Samuel Savard, Huron Wendat, Wendake 2011

Reliques et Passages et REGALIA, fierté autochtone, exposition du 9 janvier au 7 février à la maison de la culture Mercier

REGALIA, fierté autochtone

Photographies de
Roland Lorente
Textes de
Aline Saffore

Telle une ode à la culture autochtone, l’exposition offre l’occasion d’une rencontre authentique avec les Premières Nations. Elle propose de s’extraire de nos premières perceptions sur la tradition des pow-wow pour en sonder les dimensions identitaires et contemporaines.

Pendant 5 ans, le photographe Roland Lorente et sa partenaire Aline Saffore ont parcouru près de 10 000 km dans l’Est canadien et assisté à plus de 20 pow-wow. La récolte sera riche : 30 portraits de danseurs, 30 rencontres fortes – avec des hommes, des femmes et des enfants issus de 14 nations différentes : abénaquise, algonquine, attikamek, crie, huronne wendat, innue, malécite, métis, micmaque, mohawk, oneida, odawa, ojibwée, potawatomi.

Qu’est-ce qui motive les danseurs à perpétuer cette tradition au 21e siècle? Que cherchent-ils à exprimer en revêtant leurs magnifiques tenues d’apparat? La danse joue-t-elle un rôle dans leur interaction avec le monde moderne? Autant de questions auxquelles les danseurs répondent à travers leur témoignage.

Ces tenues flamboyantes, tissées du fil de l’existence humaine, sont faites des douleurs du passé mais aussi de résilience. On y perçoit un chemin spirituel authentique, nourri du contact renoué avec l’esprit des ancêtres, au cœur d’une danse. Elles révèlent une fierté identitaire et spirituelle puissante. Elles rendent hommage à l’étonnante vitalité de la culture autochtone contemporaine.

Dans Regalia, Fierté autochtone la combinaison des images et du texte ouvre un espace de rencontre entre la tradition et la modernité, entre l’ici et l’ailleurs et entre soi et l’Autre, suscitant la réflexion sur ce qui peut relier les humains plutôt que de les séparer.

Reliques et Passages

Peintures et installation de
Eruoma Awashish

 La démarche de l’artiste Eruoma Awashish apparaît comme une tentative d’actualisation qui oppose et unit le mode de vie ancestral, longtemps le creuset de l’identité de la nation atikamek, et les réalités contemporaines où de nouveaux repères sont à construire pour baliser les chemins du futur. Un parcours, un itinéraire, un questionnement où se dessinent les forts contrastes, la dualité omniprésente, les courants et les contre-courants chromatiques se nourrissent des affluences multiples qui irriguent une œuvre hybride construite entre identité et mémoire.

Utilisant matières organiques, matériaux contemporains, objets divers, Eruoma Awashish explore les thèmes de la rupture et de la blessure, du deuil et du dépassement, de ce qui meurt et de ce qui renaît sur la trame du temps. L’harmonie et l’équilibre sont les concepts maîtres de la culture autochtone; survie et beauté sont ainsi intimement liées. Awashish se situe dans cette mouvance artistique, typique de l’art autochtone contemporain. Sa recherche artistique individuelle devient partie prenante d’une quête collective de l’équilibre idéal, un cheminement vers le Graal perdu dans un territoire rêvé que l’artiste se donne pour mission de retrouver.

Travaillant et retravaillant sur des bribes d’un passé détruit et sur les matériaux fragmentaires d’un monde industriel qui court à l’autodestruction planétaire, l’artiste utilise les contrastes les plus tranchés pour que, de la rencontre des matériaux morts, jaillisse l’étincelle de vie. Quelque part sous les cendres d’une mémoire séculaire brûle encore un feu têtu qui demande à renaître. Il irradie dans les ors et les rouges qui trouent le noir de la nuit. Eruoma Awashish a aperçu les lueurs des aurores qui viennent et telle une prophétesse, elle en capture les couleurs pour en faire des œuvres annonciatrices.

 

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