Ignoré lors du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, le milieu culturel lance une campagne pour un meilleur soutien aux emplois culturels et atypiques
À deux jours du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre présidé par le premier ministre Philippe Couillard, plus de 50 associations et regroupements du secteur de la culture interpellent aujourd’hui le gouvernement sur l’importance de prendre en compte la réalité des quelques 150 000 artisans, artistes, enseignants et travailleurs culturels et mieux soutenir leur contribution exceptionnelle à la société québécoise et à son rayonnement. A cette occasion, ils lancent la campagne La culture, le coeur du Québec – Pour des carrières durables, qui vise à encourager le gouvernement à adapter ses politiques et ses interventions aux travailleurs atypiques, dont ceux du secteur culturel, qui représentent aujourd’hui près de 40 % de la main-d’œuvre au Québec. Ils déplorent de plus que le gouvernement ne fasse aucune place au secteur culturel dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre.
« La culture est bel et bien au cœur du Québec. Nous représentons 3,7 % de la population active, avec 150 000 artisans, artistes, enseignants et travailleurs culturels. Notre secteur représente 3,5 % du PIB. Nous mettons en valeur notre diversité culturelle, favorisons la cohésion sociale, contribuons au développement du tourisme, des régions, de la diplomatie, de la créativité et de l’innovation », déclare Christine Bouchard, directrice générale d’En Piste, le regroupement national des arts du cirque. « Il est temps que le gouvernement du Québec se penche sur les questions de main-d’œuvre propres à un secteur si important pour le Québec », poursuit-elle.
Les mesures et programmes gouvernementaux doivent s’adapter au travail atypique
Les discussions du Rendez-vous sur la main-d’œuvre aborderont notamment le thème des emplois du futur, et ne peuvent se tenir sans que le secteur de la culture soit consulté, font valoir les porte-parole. Ils souhaitent contribuer à la discussion et partager leur expérience, en particulier sur le virage du numérique auquel le milieu est confronté depuis plusieurs années.
Les associations et regroupements font également valoir que la réalité du monde du travail dans le secteur culturel est très représentative de celle de près de 40% de la main-d’œuvre québécoise, celle des travailleurs et travailleuses atypiques, qui cumulent les emplois, les mandats à la pièce, les contrats ponctuels et jonglent avec plusieurs employeurs. Ils déplorent que cette réalité soit complètement occultée des discussions au Rendez-vous national sur la main-d’œuvre et soutiennent que l’exclusion du secteur culturel des discussions au Rendez-vous ne permettait pas d’identifier les bonnes pistes de solutions.
« Du côté des diffuseurs par exemple, le cumul de tâches et de responsabilités très variées qui va de la gestion d’une billetterie à la direction artistique d’une programmation exige des compétences spécialisées très diversifiées. Or c’est souvent une seule et même personne qui se retrouve en mode multitâches, faute de budget adéquat. Les conditions de travail n’ont aucune commune mesure avec celles d’autres milieux. On retrouve encore sur le territoire des structures entièrement bénévoles. Résultat : faute de moyens, nous vivons actuellement, à la grandeur du territoire, un essoufflement marqué des ressources humaines », explique Louise Martin, présidente de RIDEAU.
Les différents regroupements et associations représentent les domaines des arts visuels, de l’audiovisuel, de la danse, de la musique, du théâtre, du cirque et arts interdisciplinaires; de l’enregistrement sonore; de la littérature; des métiers d’art; de muséologie et patrimoine; du spectacle, de la variété et l’humour. Les intervenants ont pointé du doigt les politiques et programmes qui sont aujourd’hui complètement inadaptés aux nouvelles réalités du marché du travail.
Un secteur culturel dynamique, mais qui commence à manquer de souffle
« Au-delà de nos grands succès, nous vivons un véritable essoufflement », poursuit Jack Robitaille, vice-président de l’Union des artistes du Québec. « Comme plusieurs, nous avons subi des coupures importantes, nous devons nous adapter à un marché du travail en profond bouleversement, notamment avec l’arrivée du numérique. Comme travailleurs atypiques, ceux et celles qui font le milieu de la culture au Québec n’ont bien souvent pas accès aux grandes mesures de soutien d’Emploi Québec. De plus, nous sommes sans régime d’indemnisation durant nos périodes sans contrat, sans accès aux programmes de soutien à l’employabilité. On a une bonne réflexion à faire au Québec pour tenir compte de cette réalité en forte croissance », ajoute-t-il.
