Lancement d’Inter 124 et vernissage le vendredi 14 octobre à 17h au Lieu

Autour de la mort
il y a toujours la vie
Exposition collective du 14 octobre au 6 novembre

Cette exposition collective qui se déroulera du 14 octobre au 6 novembre présentera le travail d’artistes du Saguenay-Lac Saint-Jean orchestrée par la commissaire Julie Andrée T. Les artistes invités sont : Julien Boily, Étienne Boulanger, Cindy Dumais, Noémie Payant-Hébert et Yannick Potvin.

Mot de la commissaire
En route vers Québec, je réfléchis au titre de l’exposition. Tout ce qui me vient en tête c’est Autour de la mort. Certes rien d’original, c’est même banal. Comme un commentaire, j’y ajoute en sous-titre Il y a toujours la vie. Wow ! Encore plus cliché. Si depuis plusieurs années, je m’intéresse au trépas, certains diront que l’ombre d’optimisme ou d’espoir dans le sous-titre est beaucoup plus récente et c’est peut-être dû au fait que je suis mère depuis peu. Si j’ai toujours vu d’un angle théorique du vivant derrière la mort, maintenant je constate chaque jour qu’il y a de la mort dans l’ombre du vivant. Mais n’est-ce pas pour cette raison que le sujet est fascinant ? Dans le cadre de cette exposition, je vous invite à errer dans le paysage de la mort. Ludisme, romantisme ou hyperréalisme, chaque artiste (chaque œuvre) courtise avec le sublime Burkien. Aussi appelé « delight » (traduit par dépit par délice), c’est au milieu du XVIIIe siècle qu’Édouard Burk conceptualise ce que certains appelleront un plaisir négatif qui nécessite, comme dans l’expérience du paysage, le recul et la distance dans un rapport au douloureux et au terrible. Ce déplaisir sera la source d’inspiration de toute la littérature gothique du XVIIIe siècle dévoilant ainsi un côté sombre et violent. Ici, le rapport à la mort et au sublime est commenté de manière poétique, ludique, disons même scientifique et politique.
 
APPEL DE TEXTES ET VISUELS
INTER, ART ACTUEL NUMÉRO 126
RISQUES ET DÉRAPAGES
Date limite : 10 janvier

Dans l’histoire de la performance, le risque se mesurait en fonction de l’intégrité du corps, de la sécurité personnelle de l’artiste et de son public. Le performeur se plaçait dans des situations de vulnérabilité, il repoussait le seuil de la douleur, il mettait le spectateur au défi, il créait des situations problématiques sur le plan éthique. Aujourd’hui, à une époque où tout est fait pour « votre bien-être et votre sécurité », il y a des garde-fous dans les lieux touristiques, des mises en garde sur les aliments, des avertissements en petits caractères sur tous les produits. Un roman au programme d’un cours universitaire pourrait contenir des déclencheurs de détresse post-traumatique ? Il doit être affublé de trigger warnings. Il suffit d’un incident pour resserrer les règles pour tout le monde ; il suffit d’une personne indignée par une image, une phrase, pour que les médias s’agitent et détournent l’attention des tragédies véritables qui se jouent sur notre planète.

La pratique de l’art est tolérée en régime d’autosurveillance. Les œuvres risquent à tout moment d’être accusées d’appropriation culturelle, de racisme, de sexisme, de fascisme, d’homophobie, de provocation gratuite, d’islamophobie, de pornographie, de pédophilie, de xénophobie et, surtout, pire que tout, de ne pas travailler au consensus. Pendant que tout s’écroule autour de nous, nous sommes tous en train de nous surveiller les uns les autres pour que chacun ait sa dose de respect, partant du postulat selon lequel les disparités économiques et culturelles de même que les conflits géopolitiques se résorberont d’eux-mêmes dans un monde où les attitudes seront parfaites et les représentations, bien ajustées.

Ce dossier veut explorer comment la pratique de l’art est formatée par le contexte actuel du « correct et sécuritaire ». Le message artistique n’est pas calibré comme une campagne publicitaire ou une fabrication du consentement par les lobbys, c’est pourquoi il peut être retourné, mécompris, détourné, caricaturé. L’écrivain sera mis au pilori de la citation, l’artiste exposé au lynchage web : chaque individu qui a accès à un clavier pourra affirmer sa supériorité morale à leurs dépens. À cette époque où une phrase définit un programme politique, où un dessin peut « offenser » des millions de croyants, les œuvres devraient-elles porter des clauses de non-responsabilité et d’exclusion pour éviter le malentendu, la lecture au premier degré, les instrumentalisations et les dérapages ? Ou plutôt l’artiste devrait-il lancer le pavé dans la mare, pour ne pas dire la merde dans le ventilateur ? Non seulement la performance en tant que forme d’art avance sur un terrain miné par des luttes anciennes et nouvelles, mais elle devient aussi, elle-même, un langage pour susciter l’indignation/l’adhésion et provoquer des mouvements d’opinion : de tous bords, la gauche comme la droite, les terroristes comme les plateformes politiques, n’hésiteront pas à créer des mises en scène, à provoquer des situations artificielles, en vue de produire des images médiatiques. Alors, la performance, comme forme d’art qui invitait le risque, est elle-même en dérapage lorsqu’elle devient arme de manipulation dans les mascarades du réel.

