La Station de Stéphane Gilot. Du 15 avril au 13 mai

Cher Stéphane,
Je suis enfin de retour chez moi… Mais qu’est-ce que ça signifie » de retour chez soi «? La terre ferme? Toi aussi, tu auras, pendant un certain temps, le sentiment de te noyer parmi les hommes. Tu seras taciturne et attentif à la moindre chose, tu devras faire un effort pour exécuter les mille petits gestes de la vie quotidienne…
Bon, j’arrête l’envolée lyrique pour t’annoncer que, depuis notre expérience du Pavillon*, les choses ont progressé. Nos plans pour la Station répondent aux attentes et le programme d’expérimentation est presque au point : nous pourrons bientôt évaluer les étapes nécessaires pour passer de l’habitat stationnaire traditionnel à notre modèle de véhicule statique – toujours en mouvement et pourtant toujours arrivé.
Tu feras, toi aussi, l’expérience de cet environnement où le corps retrouve son potentiel automoteur et où il réapproprie le champ de mobilité qui est le sien : il danse à nouveau, libéré de toutes ces prothèses qui l’encombrent. Son habitat est dorénavant l’unique prothèse dont il a besoin : cette Station qui, elle aussi, danse sur sa propre orbite…

Bonne chance et à bientôt,

Paige

*Le pavillon de réorganisation des sens, Centre Circa, Montréal, 2003.

Originaire de Belgique, Stéphane Gilot vit au Canada depuis 1996. Il a exposé son travail au Canada (Montréal, Toronto, Vancouver, Québec, Banff, Baie-Saint-Paul), en Belgique (Liège, Bruxelles, Ostende, Ferrière), en France (Paris, Lyon, Lille, Rennes), aux Pays-Bas (Amsterdam, Maastricht), en Allemagne (Berlin, Aix-la-Chapelle), en Angleterre (Londres), au Brésil (Sao Paulo), en Serbie-Monténégro (Vrsac), en Espagne (Valence, Gijon) et en Finlande (Jyvaskyla). Son travail est représenté par la Paul Petro Contemporary Art Gallery de Toronto, et par l’Espace 251 Nord de Liège.

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