Les représentants du milieu culturel font des demandes précises au gouvernement
Les représentants du milieu culturel insistent également sur l’importance de réinvestir efficacement dans les programmes de formation et le développement de la main-d’œuvre afin que le secteur demeure innovant et durable dans un contexte de transformation du marché du travail.
Les 50 associations et regroupements interpellent ainsi le gouvernement sur deux recommandations essentielles pour la vitalité et la viabilité des emplois :
● Intégrer un volet ressources humaines dans la future Politique culturelle pour décrire les réalités du secteur et intégrer des solutions qui répondent aux spécificités du secteur en matière d’embauche, de perfectionnement tout au long de la vie et de degré de polyvalence, de transition professionnelle ;
● Mettre en place un Plan d’action gouvernemental piloté par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec afin d’avoir une vision concertée entre les différents ministères et organismes concernés par les enjeux de la main-d’œuvre du secteur de la culture.
« Nous souhaitons que le Québec ait une vision globale dans ses politiques et interventions et avec tous les ministères concernés, afin que le secteur culturel demeure performant, créatif et innovant. Le gouvernement doit soutenir et encourager l’accès à des emplois de qualité, la formation professionnelle, l’intégration de la relève et préserver l’expertise pour des carrières durables en culture », insiste Paule Beaudry, directrice générale, La danse sur les routes du Québec.
À propos de la campagne
La campagne La culture, le cœur du Québec – Pour des carrières durables, est une initiative de plus de 50 associations et regroupements du milieu culturel de partout au Québec, dans les domaines des arts visuels, de l’audiovisuel, de la danse, de la musique, du théâtre, du cirque et arts interdisciplinaires ; de l’enregistrement sonore ; de la littérature ; des métiers d’art ; de muséologie et patrimoine ; du spectacle, de la variété et l’humour. Ces artistes, artisans, enseignants et travailleurs culturels souhaitent encourager le gouvernement du Québec à adapter ses politiques et ses interventions aux travailleurs atypiques, dont ceux du secteur culturel (150 000 professionnels), qui représentent aujourd’hui près de 40 % de la main-d’œuvre au Québec.
Pour consulter la liste des signataires et la page Facebook de la campagne : https://www.facebook.com/CultureCoeur/
Ignoré lors du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, le milieu culturel lance une campagne pour un meilleur soutien aux emplois culturels et atypiques
À deux jours du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre présidé par le premier ministre Philippe Couillard, plus de 50 associations et regroupements du secteur de la culture interpellent aujourd’hui le gouvernement sur l’importance de prendre en compte la réalité des quelques 150 000 artisans, artistes, enseignants et travailleurs culturels et mieux soutenir leur contribution exceptionnelle à la société québécoise et à son rayonnement. A cette occasion, ils lancent la campagne La culture, le coeur du Québec – Pour des carrières durables, qui vise à encourager le gouvernement à adapter ses politiques et ses interventions aux travailleurs atypiques, dont ceux du secteur culturel, qui représentent aujourd’hui près de 40 % de la main-d’œuvre au Québec. Ils déplorent de plus que le gouvernement ne fasse aucune place au secteur culturel dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre.
« La culture est bel et bien au cœur du Québec. Nous représentons 3,7 % de la population active, avec 150 000 artisans, artistes, enseignants et travailleurs culturels. Notre secteur représente 3,5 % du PIB. Nous mettons en valeur notre diversité culturelle, favorisons la cohésion sociale, contribuons au développement du tourisme, des régions, de la diplomatie, de la créativité et de l’innovation », déclare Christine Bouchard, directrice générale d’En Piste, le regroupement national des arts du cirque. « Il est temps que le gouvernement du Québec se penche sur les questions de main-d’œuvre propres à un secteur si important pour le Québec », poursuit-elle.
Les mesures et programmes gouvernementaux doivent s’adapter au travail atypique
Les discussions du Rendez-vous sur la main-d’œuvre aborderont notamment le thème des emplois du futur, et ne peuvent se tenir sans que le secteur de la culture soit consulté, font valoir les porte-parole. Ils souhaitent contribuer à la discussion et partager leur expérience, en particulier sur le virage du numérique auquel le milieu est confronté depuis plusieurs années.
