Lighthouses d’Alice Jarry, vernissage le jeudi 15 septembre à 17h à Action Art Actuel

Le travail d’installation en art numérique d’Alice Jarry est porté par une réflexion sur le rôle et l’impact de la matérialité. À l’opposé d’un matériau inerte ou utilitaire, la matière est pour elle agissante et révèle un potentiel d’indétermination amplifié par différentes stratégies de détournement électronique et de programmation informatique. L’artiste s’interroge donc sur son potentiel d’action : sa capacité de réagir, de se transformer au fil du temps et de générer des formes accidentelles et imprévisibles.

Lighthouses est une installation lumineuse et sonore composée de verres dichroïques, de miroirs, de verre recyclé, de moteurs, de DELs et de cellules photosensibles. Le projet s’inscrit dans la suite d’une collaboration avec l’artiste belge Vincent Evrard en novembre 2015.

Le projet, pensé en relation avec l’espace de diffusion, explore le potentiel du verre dans la génération de traces instables et éphémères. La diffraction est centrale à cette recherche : abordée comme processus matériel, spatial et temporel (Harraway, 1997, Barad, 2007), elle permet à l’installation de se transformer dans le temps selon les « collisions » opérantes entre des éléments qui proposent une dynamique collective : le code, le lieu, le temps qui passe, les matérialités fragiles et les spectateurs. Posés au sol, des carrés de verres raclent le plancher et déplacent un amoncellement de verre brisé. Des traces, des ilôts et des sillons se font et se défont de manière évolutive tout au long de la diffusion. Ces mouvements produisent des ombres colorées, des sons, des grésillements et des cliquetis qui sont amplifiés par l’acoustique du lieu. Telle une toile éphémère, l’installation est un réseau de relations qui modulent le lieu en continu alors que l’oeuvre est appelée à se transformer de manière inattendue tout au long de la diffusion.

Alice Jarry vit et travaille à Montréal. Son travail a récemment été présenté durant Automata, la troisième Biennale internationale d’art numérique (BIAN), au Mois Multi (Québec), aux Transnumériques (Mons 2015, Capitale européenne de la culture), à la Triennale Device_Art (Zagreb), au Invisible Dog Art Center (New York), lors de physicalité, la deuxième Biennale internationale d’art numérique (BIAN), à La gare numérique (FR), lors de la série LASER (Leonardo-Hexagram) et dans plusieurs lieux d’exposition au Canada, aux États-Unis et en Europe. Elle est membre de Perte de Signal, un centre d’artiste dédié à la recherche et développement en arts numériques à Montréal. Alice Jarry enseigne les Computation Arts à l’université Concordia (Montréal). Elle est étudiante au doctorat en Études et pratiques des arts (UQAM) et détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques (UQAM).

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