Time Machine for Abandoned Futures (détail) Artefacts industriels, 2014

Rencontres échanges avec Colin Lyons et Carole Baillargeon, le samedi 3 octobre à 16h30 à CIRCA art actuel

Rencontres échanges animées par Geneviève Goyer-Ouimette, directrice du CIRCA

16h 30 – Carole Baillargeon
17h 15 – Colin Lyons (en anglais)

Colin LYONS

A Modern Cult of Monuments

Galerie I

Le talent de Lyons réside dans sa capacité à nous transporter avec lui hors des murs de la galerie. C’est avec la posture de l’artiste en archéologue qu’il a exploré le Six-Mile Mill, un site oublié situé à dix kilomètres de Kamloops en Colombie-Britannique. (…) Depuis le début du XXe siècle, les usines semblent se métamorphoser au gré des nouveaux produits et des nouvelles techniques de production. Tel un phœnix, l’industrie sait renaître de ses cendres, peu importe les situations. Ce sont les traces passées de ces transformations qui alimentent le travail de l’artiste Colin Lyons. Le statut qu’on donne aux ruines industrielles l’intéresse tout particulièrement. Il s’active à transformer à et déplacer des fragments, réels ou captés, issus de ces lieux oubliés.

Extrait de Colin Lyons : archéologue du futur

Texte de Geneviève Goyer-Ouimette

Colin Lyons est né en 1985 à Windsor, en Ontario. Il a grandi à Petrolia, ville champignon associée à l’exploitation pétrolière et d’où lui vient son intérêt pour les ruines industrielles et les paysages dévastés. Ses travaux récents, qui fusionnent des techniques d’impression et de sculpture à de l’expérimentation chimique, renouvellent l’usage traditionnel de la plaque à graver pour produire une reconstitution des mouvements économiques de l’industrie. L’artiste s’intéresse ainsi à la fragilité et à l’impermanence de l’industrie, à son obsolescence programmée et à ce que nous choisissons d’en préserver. Lyons a complété en 2007 un baccalauréat à l’université de Mount Allison au Nouveau-Brunswick et une maîtrise en gravure à l’université d’Alberta en 2012. Son travail a été présenté dans des expositions solos aux États-Unis et au Canada ainsi que dans des expositions de groupe à l’étranger. On a pu voir ses travaux récents à Platform Stockholm (Suède), The Soap Factory (Minneapolis, Minnesota), OBORO (Montréal, Québec), ARTSPACE (Peterborough, Ontario), Judith & Norman Alix Art Gallery (Sarnia, Ontario), Klondike Institute of Art & Culture (Dawson City, Yukon), Kala Art Institute (Berkeley, Californie) et SPACES (Cleveland, Ohio). Il vit à Hamilton en Ontario.

L’artiste remercie le Conseil des arts du Canada pour son soutien.

Carole BAILLARGEON

Été, Paysages-Vêtements (Summer, Garment Landscapes)

Galerie II

On peut dire que l’artiste travaille en « petits points », l’expression étant une métaphore non seulement du pointillé des lieux et des temps d’exposition, mais de ses propres gestes, puisqu’elle procède par manutention délicate et minutieuse de toutes sortes de matières hétéroclites. Au risque de se blesser les mains et les doigts, elle pique, ourle, faufile et coud des retailles de tissus neufs et usagés, ou noue des bouchons, des bouts de ficelles et des boutons. Et ce sont autant de rapiéçages différemment coordonnés qui reformulent les couleurs de chacune des saisons sous la forme de paysages-vêtements. Certains peuvent d’ailleurs être littéralement portés : robes, chapeaux, bijoux, tandis que d’autres peuvent être habités telles des installations-parures éthérées et scintillantes, toujours festives, qui enrobent les visiteurs d’un léger souffle de minuscules particules. Il n’y a pas de doute : en plus d’être éminemment tactiles, ces œuvres s’avèrent fortement thermiques.
Extrait d’Été. Légende d’un temps de l’ailleurs

Texte de Nycole Paquin

Carole Baillargeon vit et travaille à Deschambault et à Québec. Sa pratique artistique est hybride. Elle amalgame les arts visuels, la scénographie et parfois même des techniques artisanales. Ce travail de création s’échelonne sur près de trente ans et a été diffusé au Québec, en Amérique et en Europe. Elle a reçu plusieurs distinctions et bourses dont le prix de Rayonnement international pour la région de Québec, décerné par le Conseil de la culture de Québec et Chaudière-Appalaches en 2000, et le Premier prix de la Biennale Découverte en 1993 pour l’œuvre La main qui prend. Son travail a également reçu l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. En 2015, s’amorce la circulation de l’exposition Paysages-Vêtements, réalisée sur une période de quinze ans. Débutant à la Maison de la culture Frontenac à Montréal, puis au CIRCA art actuel, l’exposition s’arrête au Centre Raymond-Lasnier à Trois-Rivières, pour terminer au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul qui, de février à avril 2016, consacrera tout le rez-de-chaussée à la présentation de la version intégrale.

Carole Baillargeon a complété une scolarité de doctorat en études et pratique des arts à l’UQAM, une maîtrise en arts visuels, spécialité arts textiles et un baccalauréat en scénographie à l’Université Concordia.

L’artiste souhaite remercier Sabine Voisard, Nycole Paquin, Denis Baribault, le Conseil des arts du Canada, le Symposium d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (édition 2012), CIRCA art actuel, les nombreux donateurs et collaborateurs qui ont contribué à la réalisation du projet Été.

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