte d’interface de réflexion pour aborder de façon inusitée la relation entre culture et nature qui prend forme à l’intérieur des espaces de travail corporatifs, institutionnels et artistiques. Le Département des plantes de bureau que j’ai créé en écho à la structure organisationnelle du projet de la N.E. Thing Co. est venu en quelque sorte encadrer le type d’investigation que je souhaite poursuivre au sujet de la plante d’intérieur.