Les associations et regroupements font également valoir que la réalité du monde du travail dans le secteur culturel est très représentative de celle de près de 40% de la main-d’œuvre québécoise, celle des travailleurs et travailleuses atypiques, qui cumulent les emplois, les mandats à la pièce, les contrats ponctuels et jonglent avec plusieurs employeurs. Ils déplorent que cette réalité soit complètement occultée des discussions au Rendez-vous national sur la main-d’œuvre et soutiennent que l’exclusion du secteur culturel des discussions au Rendez-vous ne permettait pas d’identifier les bonnes pistes de solutions.
« Du côté des diffuseurs par exemple, le cumul de tâches et de responsabilités très variées qui va de la gestion d’une billetterie à la direction artistique d’une programmation exige des compétences spécialisées très diversifiées. Or c’est souvent une seule et même personne qui se retrouve en mode multitâches, faute de budget adéquat. Les conditions de travail n’ont aucune commune mesure avec celles d’autres milieux. On retrouve encore sur le territoire des structures entièrement bénévoles. Résultat : faute de moyens, nous vivons actuellement, à la grandeur du territoire, un essoufflement marqué des ressources humaines », explique Louise Martin, présidente de RIDEAU.
Les différents regroupements et associations représentent les domaines des arts visuels, de l’audiovisuel, de la danse, de la musique, du théâtre, du cirque et arts interdisciplinaires; de l’enregistrement sonore; de la littérature; des métiers d’art; de muséologie et patrimoine; du spectacle, de la variété et l’humour. Les intervenants ont pointé du doigt les politiques et programmes qui sont aujourd’hui complètement inadaptés aux nouvelles réalités du marché du travail.
Un secteur culturel dynamique, mais qui commence à manquer de souffle
« Au-delà de nos grands succès, nous vivons un véritable essoufflement », poursuit Jack Robitaille, vice-président de l’Union des artistes du Québec. « Comme plusieurs, nous avons subi des coupures importantes, nous devons nous adapter à un marché du travail en profond bouleversement, notamment avec l’arrivée du numérique. Comme travailleurs atypiques, ceux et celles qui font le milieu de la culture au Québec n’ont bien souvent pas accès aux grandes mesures de soutien d’Emploi Québec. De plus, nous sommes sans régime d’indemnisation durant nos périodes sans contrat, sans accès aux programmes de soutien à l’employabilité. On a une bonne réflexion à faire au Québec pour tenir compte de cette réalité en forte croissance », ajoute-t-il.
Les représentants du milieu culturel font des demandes précises au gouvernement
Les représentants du milieu culturel insistent également sur l’importance de réinvestir efficacement dans les programmes de formation et le développement de la main-d’œuvre afin que le secteur demeure innovant et durable dans un contexte de transformation du marché du travail.
Les 50 associations et regroupements interpellent ainsi le gouvernement sur deux recommandations essentielles pour la vitalité et la viabilité des emplois :
● Intégrer un volet ressources humaines dans la future Politique culturelle pour décrire les réalités du secteur et intégrer des solutions qui répondent aux spécificités du secteur en matière d’embauche, de perfectionnement tout au long de la vie et de degré de polyvalence, de transition professionnelle ;
● Mettre en place un Plan d’action gouvernemental piloté par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec afin d’avoir une vision concertée entre les différents ministères et organismes concernés par les enjeux de la main-d’œuvre du secteur de la culture.
« Nous souhaitons que le Québec ait une vision globale dans ses politiques et interventions et avec tous les ministères concernés, afin que le secteur culturel demeure performant, créatif et innovant. Le gouvernement doit soutenir et encourager l’accès à des emplois de qualité, la formation professionnelle, l’intégration de la relève et préserver l’expertise pour des carrières durables en culture », insiste Paule Beaudry, directrice générale, La danse sur les routes du Québec.
À propos de la campagne
La campagne La culture, le cœur du Québec – Pour des carrières durables, est une initiative de plus de 50 associations et regroupements du milieu culturel de partout au Québec, dans les domaines des arts visuels, de l’audiovisuel, de la danse, de la musique, du théâtre, du cirque et arts interdisciplinaires ; de l’enregistrement sonore ; de la littérature ; des métiers d’art ; de muséologie et patrimoine ; du spectacle, de la variété et l’humour. Ces artistes, artisans, enseignants et travailleurs culturels souhaitent encourager le gouvernement du Québec à adapter ses politiques et ses interventions aux travailleurs atypiques, dont ceux du secteur culturel (150 000 professionnels), qui représentent aujourd’hui près de 40 % de la main-d’œuvre au Québec.
Pour consulter la liste des signataires et la page Facebook de la campagne : https://www.facebook.com/CultureCoeur/