Lors de la Soirée des Masques, dévoilement d’un chant de Noël dédié à la ministre Bev Oda

LES MASQUES, VERSION TÉLÉVISÉE
Cher Père Noël…
David Patry
Le Journal de Montréal
18-12-2006 | 09h47

Le théâtre québécois demande de l’aide aux ministres Beauchamp et Oda… et même au Père Noël!

Continuez! Le Canada est un pays riche qui peut accorder 150 M$ supplémentaires au CAC! Et soyez assurées qu’on ne vous le reprochera pas!»

C’est par ces mots que le gagnant du Masque de la production régionale, Jean-Guy Côté, a profité de la tribune qui lui était offerte pour inviter les ministres Line Beauchamp et Bev Oda à augmenter leur soutient aux arts.

Chanter ses demandes

Le président de l’Académie québécoise du théâtre, Vincent Bilodeau, a lui aussi encouragé la ministre Oda à ouvrir son bas de laine en chantant ses demandes sur l’air de Petit Papa Noël.

«Les arts en général sont les parents pauvres des budgets gouvernementaux», a expliqué Vincent Bilodeau.

Le milieu du théâtre réclame depuis longtemps une augmentation du budget du Conseil des Arts et des Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada.

«Ce sont deux sources de financement particulièrement importantes pour le théâtre», a indiqué Jean-Guy Côté.

Ridicule

Le CALQ dispose d’un budget de 77,6 M$, alors que le CAC n’a que 150 M$ à distribuer à la grandeur du Canada, une situation que dénonce Jean-Guy Côté.

«C’est ridicule! Surtout pour un pays qui a tant d’artistes talentueux», souligne celui qui a occupé le poste de président de l’Association des compagnies de théâtre jusqu’en 2005.

«Je ne sais pas combien coûte un porte-avions ou bien combien ça coûte d’envoyer des soldats en Afghanistan, mais je sais que ça coûte plus que 150 M$», insiste-t-il.

Ce montant permettrait de doubler l’enveloppe du Conseil des Arts, ce qu’avait déjà proposé l’ex-ministre libérale Liza Frulla, mais ce que le gouvernement conservateur n’a pas mis de l’avant une fois élu.

«On est un pays riche, on n’arrête pas de le dire, on met de l’argent dans l’environnement, la santé, youpi! Mais il pourrait y avoir quelques millions détournés pour les arts!» argue Vincent Bilodeau.

L’appui de Québec

Lors d’un message préenregistré diffusé pendant le gala, la ministre Line Beauchamp a signifié de son côté tout son soutien au milieu du théâtre et appelé des états généraux à ce sujet.

«Je ne peux pas dire que Mme Beauchamp n’a pas fait du bon travail, mais ce n’est pas autant que ce qu’on attendait», a souligné Vincent Bilodeau.

Pour sa part, Jean-Guy Côté se range derrière le Mouvement pour les Arts et les Lettres (MAL), qui souhaite que Québec augmente le budget du CALQ de quelque 20 M$.

Message du président de l’Académie des masques
Le théâtre québécois n’est pas riche et l’un des seuls messages politiques de la soirée est venu du président de l’Académie québécoise du théâtre, Vincent Bilodeau, qui avait préparé une petite chanson des fêtes à l’intention de la ministre fédérale du Patrimoine, Bev Oda.

«Petite Maman Oda
Quand tu descendras d’Ottawa
Avec des budgets par milliers
N’oublie pas mes petites tournées
Il me tarde tant que l’année s’achève
Pour voir si tu as apporté
Toutes les subventions que je vois en rêve
Et que je t’ai commandées.»

Vincent Bilodeau lui a alors rappelé que plusieurs troupes de théâtre et de danse attendent toujours les subventions promises et nécessaires à leur survie.

Le président a ensuite révélé que la prochaine Soirée des Masques aurait lieu le 26 août 2007, «pour inaugurer la saison théâtrale», et que l’animation sera confiée au groupe des Éternels Pigistes.

Le financement du gala n’a évidemment rien à voir avec les difficultés financières du théâtre, mais hier, l’allure générale de la cérémonie traduisait assez bien la situation du milieu.

Quoique très réussis, les maquillages et les costumes des animateurs ont été les mêmes tout au long de la soirée.

Ironiquement, la fête du théâtre est l’un des seuls – sinon le seul – galas québécois à ne pas être diffusés en direct d’un grand théâtre montréalais.

Froid et contraignant, le studio de Radio-Canada ne suffit vraiment pas à un gala télédiffusé digne de ce nom; les plans de caméra sont limités, l’espace scène est considérablement réduit et les gens de l’assistance sont littéralement assis les uns sur les autres.

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