Présentation de Marjolaine Bourdua, le mardi 23 juin à 13h30 chez Sporobole

Orchestraria
Du 3 juin au 4 juillet 2010

 

« Orchestraria cherche avant tout à proposer une expérience d’écoute dans le contexte d’une exposition en galerie ». Pour son exposition à Sporobole, Marjolaine Bourdua veut appuyer son projet sur la perception du son et ses possibilités narratives qu’elle met en place à travers un dispositif d’installation où une scène tournoyante et le son étouffé d’une discothèque nous tirent du côté du leurre et de l’illusion.

Dans l’espace d’exposition, l’artiste présente une scène fabriquée et des objets sculpturaux lui faisant référence afin d’accompagner une mise en espace sonore faisant ressortir ce qui est absent. Si la motivation du travail se trouve dans cet espace suggéré et anticipé, l’artiste développe une esthétique précise à la fois minimaliste et brute. Ainsi, le carton employé dans des oeuvres précédentes, le tapis commercial sur une scène approximative, ou des panneaux acoustiques dans une boîte miroir, sont à la fois utilisés pour leur apparence plastique, mais aussi en tant qu’indices d’un envers du décor. Ces objets qui devraient être attrayants, mais qui ne le sont pas, introduisent la notion de décept au coeur du processus de création. Décept qui pourrait se manifester ici par la distance entre nos attentes que l’objet et la trame sonore devraient représenter et que ceux-ci faillent à nous montrer, nous laissant à mi-chemin entre deux mondes.

Comme le souligne l’artiste « Il y est aussi question d’une ambiance de fête, mais autour de laquelle on ne peut que graviter sans jamais y atteindre son centre ». C’est ce que s’emploie à faire le tournoiement régulier et latent de la scène, à laquelle fait écho une sorte de petit théâtre miniature : un cube capitonné de panneaux acoustiques avec un miroir qui le divise et l’amplifie, faisant office de maquette de quelque chose à venir. Il y a aussi un groupuscule d’affiches sans texte où un tracé enfantin, ou de style bande dessinée, délimite une zone vide, qui nous laisse pantois, ou que l’on remplit mentalement avec le son ambiant. Utilisant des objets et des stratégies que l’on pourrait associer à la culture populaire, c’est dans ces espaces évoqués et contrecarrés que se joue une ambiance anti-spectaculaire.

Marjolaine Bourdua est détentrice d’un Diplôme d’études supérieures de la Villa Arson à Nice ainsi que d’un baccalauréat de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQÀM. Elle a présenté son travail en France, en Allemagne et au Québec sous forme de diffusions sonores, de performances et d’expositions de groupe : Le Dojo (Nice), tmp.plate (Berlin), Radio Grenouille (Marseille), Euphonia, Galerie de l’Ancien Collège des Jésuites (Reims), centre Clark et centre d’art Amherst (Montréal), la Galerie Verticale et la Maison des arts de Laval (Laval), ainsi qu’à Praxis art actuel (Ste-Thérèse). Elle est membre du conseil d’administration de la Galerie Verticale où elle siège depuis 2008 en tant que présidente.

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