Le mariage de Mona Sharma, vernissage le vendredi 20 novembre à 19h à La Centrale

présentation d’artiste
samedi 21 novembre, 15h

En tant que Montréalaise dont la famille a émigré de l’Inde au début des années 1980, la dualité du bagage culturel de Mona Sharma est une inspiration cruciale dans sa pratique. Son travail est une recherche sur l’appropriation personnelle en lien à l’identité. Il ne porte pas seulement sur la prise de contrôle de qui nous sommes, mais s’intéresse aussi aux circonstances dans lesquelles nous cédons ce contrôle.
 
À La Centrale, elle présente l’exposition Le mariage, une série de tableaux entreprise il y a deux ans, dont le thème résulte de son récent mariage, un des événements les plus chargés d’émotion de son vécu. Cette série offre à la fois des images romantiques et des scènes de carnage qui – même si parfois exagérées – évoquent les aspects positifs et négatifs de ce rituel sacré. «Comme Hindoue se mariant en dehors de ma caste, de ma culture et de ma race, mon appréhension la plus paradoxale n’était pas d’être déçue du mariage, mais plutôt, qu’il ne rencontrerait pas les attentes enracinées dans une culture et un passé avec lesquels je n’entretiens plus aucun dialogue. La création de ces œuvres m’a permis de composer avec la peine et la frustration d’avoir à rompre avec mon milieu d’origine.»
 
La série se déroule de manière très théâtrale. La préoccupation principale de Mona Sharma n’est pas de créer un espace où l’esprit des spectatrices et spectateurs peut vaguer, mais de construire une scène sur laquelle les personnages peuvent jouer leurs rôles. Des ruptures abruptes s’opèrent entre le premier plan, l’arrière-scène et l’espace entre les deux. Des matériaux ajoutant du relief – corde, bois, papier – sont introduits sans volonté d’illusion, brisant ainsi la sérénité du plan pictural et soulignant le récit qui s’y développe. Ses tableaux s’inspirent des motifs sculpturaux religieux tirés de nombreux temples hindous qu’elle a pu visiter lors de ses passages en Inde.
 
En se mettant en scène à la fois comme mariée, marié et rival, Mona Sharma permet au spectateur de voir de telles situations sous des angles différents. La famille du marié incarnée en amas de squelettes fait allusion au fardeau de devoir entretenir les coutumes d’une époque révolue. Par ailleurs, en représentant la majorité des demoiselles d`honneur et autres invitées en personnes occidentales blanches, Mona Sharma tente d’exprimer l’aliénation de vivre un rituel oriental aussi lourd de sens dans un environnement occidental. Ces éléments se conjuguent pour composer un environnement fortement dramatisé qui est sur le point de s’effondrer.
 
«Quelle que soit la culture, le mariage n’est jamais une partie de plaisir. C’est un conflit en évolution entre les idéaux traditionnels et les nouvelles réalités qui gouvernent notre conception de la famille et de la société en général.»
 
Mona Sharma vit et travaille à Montréal. Elle est présentement inscrite au programme de maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia. Elle compose des récits peints et dessinés et pratique également la sculpture. Ses oeuvres ont été montrées chez Dare Dare (2009), à la Galerie VAV (2007), à la Galerie Warren G. Flowers (2002, 2004) et chez Art mûr (2006). Le mariage est sa deuxième exposition solo.

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