Lancement de Confessions d’une passante de Magali Baribeau-Marchand, le jeudi 25 octobre à 17h à la librairie Point de suspension

Confessions d’une passante
Magali Baribeau-Marchand

Édition : SAGAMIE édition d’art en collaboration avec Terrain Vague, maison d’édition de livres d’artistes et entreprise de reliure artisanale

Confessions d’une passante est un livre d’artiste réalisé suite à la récolte de 107 confidences écrites ayant été recueillies à Rimouski et aux Îles-de-la-Madeleine au cours des deux dernières années. Ce livre rend hommage aux liens que tisse la mémoire avec les mots ; à la charge insoupçonnée d’une poésie ordinaire. De là émane une fragilité à la fois anonyme et humaine, qui se livre sans compromis. Enfin, de prendre ce bain de contacts humains m’a permis d’expérimenter des processus d’échange et du don de soi qui m’ont mené à la création de l’objet artistique qu’est ce livre.

Au cours de l’automne 2010, j’ai recueilli une multitude de confidences sur la promenade longeant le fleuve Saint-Laurent à Rimouski. J’avais construit pour l’occasion un dispositif mobile roulant, une cabane à oiseau géante en quelque sorte, qui a servi de confessionnal le temps d’une semaine en novembre. Ainsi, quelques dizaines d’inconnus m’ont écrit un bout d’eux-mêmes en échange d’un moment de recueillement dans cet isoloir. Pour chacune de ces confidences, j’ai bâti une cabane à oiseau faite de carreaux de céramique blanche sur laquelle figure gravée la dite confidence.

Puis je me suis rendue aux Îles-de-la-Madeleine en mai 2011 afin que ces monuments miniatures, singuliers et fragiles, soient adoptés en échange d’une nouvelle confidence, cette fois-ci arrivée à moi au moyen d’une carte postale.

J’ai intitulé ce projet Les Confidences : il en est un de déplacement, de correspondance, d’échange, de voyage, du don de soi. Enfin, d’une sensibilité profondément humaine. Ce livre en constitue la troisième phase et devient lui aussi un objet témoignant de ces échanges entre inconnus spécifiques. Les auteurs de toutes les confidences présentes dans ce livre sont ces inconnus qui ont accepté de se livrer à moi par écrit au cours de ce projet. Et à présent, mes dessins s’y entrelacent.

Finalement, de déportées à adoptées, ces confidences revêtent maintenant une existence propre, un caractère unique. Elles voyagent jusqu’à vous, à travers vous.

Biographie

Je suis une artiste en arts visuels titulaire d’un Baccalauréat Interdisciplinaire en Art de l’UQAC. Je poursuis au Saguenay et ailleurs une recherche autour du potentiel déstabilisant des récits dissimulés dans le quotidien ordinaire ou extraordinaire. Mon travail prend la forme qu’il peut ; j’installe, je dessine, je fabrique, j’écris tout le temps.

Nous avons tous un jour embrassé une image

Conférence de Jonathan Lamy

En marge de l’exposition Hors champ, présentée à Espace virtuel, cette conférence propose une réflexion sur l’esthétique et la performativité du portrait dans l’art actuel. Les œuvres de Janieta Eyre, Adad Hannah, Marisa Portolese, Arthur Renwick et Marc Séguin, qui entreront ici en dialogue avec la démarche de quelques autres artistes, redéfinissent la notion de portrait. Il ne s’agit plus de montrer le statut social d’une personne, mais de mettre en place une intrigue autour d’un sujet. Comme on le fait devant une œuvre de performance, on cherche à comprendre ce qui se passe, ce qui s’est passé, ce qui se passera. Ici, on se demande qui sont ces gens qui posent, sans pouvoir fournir de réponses claires. Alors on imagine, chacun pour soi, le hors champ de l’image : ce qu’il y a autour, mais surtout avant et après. Qu’est-ce qui a pu se produire pour qu’on en arrive là ? Qu’est-ce qui se trame exactement ? Et qu’arrivera-t-il ensuite ? Le portrait devient le lieu d’un récit imaginaire que le regardeur reconstitue à travers l’œuvre, quelque chose comme la surface de projection pour les petites histoires que l’on invente dans sa tête. Le portrait crée, comme le fait la performance, un effet de présence, qui agit sur les spectateurs. Ceux-ci, devant les images exposées, prennent conscience de leur rôle, de leur présence dans l’espace et du fait qu’ils sont aussi – et peut-être même davantage que les sujets portraiturés  en train de poser, c’est-à-dire d’être, d’être soi, d’être là. Mais qui ? Mais où ? Au fond, le portrait sert peut-être à cela : nous rappeler que nous ne savons pas où ni qui nous sommes.

Biographie

Poète, performeur, critique d’art et de littérature, Jonathan Lamy est chercheur postdoctoral au Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT) de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste des théories de la performance et de la représentation, il a complété un doctorat interdisciplinaire en sémiologie à l’UQAM, dans lequel il a étudié les détournements des stéréotypés liés aux Premières Nations dans les pratiques performatives. Il a prononcé des conférences sur la poésie contemporaine, l’art de performance et l’art actuel autochtone au Québec, au Canada, en Amérique du Sud et en Europe. Sa pratique en performance conjugue la poésie sonore, la poésie-action et l’intervention dans l’espace public. Il a également publié deux livres de poésie aux Éditions du Noroît : Le vertige dans la bouche et Je t’en prie.
 

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