Réaction du MAL aux Prix du Canada

Promotion internationale de la culture : trouvez l’erreur…

Le Mouvement pour les arts et les lettres (M.A.L.) ne s’explique toujours pas la décision du gouvernement conservateur de consacrer 25 millions de dollars aux nouveaux Prix du Canada, alors que le rétablissement des programmes de promotion internationale est une priorité bien plus importante pour les milieux culturels canadien et québécois.

« Avant de consacrer 25 millions de dollars à de nouveaux prix en culture, le gouvernement conservateur aurait été plus avisé de rétablir les programmes qu’il a abolis en 2008, qui permettaient de faire rayonner et d’ouvrir les marchés internationaux pour les oeuvres culturelles canadiennes et québécoises », a commenté l’écrivain Stanley Péan, au nom du M.A.L.

Ajouter de nouveaux prix aux nombreuses récompenses qui existent déjà au Canada apporte peu de valeur ajoutée. Pendant ce temps, la promotion internationale des cultures canadienne et québécoise demeure complètement orpheline, à la suite de l’abolition des programmes PromArt et Routes commerciales en août 2008 par le gouvernement conservateur. Ces programmes disposaient de crédits de 14,4 millions de dollars par année.

« Tôt ou tard, des programmes de promotion internationale devront être rétablis. Il est inconcevable que le Canada se marginalise ainsi indéfiniment sur les marchés internationaux de la culture. Celleci est un créneau important de l’économie de l’avenir, a rappelé M. Péan. Ces 25 millions de dollars auraient dû y être consacrés en priorité et en toute logique. »

Pour le M.A.L., il ne saurait y avoir de répit tant que la promotion internationale ne figurera pas à nouveau dans les priorités du gouvernement fédéral. Un an et demi après les coupes, le seul obstacle au rétablissement de tels programmes – sous une forme ou sous une autre – semble être, non pas le manque de fonds comme le démontrent ces 25 millions de dollars annoncés pour les Prix du Canada, mais le manque de volonté du gouvernement conservateur de corriger le tir et de devoir ainsi reconnaître son erreur.

Le M.A.L. rappelle enfin que cette abolition de programmes en 2008 a pris, dans les faits, la forme d’un transfert de responsabilités sans compensation du fédéral vers les provinces. Il en coûte actuellement 3 millions de dollars par année au gouvernement du Québec pour compenser en partie les coupures fédérales de 2008. « Il est bien que le gouvernement du Québec atténue l’impact des coupures fédérales, mais il serait dans l’ordre des choses de voir la ministre de la Culture du Québec revendiquer le retour de la promotion internationale dans les priorités du fédéral », a conclu M. Péan.

 

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