Le ministre des finances du Canada, Jim Flaherty

Le Budget fédéral 2013 apporte son lot d’inquiétudes, selon l’excellente analyse du Regroupement québécois de la danse

Cette analyse confirme que le budget du Conseil des arts du Canada va demeurer inchangé en 2013-2014 à 181 $ millions et qu’il n’y aura pas non plus de coupes à celui du ministère du Patrimoine canadien. Toutefois, l’intention du gouvernement canadien d’intervenir dans les programmes de formation soulève de grandes inquiétudes pour l’avenir du financement des programmes québécois de main-d’oeuvre et donc de ceux qui relèvent actuellement du Conseil québécois des ressources humaines en culture (CQRHC). Il faudra attendre les résultats des négociations entre le gouvernement central et les gouvernements des provinces avant d’en connaitre tous les impacts.
Par Bastiien Gilbert

Communiqué du Regroupement québécois de la danse :

Il fallait creuser loin pour trouver les quelques miettes que récoltent les arts et la culture dans le Budget 2013 du gouvernement fédéral présenté ce jeudi à la Chambre des communes. En fait, celui-ci comprend deux mesures directement reliées aux arts et la culture au pays: la revitalisation, au coût de 8 millions de dollars, du Massey Hall, une salle de concert située à Toronto, et l’augmentation de l’avantage maximal aux fonds de dotation pour favoriser les activités philanthropiques. Aucune mention des crédits alloués au portefeuille de Patrimoine canadien, aux fonds dédiés au Conseil des arts du Canada, à Radio-Canada, à Téléfilm Canada…

Toutefois, la veille de la présentation du budget 2013, lors des délibérations du Comité permanent du Patrimoine canadien pour le budget principal des dépenses 2013-2014, nous obtenions quelques assurances. En réponse à des questions de Pierre Nantel, député néodémocrate et porte-parole en matière de patrimoine canadien, James Moore, ministre du Patrimoine canadien, a affirmé qu’il n’y aurait pas de coupes au Conseil des arts du Canada (budget maintenu à 181 millions de dollars) et que du côté de Patrimoine canadien, les 25 millions de dollars dédiés aux programmes de soutien à la création, à la production et à la diffusion seraient également maintenus. Le gel des enveloppes allouées aux arts et à la culture signifie toutefois un recul pour le secteur, notamment en raison de la hausse toujours croissante des coûts de production et de diffusion ainsi que des demandes d’aide financière adressées au Conseil des arts du Canada.

Des changements majeurs du côté de la formation de la main-d’œuvre
Dans le but de contrer la pénurie de main d’œuvre au pays, le gouvernement Harper change les règles du jeu en modifiant ses ententes avec les provinces sur le marché du travail (EMT). Actuellement, en vertu d’une entente particulière conclue entre Québec et Ottawa en 1997 et qui vient à échéance en 2014, le gouvernement du Québec reçoit annuellement 116 millions de dollars pour des mesures d’employabilité. À partir de maintenant, le gouvernement du Québec devra s’inscrire dans une logique d’appariement avec les entreprises et le gouvernement fédéral pour tenter de rattraper 67 des 116 millions qui lui étaient versés par Ottawa. Le gouvernement du Québec perdra non seulement des sommes importantes, mais son autonomie dans un champ de compétence provinciale. Ces changements majeurs dans le soutien à la formation de la main-d’œuvre risquent d’avoir de sérieuses conséquences pour un secteur qui, comme celui des arts et de la culture, repose sur un fort contingent de travailleurs autonomes.

Autre effet de contrainte sur les entreprises
Pour permettre à un plus grand nombre de travailleurs canadiens d’occuper un emploi,  le gouvernement fédéral resserrera les règles d’embauche des travailleurs temporaires étrangers. Les employeurs devront intensifier leurs efforts de recrutement au pays avant d’avoir recours à de la main-d’œuvre étrangère. Ils devront ainsi s’assurer au préalable que «… des Canadiens ne peuvent véritablement pas combler ces postes.» Reste à voir encore une fois quels effets cette nouvelle contrainte produira sur un secteur où la mobilité des artistes et des travailleurs culturels est partie intégrante de sa dynamique.
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Autres éléments du budget 2013 qui touchent indirectement le secteur des arts et de la culture : le Plan d’investissement dans les infrastructures de 47 millions de dollars sur 10 ans ; et l’instauration d’un crédit d’impôt temporaire encourageant les nouveaux donateurs à faire des dons de bienfaisance.

Lire le communiqué du RQD

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