Milutin Gubash (Montréal) – In Union
In Union de Milutin Gubash est une installation in-situ, spécialement conçue pour l’espace et le contexte particuliers de la Fonderie Darling. L’exposition tire sa force de la coïncidence de plusieurs événements de la vie professionnelle de l’artiste: le départ de son atelier qu’il a occupé depuis 2009 à la Fonderie Darling; la fin d’un cycle d’expositions présenté dans 5 différents lieux à travers le Canada en l’espace de moins de deux ans; la production d’un premier catalogue monographique mi-carrière.
Cette concordance d’événements a amené Milutin Gubash à se questionner sur la pression, exercée par le milieu, qui contraint l’artiste à produire sans cesse de nouvelles pièces. Il y répond par la compilation exhaustive de toutes ses oeuvres, sous la forme d’un index non chronologique de vidéo, photographie, peinture, documentation de performance, etc. Le public – y compris l’artiste – visualise exceptionnellement et en un clin d’oeil, la totalité d’une vie de production, et interroge la pertinence de sa matérialité. Cet entassement, aux allures pathétiques de marchandise en transit dans un hangar d’aéroport qui pourrait aussi ressembler à une réserve de musées d’art contemporain, constitue la réponse critique de Milutin Gubash au rythme effréné de production du marché de l’art, une attitude compulsive qui cherche à toujours emplir le vide.
Damla Tamer – “Due to its nature, it only moves forward.”
Petite galerie
Ce n’est pas d’hier que je suis tombée sur la chose qui pouvait faire cela, se mouvoir dans une seule direction (de part sa nature, proclamée dans un traité médical résumant comment une tige de pisi pisi a pu faire son chemin de la bouche d’un garçon à son torse pour sortir d’entre ses côtes). Ayant déjà dérobé des choses à cet objet dans de précédentes oeuvres, je dois retourner vers lui avec un trou dans ma poche; ou plutôt nous retournons – non pas en une appropriation, ni pour nous efforcer d’épuiser les possibilités, car il n’y en a pas de toutes façons dans le champ qui entoure la rencontre, où l’on ne trouve que des indéterminations.
Les oeuvres de l’exposition fonctionnent de manières contradictoire différentes et parfois en apparence, cette différence n’étant pas due à l’ambiguïté d’une méthodologie, ni à l’ironie (qui saute d’une prétendue « vision du monde » à une autre et retourne en deux élégantes enjambées), mais bien à l’état même de « rencontre », capable d’accommoder aussi bien l’absorption en soi-même que l’engagement dans le monde à l’intérieur d’une seule et même expérience humaine unitaire, si maladroite soit-elle.
Milutin Gubash (Montréal) – In Union
In Union de Milutin Gubash est une installation in-situ, spécialement conçue pour l’espace et le contexte particuliers de la Fonderie Darling. L’exposition tire sa force de la coïncidence de plusieurs événements de la vie professionnelle de l’artiste: le départ de son atelier qu’il a occupé depuis 2009 à la Fonderie Darling; la fin d’un cycle d’expositions présenté dans 5 différents lieux à travers le Canada en l’espace de moins de deux ans; la production d’un premier catalogue monographique mi-carrière.
Cette concordance d’événements a amené Milutin Gubash à se questionner sur la pression, exercée par le milieu, qui contraint l’artiste à produire sans cesse de nouvelles pièces. Il y répond par la compilation exhaustive de toutes ses oeuvres, sous la forme d’un index non chronologique de vidéo, photographie, peinture, documentation de performance, etc. Le public – y compris l’artiste – visualise exceptionnellement et en un clin d’oeil, la totalité d’une vie de production, et interroge la pertinence de sa matérialité. Cet entassement, aux allures pathétiques de marchandise en transit dans un hangar d’aéroport qui pourrait aussi ressembler à une réserve de musées d’art contemporain, constitue la réponse critique de Milutin Gubash au rythme effréné de production du marché de l’art, une attitude compulsive qui cherche à toujours emplir le vide.
Damla Tamer – “Due to its nature, it only moves forward.”
Petite galerie
Ce n’est pas d’hier que je suis tombée sur la chose qui pouvait faire cela, se mouvoir dans une seule direction (de part sa nature, proclamée dans un traité médical résumant comment une tige de pisi pisi a pu faire son chemin de la bouche d’un garçon à son torse pour sortir d’entre ses côtes). Ayant déjà dérobé des choses à cet objet dans de précédentes oeuvres, je dois retourner vers lui avec un trou dans ma poche; ou plutôt nous retournons – non pas en une appropriation, ni pour nous efforcer d’épuiser les possibilités, car il n’y en a pas de toutes façons dans le champ qui entoure la rencontre, où l’on ne trouve que des indéterminations.
Les oeuvres de l’exposition fonctionnent de manières contradictoire différentes et parfois en apparence, cette différence n’étant pas due à l’ambiguïté d’une méthodologie, ni à l’ironie (qui saute d’une prétendue « vision du monde » à une autre et retourne en deux élégantes enjambées), mais bien à l’état même de « rencontre », capable d’accommoder aussi bien l’absorption en soi-même que l’engagement dans le monde à l’intérieur d’une seule et même expérience humaine unitaire, si maladroite soit-elle.