Marco Godinho, Joshua Schwebel, Catherine Landry et Gabriel Lapierre, vernissage le jeudi 21 juin à la Fonderie darling

Marco Godinho : Un feu permanent à l’intérieur de nous,
Avec l’œuvre protéiforme Notes sur cette terre qui respire le feu (2017) présentée dans la grande salle de la Fonderie Darling, Marco Godinho plonge le spectateur dans l’univers spectaculaire et majestueux du volcan Etna en Sicile.

Inspiré par une lecture de Georges Bataille qui relate l’intensité physique et émotionnelle de son ascension du volcan en 1937, Godinho a décidé en février 2017 de répéter ce périple ascensionnel pour y (re)trouver l’essence du récit biographique de Bataille. L’œuvre de Godinho est rempli de marches conceptuelles solitaires et d’explorations de territoires les plus diverses : des zones frontières, des limites géopolitiques, des lieux symboliques. Cette initiative ambitieuse et audacieuse s’inscrit donc dans une suite logique des intérêts de l’artiste pour les expériences qui cherchent à transposer des idées philosophiques ou géopolitiques en expériences physiques pour en soustraire l’essence et l’authenticité. Plus qu’un remake de l’expérience bataillienne, l’ascension de l’Etna à laquelle s’adonne Godinho prend ainsi des airs de voyage initiatique accompagné d’une quête de réalité brute et de danger incontestable. 

Dans l’œuvre de Marco Godinho, l’exploration du temps et de l’espace – ainsi que de leurs limites – est une constante qu’il ne cesse de décliner et de développer sous des aspects politiques, philosophiques ou encore poétiques depuis plus de dix ans. Ces deux notions représentent pour l’artiste un terrain d’exploration des plus fertiles. Ainsi il y revient encore et encore, explorant tout le potentiel inhérent aux questionnements qui entourent ces deux mots sans aucune prétention ou volonté d’un jour parvenir à arrêter leur définition. Bien au contraire, sa quête se trouve plutôt dans la multiplicité des interprétations possibles. De même ses explorations artistiques ne sont pas définies par un médium ou une méthodologie unique. L’artiste est guidé dans ses choix par son instinct et le chemin qu’il sera amené à suivre se dessine progressivement devant lui au cours de ses recherches et rencontres.

Joshua Schwebel, A Dream In Which I Am You

Dans la petite galerie de la Fonderie Darling, Joshua Schwebel propose une exposition conçue à partir d’une résidence de recherche qu’il a effectuée en 2015 à la Fondation du dramaturge polonais Tadeusz Kantor à Cracovie. Par le biais d’installations et d’un roman d’artiste, Schwebel interroge à travers l’œuvre de Kantor les enjeux de la transmission de la mémoire, des croisements narratifs, du déplacement, de la dislocation, de l’absence, de l’expérience et de la subjectivité.

L’exposition se présente comme un hommage à l’héritage de Tadeusz Kantor, peintre, dramaturge, scénographe, metteur en scène et auteur inclassable situé en marge de l’institution théâtrale. Pendant son séjour dans la maison de campagne de Kantor, Schwebel a effectué une série de gestes dissimulés et d’actions destinées à un public limité en s’inspirant du concept d’emballage, une forme artistique développée par Kantor afin de conserver, isoler et préserver la mémoire d’un traumatisme continu. L’artiste a ainsi caché un arrangement de fleurs séchées dans le grenier, un échantillon de poussière extrait du plancher de bois dans la chambre à coucher, des feuilles d’or à l’intérieur de la poche d’un pantalon de Kantor suspendu dans une penderie, etc. L’exposition restitue ce passage dans l’intimité de Kantor par le biais d’une constellation de langages plastiques qui font écho à la pratique du dramaturge, mais aussi au vocabulaire artistique de l’artiste Benny Nemerofsky Ramsay qui devait à l’origine participer à la résidence en Pologne. Schwebel s’est ainsi approprié l’absence de Nemerofsky pour en faire un emballage qui exprime et contient l’absence de Kantor. Kantor devient ainsi une figure emblématique de notions liées à la transmission de la mémoire : l’idée de l’héritage de Kantor implique une perte et ce qui remplace ou véhicule cette perte constitue le vrai sujet du projet artistique.

 
 
Catherine Landry et Gabriel Lapierre : Générateur Spectaculaire
L’œuvre d’art public 2018 est dévoilée à l’occasion de la première soirée de l’été sur la Place Publique. Générateur Spectaculaire est une installation réalisée par Catherine Landry et Gabriel Lapierre, étudiants lauréats d’un concours organisé par la Fonderie Darling et l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQÀM. Plus de 850 briques de céramique composent les cinq murets de cette œuvre performative qui évoluera lors de cinq soirées Place Publique. Dès le 21 juin, le duo d’artistes détruira le fruit de son dur labeur au moyen d’une masse amplifiant le son, à raison d’un muret par performance. Œuvre engagée, Générateur Spectaculaire est une véritable métaphore des bouleversements architecturaux et sonores que connaît le quartier.

 

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