Pas de temps, vernissage le jeudi 19 janvier à 17 h

Du 15 janvier au 23 février 2006
Vernissage jeudi le 19 janvier à 17h00

Praxis art actuel en collaboration avec Le Grave présente
Pas de temps

» Le temps qui d’habitude n’est pas visible … » Marcel Proust

Le problème du temps a préoccupé les penseurs de toutes les époques, de Platon à Nietzsche, en passant par Saint-Augustin, Kant, Proust et bien d’autres. Il a toujours provoqué aussi chez l’homme en général un sentiment d’angoisse face à l’impossibilité de le dominer.
Aujourd’hui, on ne peut plus supporter de le voir passer : on le dissout en mouvement, un vecteur-vitesse qu’on apprend à gérer comme on gère le débit du fleuve et qui subordonne la réflexion à l’action, l’essentiel à l’accessoire, un tourbillon dans lequel on s’engloutit pour oublier que l’on passe soi-même, pour écarter peut-être aussi l’idée d’une fin.

Marquer un temps d’arrêt, vivre le temps plutôt que de chercher à le comprendre et à le contrôler, le vider des événements qui le ponctuent pour en faire un lieu atemporel de conjonctions avec l’autre, un espace intérieur substantiel et évolutif où tout devient image – et qui peut parfois se creuser au prix même d’un vertige – voilà l’expérience que proposaient un noyau d’artistes du Grave à ses membres et à laquelle treize d’entre eux ont accepté de participer.

Pendant treize mois, en effet, à raison d’un par mois, ces artistes se sont relayés pour occuper une parcelle de ce lieu-temps et le transformer en parole – concrétisée dans un objet devant s’inscrire dans l’œuvre unique – à partir d’une appropriation symbolique de l’œuvre de l’artiste qui le précédait.
Chacun à son tour a présenté son travail à l’artiste suivant (sur une liste établie au hasard) lors d’une rencontre où l’échange a permis autant de resserrer le dialogue entre les parties de l’œuvre que de rendre accessible la réflexion intime sur le processus de création proposé par le projet et le parcours philosophique de chacun.

L’œuvre étant inscrite dans le temps, il semble normal d’en présenter les différentes strates dans un ordre chronologique, à partir de l’origine, comme elle est d’ailleurs présentée en exposition, en tentant, à la manière de l’archéologue, d’en extraire les énoncés correspondants et de mettre en lumière cette relation qui les lie l’un à l’autre, que Michel Foucault appelle la » visibilité «.

Laurent Luneau

Pas de temps a pris naissance dans le cadre d’un projet d’exposition présenté au Grave. Par la suite, il fut présenté au Mexique. De retour au pays, certains membres du collectif témoins de l’avancement de leur réflexion sur cette notion, ont senti le besoin de produire une œuvre parallèle à la première ou de modifier leur œuvre afin d’actualiser leur propos. Pas de temps est un projet en constante évolution lui-même influencé par le temps. Il a généré le projet Temporalité intemporelle, de la commissaire Hélène Brunet invitée par Praxis art actuel, présenté au Grave du 13 janvier au 17 février 2006.

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