Format des textes: 2500 mots au maximum
Format des images: 300 dpi, format JPEG ou TIFF, minimum 46 x 30 cm

Consultez la section « Proposer un article » sur notre site Web afin de connaître tous les détails concernant l’envoi de vos soumissions. www.inter-lelieu.org • redaction@inter-lelieu.org
 

L’équipe du Lieu et le comité de rédaction de la revue Inter, art actuel vous convient à son lancement du nO124 : LA REVUE COMME ACTION et au vernissage de  l’exposition : AUTOUR DE LA MORT IL Y A TOUJOURS LA VIE. Ces événements se déroulera le 14 octobre dès 17 h au 345, rue du Pont. Nous vous présenterons les auteurs et artistes qui ont participés à ce numéro spécial d’Inter, art actuel et en plus, vous découvrirez une exposition collective d’artistes du Saguenay-Lac Saint-Jean orchestrée par la commissaire Julie Andrée T.
Entrée libre !

 

INTER, ART ACTUEL NO124
LA REVUE COMME ACTION

Pour le numéro 124, le comité de rédaction a voulu renouer avec le travail sur la revue comme objet et espace d’exposition en réunissant un certain nombre de collaborateurs anciens et nouveaux, des artistes et des poètes, afin de produire un numéro spécial à l’occasion d’une action collective : « La revue comme action ». Il convient de rappeler, à l’ère du numérique, qu’une revue est faite à la main, qu’elle exprime la particularité des rapports humains, les complicités autant que l’imagination.
 
Le samedi 9 avril 2016, pendant une charrette de quelque huit heures d’affilée, les pages de ce numéro ont été produites sur place, avec divers supports et disciplines correspondant aux participants sélectionnés. Le tout a donné lieu à un métissage entre la pensée critique et la subversion graphique, à une rencontre entre la trace et l’empreinte, à une modulation entre des trajectoires littéraires et des propositions plastiques. Nous voulions confirmer que l’art actuel signifiait une implication directe dans tous les processus, une inscription de toutes les mixités potentielles. Tous avaient été mis au courant de la possibilité d’agir et d’interagir, accomplissant des rituels de toutes sortes, des inscriptions et des mélanges, se prêtant aux contaminations probables. Certaines pages ont été produites par quatre ou cinq personnes, tandis que d’autres ont été le fruit d’une production solo. Ainsi, les apports de chacun se sont fondus dans l’anonymat de ce « happening d’édition » dont les propositions « ouvertes » ont été modifiées, métissées, complétées. La revue prenait progressivement forme sur les murs du Lieu, centre en art actuel au gré des situations et des contextes d’exécution.
 
Ont contribué à ce numéro : Patrick Altman, Francis Arsenault, Mélissa Correia, Pierre Demers, Sébastien Dulude, Cindy Dumais, Jean-Claude Gagnon, Geneviève et Matthieu, Marie-Andrée Gill, Michaël La Chance, Lise Labrie, André Marceau, Richard Martel, Hélène Matte, Hugo Nadeau, Jean-Jules Soucy, Carlos Ste-Marie, Julie Andrée T. et Giorgia Volpe. Aussi, nous présentons dans la section Topos : un retour sur l’échange Québec-Bangkok par Guy Sioui Durand et Lalinthorn Phencharoen, Yoko Ono. Lumière de l’aube par Charles Dreyfus, Günter Brus. Zones de turbulences par Gauthier Lesturgie, Art action d’arrière-garde transylvanien par Gustáv Üto, Une sensualité opérante. La revue, revue par Giorgia Volpe signé Hélène Matte, Hypothèses de travail sur la magie, l’amour, les miracles et l’endurance physique par Francis O’Shaughnessy et finalement Art action et performance. Périphéries sans centre ! par Richard Martel.

Procurez-vous ce numéro sur notre site Web en format papier ou numérique à l’adresse www.inter-lelieu.org/inter.

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