Promis Promis d’Anne Parisien, vernissage le vendredi 14 mai à 19h à la Centrale

Anne Parisien vit et travaille à Montréal où elle complète une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. Pratiquant antérieurement la photographie et ayant obtenu un baccalauréat de l’université Concordia en ce domaine, elle oeuvre actuellement en vidéo. Son travail reflète son parcours antérieur : dans le cadrage fixe et frontal de ses œuvres ainsi que dans leur durée statique ses pièces vidéo deviennent des espaces entre suspension et  mouvement. En septembre 2010, l’artiste exposera un nouveau travail vidéographique à la galerie de l’UQÀM.

Il y a une séduction dans l’impression que nous laisse un souvenir, dans ce qu’il nous laisse comme désir. En ce sens, un souvenir d’enfance est particulier ; c’est celui d’une intimité partagée, d’une certaine proximité physique plus jamais accessible qui, malgré notre désir, reste perdu et impossible à retrouver. Le fragment qu’il laisse languir dans la pensée persiste à vouloir poursuivre son existence dans la mémoire. Il agite dans la pensée un besoin d’être conservé, un moyen d’être inscrit dans le présent.

C’est la peur de la perte. Ce qui persiste dans la mémoire ne peut engager sa survie que dans la construction de son propre récit. Paradoxalement, ces fragments engagent leur propre fiction et n’existent que par elle. Par ailleurs, c’est celle-ci qui laisse entrevoir, par les trous que laisse l’oubli, une histoire non pas narrative, mais sensible, celle d’une réalité.

“L’acte performatif me permet de réinterpréter et ainsi d’étirer ces fragments de souvenirs que s’est réapproprié le temps. Exécuté par moi-même en collaboration avec certains membres de ma famille, l’acte est celui qui rend visible, par le toucher et par la proximité des corps, par leur position et le rythme de leurs gestes, à la fois ma perte et mon désir. Les corps mis en scènes se dissèquent, s’entremêlent, s’épuisent dans l’endurance de se soutenir.

La vidéo tient compte de cet espace reflétant le désir d’un retour au passé, confronté à son impossibilité. Par sa temporalité ralentie et sa projection en boucle, la vidéo permet un accès visible à cette confrontation intérieure. Elle devient une ouverture potentielle à l’étendue flottante de ma mémoire, indépendante de moi, qui dans un manque de communication n’offre que des confidences au spectateur sur les possibles récits qui s’en dégage”. – Anne Parisien

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