Laboratoires artistiques : compte rendu d’une journée de réflexion à Bruxelles

« Arts laboratories are organizations that focus on the support of the whole artistic creation process and on providing services to artists. Arts laboratories offer artists a place to work and support the artistic research and creation process through substantial feedback concerning the context or guidance and through production assistance. Aside from artistic and production support, some Arts laboratories also offer professional guidance. Arts laboratories are as such primarily process-oriented, rather than result-oriented. Presentation and the link with the public are less important here, but can become part of the production process. » Source : Landschapstekening beoordelingscommissie kunstencentra en werkplaatsen, p. 6, 31 May 2007

Le 26 juin dernier se tenait à l’Espace Beursschouwburg de Bruxelles une journée de réflexion des Laboratoires artistiques (Kunstenwerkplaats) dont une vingtaine ont été fondés dans le pays flamand, la plupart se retrouvant à Bruxelles. En compagnie de Piet Menu, directeur de la Huis van Burgondië, située à Maastricht et de Nicky Childs, directrice de Artsadmin, une organisation située à Londres, le directeur du RCAAQ, Bastien Gilbert, avait été invité à participer à cette journée. Celle-ci devait mener, à la veille du dépôt des demandes d’aide auprès de la Communauté flamande à un repositionnement des Laboratoires tant auprès des publics que des instances gouvernementales. L’invitation lancée au RCAAQ avait comme objectif d’examiner comment les centres d’artistes sont perçus au Québec, quelle est leur position dans le paysage de l’art, comment ils regroupent leurs forces et quels sont les points communs et les grandes différences avec la politique de gestion en Flandre.

Dans un premier temps, le directeur du RCAAQ s’est attaché à visiter certains des Laboratoires puisqu’il était dans la plus grande ignorance de ces espaces de travail, de leur professionnalisme et de leur pertinence. Les visites en valaient la peine puisqu’on découvrait ainsi des lieux très professionnels tant par les espaces occupés que par la direction artistique ou la gestion. Nommément, ces visites se sont étendues à Constant, un lieu spécialisé en arts médiatiques dont les cinq employés artistes sont en même temps producteurs de leurs projets qu’ils mettent en commun; c’est également une responsable de ce centre, Wendy Van Wynsberghe, qui avait lancé l’invitation au RCAAQ. Et c’est aussi cet organisme qui a créé le site Internet qui constitue à ce jour le seul espace commun des Laboratoires http://arts-lab.be/

De Pianofabriek, http://depianofabriek.vgc.be/ Nadine, http://www.nadine.be/iindex.html Bains ::Connective, tous lieux situés à Bruxelles ainsi que FLACC, http://www.flacc.info/ situé à Genk, ont donc constitué des découvertes. Et bien sûr, ces visites ont apporté des éléments de réponse aux questions soulevées. Et notamment, sur la visibilité des Laboratoires flamands qui, à l’évidence, est par trop modeste. Comment et pourquoi connaissons-nous si mal des lieux aussi bien équipés? Il est vrai cependant que des projets d’échange ont lieu avec des centres québécois, dont Studio XX avec Constant, ou Engramme avec le Centre Frans Masereel, que des artistes québécois y ont obtenu des résidences, mais notre connaissance demeure très fragmentaire. D’autre part, voulant améliorer leur relation avec les responsables gouvernementaux, il faut tout de même souligner qu’à notre avis, une bonne partie du travail a été fait puisque ces lieux sont reconnus par la Politique des arts de 2006 de la Communauté flamande (voir en exergue) et soutenus financièrement. De plus, cette politique accepte que la finalité des laboratoires n’est pas orientée par le résultat mais par le processus et que la présentation des oeuvres et les liens avec les publics sont moins importants, même s’ils peuvent faire partie du processus de production. Tous aspects qui sont en quelque sorte des revendications des centres d’artistes québécois et qui se heurtent ici aux exigences gouvernementales d’ouverture à de nouveaux publics.

Lors de la journée de réflexion, les personnes présentes, qui s’étaient interdits de discuter de questions monétaires, ont convenu également qu’il n’était pas nécessaire de créer une association, du type du RCAAQ. Ils veulent plus s’attacher à développer leur réseau et à accueillir d’autres organismes qui en sont actuellement absents. Évidemment, la possibilité de se réunir en Belgique pour une journée ou même une demi-journée n’est pas vraiment un problème, alors que le point le plus éloigné de Bruxelles est à 1 h 40 de train. À mettre en comparaison avec le coût et la durée d’une réunion pancanadienne de huit personnes, alors qu’il faut composer avec quatre fuseaux horaires…

En conclusion de leur journée, dont les responsables semblaient satisfaits, Constant, toujours eux, ont annoncé qu’ils allaient travailler à la production d’un répertoire, semblable à celui des centres d’artistes québécois. Soulignons que les Laboratoires artistiques ne sont pas limités exclusivement aux arts visuels, mais offrent tout aussi bien des résidences ou ateliers en arts médiatiques, en danse ou en théâtre.

Pour terminer, le responsable culturel de la Délégation du Québec à Bruxelles, Jean Frédéric, nous a fait part de l’appel à projets qui a lieu en ce moment en vue de la prochaine Commission mixte permanente de coopération Québec/Flandre 2008-2010. Cette commission finance en partie des projets de coopération avec un ou des partenaires flamands. Les renseignements sont disponibles sur le site du ministère des Relations internationales, à l’adresse suivante : http://www.mri.gouv.qc.ca/fr/pdf/Orientations_modalités_Quebec_Flandre.pdf Date limite : 26 septembre 2008.

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