Make it Big. Rétrospective de Mathieu Lefèvre, vernissage le jeudi 12 mai à 20h à Clark

Commissaires:
Nicolas Mavrikakis, ​Roxanne Arsenault & Manon Tourigny
et
Mathieu Lefèvre (grâce à une intervention médiumnique)

Comment être fidèle à la mémoire d’un artiste et au sens de ses créations? C’est toute la question de l’histoire de l’art. C’est aussi parfois celle de l’amitié. Pour cette rétrospective de l’artiste Mathieu Lefèvre, décédé en 2011 à Brooklyn, nous avons tout fait pour renouer avec lui et son art. Nous avons même consulté une médium afin que Mathieu lui-même puisse tenter de nous dire quoi faire avec l’œuvre qu’il nous laissée… « Make it Big » nous a-t-il (peut-être) lancé de l’au-delà avec un humour que nous avons étonnement reconnu. Et c’est en grand que nous avons pensé cette expo. À notre connaissance, c’est la première à être montée avec l’aide de l’esprit d’un artiste… rien de moins! Plus fort que les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, écrites avant même la mort de l’auteur.

Nous avons donc décidé de monter la première rétrospective de son œuvre à travers un parcours ponctué des thèmes récurrents de sa pratique. Ceux-ci incluent son esprit contestataire et irrévérencieux, ainsi que son habitude à se confronter à l’héritage artistique de plusieurs grands noms de l’histoire de l’art avec laquelle il maintenait une relation ambigüe – et plus particulièrement dans le cas de l’art contemporain. L’exposition présente une exploration de son travail sous toutes ses formes et à toutes les périodes de sa vie. Elle comprend des extraits de films dans lesquels il a joué alors qu’il était un très jeune acteur, des œuvres réalisées alors qu’il était encore étudiant – comme cette vidéo intitulée Mathieu Lefèvre est un artiste important (2005) –, et jusqu’à des pièces retrouvées dans son atelier au moment de sa mort, recréant même les éléments essentiels de cet espace. Qui plus est, nous avons concrétisé son projet/testament, créé lors du Symposium de Baie-Saint-Paul, qui ne pouvait être réalisé qu’après sa mort; celui d’exposer son corps, ou tout au moins (et à défaut de) son urne que ses parents ont ramenée d’Alberta, tout spécialement pour l’événement. Oui, Mathieu avait pensé à faire une œuvre avec sa mort.

Durant les semaines consacrées à cette exposition, seront lancés deux ouvrages concernant Mathieu : sa biographie « non autorisée » où ses amis, proches et membres de sa famille ont raconté sa vie, et une deuxième publication, une sélection de ses dessins et notes retrouvés dans ses nombreux cahiers.

Cette exposition est de plus accompagnée par le lancement montréalais d’I Don’t Understand Art About Art, livre élaboré par les parents de Mathieu, et par le lancement du numéro 113 de la revue Espace, dédiant sa page couverture et un cahier spécial à Mathieu Lefèvre.

À 30 ans, comme une star de la musique rock, sa disparition fut prématurée. Mathieu Lefèvre a été une étoile filante qui aura laissé une œuvre prolifique et multiforme.

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