Caroline Cloutier, Les sabliers, détail, 2014

Les Sabliers de Caroline Cloutier, vernissage le jeudi 22 mai à 17h à Diagonale

L’exposition Les Sabliers présente une série d’installations inédites de l’artiste Caroline Cloutier. Pour le nouvel espace de Diagonale, l’artiste a conçu un triptyque d’œuvres au plus près de l’identité du lieu où elles se déploient en grand format le long des murs, jouant des angles, des recoins et des hauteurs.

L’exposition propose trois variations récentes de l’artiste autour du papier polypropylène. Depuis 2012, Caroline Cloutier compose ses installations à partir de ce matériau de prédilection utilisé comme support photographique. Elle crée des photomontages à grande échelle, conçus comme des trompe-l’œil architecturaux ou comme des images abstraites où seuls persistent de subtils dégradés de gris.

Pour Les Sabliers, l’artiste réutilise littéralement les pans de papier polypropylène présentés lors de ses précédentes expositions. Décollés puis découpés en fines lamelles, ils subissent toutes sortes de manipulations, inspirées des gestes de tressage et de filage. La répétition méthodique de l’artiste fait écho à ces figures ancestrales où mythologie et quotidien se rencontrent dans le geste des femmes ; Ariane déroulant le fil, Pénélope filant la laine ou Raiponce défaisant ses cheveux. Caroline Cloutier laisse libre cours à des motifs à la fois familiers et nouveaux, abstraits et symboliques, puisés dans les détails simples de fibres textiles et de paysage tels que flèche, vagues ou cheveux. Les œuvres s’animent alors d’un mouvement nouveau d’ondulation qui se prolonge hors du cadre de l’œuvre dans l’espace d’exposition.

Si l’artiste reprend aujourd’hui ces dégradés de gris, matière première de ses œuvres, c’est pour mieux les détourner. De surfaces lisses, ils se transforment en filaments pour former des motifs tantôt géométrique, tantôt aléatoire qui placent la ligne au cœur de l’œuvre. Dans la transparence et la superposition des lignes, dans leur animation, les œuvres appellent à la contemplation et au parcours, interpellant à la fois le regard et la présence physique du spectateur.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel