Voilà des années que Culture Montréal essaie de convaincre les gens d’affaires et les politiciens d’investir dans la création contemporaine à Montréal, afin de transformer la région en métropole culturelle unique et forte en Amérique du Nord.
L’étude que l’organisme a commandée à Richard Florida, sommité mondiale en matière de développement urbain, devrait l’aider à atteindre son objectif. Cette étude classe Montréal au deuxième rang des villes “super créatives” de l’Amérique du Nord. La première est Toronto. L’étude a été dévoilée le 27 janvier devant près de 600 personnes réunies par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Simon Brault, président de Culture Montréal et vice-président du Conseil des arts du Canada, souhaite que cette étude incite le monde des affaires à travailler davantage avec le milieu culturel, à ne pas se contenter de miser sur les blue chips culturels et à lorgner vers la relève, surtout celle qui allie art et technologie.
Des indicateurs non traditionnels
L’équipe de M. Florida a établi son classement en utilisant des indicateurs statistiques très particuliers, explique M. Brault, instigateur du projet. “M. Florida part de la prémisse que dans les 10 prochaines années, la croissance économique des villes sera redevable d’un indice qu’il appelle “secteur créatif” et qui porte l’acronyme TAPE : c’est-à-dire des gens qui ont des emplois dans la technologie (production, recherche et innovation); les arts et la culture; les professions; et l’éducation”, explique-t-il. Bref, tous ceux qui sont payés pour penser.
Or, Montréal compte un ratio élevé de ces travailleurs, dit M. Brault. Ils comptent pour 29 % de la population active et gagnent 41 % des revenus d’emploi. Plus précisément, Montréal compte une forte concentration d’employés des catégories technologie, arts et éducation, qui forment le noyau “super créatif” de M. Florida.
“Les indicateurs sur lesquels s’appuie l’étude ne sont pas le nombre de diplômés, mais plutôt le nombre de personnes qui disent travailler dans le secteur créatif. Cette nuance est importante, car quelqu’un comme Guy Laliberté, président du Cirque du Soleil, qui n’a pas terminé son cours collégial, échapperait aux indicateurs économiques traditionnels”, explique M. Brault.
Montréal obtient un score élevé dans trois autres indices : technologie, tolérance et qualité du territoire. Le fait que la ville soit multiculturelle, bilingue et compte plusieurs gais lui donne un score élevé en tolérance. Le fait que ses loyers soient relativement bas fait monter son indice de qualité du territoire… Ces facteurs attirent les artistes et les créatifs qui, eux, engendrent l’innovation, sur laquelle repose la croissance économique.
“Cela est d’autant plus vrai qu’ici, la haute technologie a beaucoup été propulsée par les arts”, souligne M. Brault.
Mais Montréal a ses faiblesses : notamment son taux de brevets et de diplomation universitaires, qui ne sont pas assez élevés.
Ce qui compte, selon Culture Montréal et les sept autres commanditaires de l’étude (dont la Ville de Montréal, Tourisme Montréal et Montréal International), c’est qu’on ait distingué les arts, la technologie et l’éducation comme moteurs économiques et qu’on valorise les partenariats entre ces secteurs.
L’étude servira aussi à placer Montréal sur l’échiquier nord-américain, voire mondial, des villes d’avenir. “Depuis des années, Toronto consacre des efforts énormes à devenir une métropole culturelle. Nous sommes en train de perdre la course et nous espérons que l’étude de M. Florida va contrer ça”, dit M. Brault.
suzanne.dansereau@transcontinental.ca
Catégorie : Économie
Sujet(s) uniforme(s) : Arts et culture
Taille : Moyen, 447 mots
© 2005 Les Affaires. Tous droits réservés.
Voilà des années que Culture Montréal essaie de convaincre les gens d’affaires et les politiciens d’investir dans la création contemporaine à Montréal, afin de transformer la région en métropole culturelle unique et forte en Amérique du Nord.
L’étude que l’organisme a commandée à Richard Florida, sommité mondiale en matière de développement urbain, devrait l’aider à atteindre son objectif. Cette étude classe Montréal au deuxième rang des villes “super créatives” de l’Amérique du Nord. La première est Toronto. L’étude a été dévoilée le 27 janvier devant près de 600 personnes réunies par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Simon Brault, président de Culture Montréal et vice-président du Conseil des arts du Canada, souhaite que cette étude incite le monde des affaires à travailler davantage avec le milieu culturel, à ne pas se contenter de miser sur les blue chips culturels et à lorgner vers la relève, surtout celle qui allie art et technologie.
Des indicateurs non traditionnels
L’équipe de M. Florida a établi son classement en utilisant des indicateurs statistiques très particuliers, explique M. Brault, instigateur du projet. “M. Florida part de la prémisse que dans les 10 prochaines années, la croissance économique des villes sera redevable d’un indice qu’il appelle “secteur créatif” et qui porte l’acronyme TAPE : c’est-à-dire des gens qui ont des emplois dans la technologie (production, recherche et innovation); les arts et la culture; les professions; et l’éducation”, explique-t-il. Bref, tous ceux qui sont payés pour penser.
Or, Montréal compte un ratio élevé de ces travailleurs, dit M. Brault. Ils comptent pour 29 % de la population active et gagnent 41 % des revenus d’emploi. Plus précisément, Montréal compte une forte concentration d’employés des catégories technologie, arts et éducation, qui forment le noyau “super créatif” de M. Florida.
“Les indicateurs sur lesquels s’appuie l’étude ne sont pas le nombre de diplômés, mais plutôt le nombre de personnes qui disent travailler dans le secteur créatif. Cette nuance est importante, car quelqu’un comme Guy Laliberté, président du Cirque du Soleil, qui n’a pas terminé son cours collégial, échapperait aux indicateurs économiques traditionnels”, explique M. Brault.
Montréal obtient un score élevé dans trois autres indices : technologie, tolérance et qualité du territoire. Le fait que la ville soit multiculturelle, bilingue et compte plusieurs gais lui donne un score élevé en tolérance. Le fait que ses loyers soient relativement bas fait monter son indice de qualité du territoire… Ces facteurs attirent les artistes et les créatifs qui, eux, engendrent l’innovation, sur laquelle repose la croissance économique.
“Cela est d’autant plus vrai qu’ici, la haute technologie a beaucoup été propulsée par les arts”, souligne M. Brault.
Mais Montréal a ses faiblesses : notamment son taux de brevets et de diplomation universitaires, qui ne sont pas assez élevés.
Ce qui compte, selon Culture Montréal et les sept autres commanditaires de l’étude (dont la Ville de Montréal, Tourisme Montréal et Montréal International), c’est qu’on ait distingué les arts, la technologie et l’éducation comme moteurs économiques et qu’on valorise les partenariats entre ces secteurs.
L’étude servira aussi à placer Montréal sur l’échiquier nord-américain, voire mondial, des villes d’avenir. “Depuis des années, Toronto consacre des efforts énormes à devenir une métropole culturelle. Nous sommes en train de perdre la course et nous espérons que l’étude de M. Florida va contrer ça”, dit M. Brault.
suzanne.dansereau@transcontinental.ca
Catégorie : Économie
Sujet(s) uniforme(s) : Arts et culture
Taille : Moyen, 447 mots
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