© Yinka Shonibare MBE / Photo: Stephen White

Pièces de résistance de Yinka Shonibare MBE, vernissage le mardi 28 avril à 17h30 à DHC / ART

DHC/ART Fondation pour l’art contemporain présente Pièces de résistance, la première exposition individuelle d’envergure à être consacrée, au Canada, à l’artiste britannique Yinka Shonibare MBE et la 17e exposition à être présentée à la Fondation depuis son ouverture. Né à Londres de parents nigérians, Shonibare déménage à l’âge de trois ans avec sa famille à Lagos, au Nigéria, puis retourne en Grande-Bretagne pour y étudier les beaux-arts. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions aux États-Unis et en Europe, dans des cadres aussi prestigieux que la Documenta 10 et la 52e Biennale de Venise. Cette exposition majeure réunira des œuvres marquantes réalisées par l’artiste ainsi que des travaux récents en peinture, photographie, cinéma et sculpture.

Shonibare s’est fait connaître à travers le monde en privilégiant, dans sa pratique, l’utilisation du tissu wax comme dispositif conceptuel et formel. Bien qu’associé à l’Afrique par stéréotype, le tissu wax était fabriqué en Hollande; les Européens se sont approprié ce tissu inspiré des techniques indonésiennes du batik puis l’ont ensuite industrialisé. Avec ses origines croisées et confuses, le tissu wax s’avère un véhicule somptueux qui permet également à l’artiste d’investiguer la nature complexe de concepts comme l’identité, l’authenticité, l’ethnicité, la représentation, l’hybridité, la race, la migration, la mondialisation et le pouvoir.

Yinka Shonibare MBE a recours à de multiples stratégies, entre autres l’auto-ethnographie et l’humour, qu’il combine à des références historiques et littéraires afin de produire un corpus à la fois attrayant et subversif. Sa réflexion critique sur les relations de pouvoir entre l’Afrique et l’Europe s’exprime par un traitement formel qui est simultanément fastueux et décadent. Dans un champ connexe d’exploration, il révèle son affection et son respect pour la culture et les institutions britanniques tout en mettant à mal les notions de classe et de privilège. C’est cette ambivalence même qui bouscule avec une grande efficacité certains binaires simplistes et qui manifeste sa subtile manière d’aborder et de traiter son sujet.

En 2005, Shonibare se méritait la distinction d’être nommé membre du «Most Excellent Order of the British Empire» (MBE). Alors que d’autres artistes afro-britanniques ont refusé cette décoration, Shonibare a officiellement adjoint l’acronyme à son nom d’artiste, soulignant ainsi les tensions présentes dans son travail: l’expérience d’être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, ses sentiments d’appartenance et de marginalisation.

Montréal est non seulement un lieu de rencontres culturelles, historiques, sociales et politiques, mais aussi une ville de débordements qui aime et célèbre la mode, le jazz et le plaisir sous toutes ses formes. Elle offre donc un contexte stimulant et irrésisitible pour le corpus riche et fascinant rassemblé dans Pièces de résistance. DHC/ART tient à remercier la James Cohan Gallery, le Shonibare Studio, ainsi que les musées et les collectionneurs qui ont rendu possible la présente exposition.

Cheryl Sim, commissaire à DHC/ART Fondation pour l’art contemporain

 
Yinka Shonibare MBE a été finaliste au prix Turner en 2004. Une importante rétrospective de mi-carrière a circulé en 2008 et 2009 au Museum of Contemporary Art à Sydney, en Australie, au Brooklyn Museum à New York et au Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington, D.C. En 2011, la sculpture de l’artiste intitulée Nelson’s Ship in a Bottle a été choisie par la prestigieuse série de commandes «Fourth Plinth» de Trafalgar Square à Londres. En 2013, une grande rétrospective, montée au Yorkshire Sculpture Park à Wakefield, au Royaume-Uni, a circulé en partie aux Royal Museums Greenwich/The Queen’s House à Londres, au R.-U.; à GL Strand à Copenhague, au Danemark; à Gdańska Galeria Miejska à Gdansk, en Pologne; et au Wroclaw Contemporary Museum à Wroclaw, en Pologne. Shonibare vit et travaille à Londres.

Entrée libre
 

DHC/ART Fondation pour l’art contemporain

Établie en 2007, la fondation DHC/ART est un organisme sans but lucratif qui se consacre à la présentation de l’art contemporain. Abritée dans deux bâtiments patrimoniaux situés au cœur du Vieux-Montréal, DHC/ART offre une programmation qui s’est mérité la faveur critique aussi bien ici qu’à l’étranger. À chaque année sont offertes deux à trois expositions majeures, une série d’événements publics, des projets spéciaux de collaboration et un programme d’éducation innovateur. D’envergure internationale, tout en étant à l’écoute du contexte montréalais, la programmation entière de DHC/ART est offerte gratuitement afin de renforcer son engagement à être accessible et de favoriser une discussion sur la manière dont l’art contemporain est porteur de sujets et d’idées qui reflètent et touchent notre vie au quotidien.

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