Image : Kim Waldron, 2016

Made in Québec de Kim Waldron, vernissage le samedi 21 janvier à 15h au CIRCA art actuel

Rencontre-échange à 14 h 30 entre l’artiste et Marie-Ève Charron.

Made in Québec Commissaire : Marie – Ève Charron

Qui encore, aujourd’hui, peut ignorer le rôle de la Chine dans nos vies? La deuxième économie mondiale fut notamment courtisée par le premier ministre canadien Justin Trudeau dans un premier voyage officiel à l’automne 2016. Il y a été moins question des droits de la personne que d’affaires et de commerce, des sujets plus propices au réchauffement des relations sino-canadiennes. Déjà importante joueuse dans le commerce mondial, la Chine pourrait aussi profiter des intentions du nouveau président élu Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord de libre- échange transpacifique pour prendre les devants en élaborant ses propres accords commerciaux, semble-t-il dans une perspective accrue de libre-échange *. Produite en Chine lors de résidences d’artistes, la nouvelle série de Kim Waldron est à recevoir dans ce contexte. Toujours avec la stratégie de l’autoreprésentation, l’artiste poursuit son questionnement croisé sur l’identité et le travail, qu’elle déplace cette fois sur le terrain de l’économie mondialisée et de l’internationalisation.

En effet, l’artiste se met en scène à la place de travailleuses et de travailleurs chinois avec l’intention de leur donner de son temps, en retour des biens de consommation dont ils et elles assurent la production pour l’Occident. Or, l’artiste n’a pas pu rencontrer l’archétype de l’ouvrier chinois, ce travailleur sordidement exploité. La série décline plutôt ses interventions dans les contextes fournis par les personnes gravitant autour des résidences révélant ainsi tout un milieu, celui de la Chine ouverte aux artistes internationaux. Adepte justement des résidences où prennent forme ses œuvres, Kim Waldron, ici, ne fabrique rien. Elle fait semblant de faire, selon une feinte postmoderniste qui consiste, par la réitération et la reprise, à déconstruire ce qui serait pris pour naturel ou allant de soi. Dans cet espace interculturel créé dans les images, elle désenclave ainsi les positions et les valeurs tenues pour vraies.

-Extrait de l’essai par Marie-Ève Charron * Benjamin Carlson, « La Chine prête à redessiner la carte du commerce mondial », Le Devoir, samedi 26 et dimanche 27 novembre 2016, p. C1.

Kim Waldron est une artiste en arts visuels contemporains établie à Montréal. Elle utilise fréquemment l’autoportrait afin de prendre position sur différents enjeux sociaux actuels. Présente sur les scènes locale, nationale et internationale, elle a récemment exposé son travail dans diverses galeries : Jimei X Arles International Photography Festival (Xiamen), Mains d’Œuvres (Paris), Ortega y Gasset Projects (New York) et la Dunlop Art Gallery (Regina). Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia ainsi qu’un baccalauréat en arts visuels du Collège d’art et de design de la Nouvelle-Écosse. Elle a obtenu des résidences artistiques à Paris, Vienne, Terre-Neuve, Xiamen et Pékin. En 2013, elle a reçu la bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain. Made in Québec est la conclusion d’une exposition en deux volets rendue possible par ce prix.
 

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