La secte de la souris volante de Cynthia Girard. Vernissage le samedi 26 mai 2007 à 17 h

Cynthia Girard
La secte de la souris volante

du 26 mai au 23 juin 2007
vernissage le samedi 26 mai 2007 à 17 h

la galerie est ouverte du mardi au samedi, de midi à 17 h

La secte de la souris volante de Cynthia Girard rassemble des nouvelles
peintures, des installations et des sculptures sonores. L’artiste lancera
son recueil de poésie, La secte de la souris volante, lors du vernissage de
l’exposition et en lira quelques extraits.

LA SECTE DE LA SOURIS VOLANTE

Dans ma tête il y a un tombeau et des tableaux. Dans le tombeau il
y a des sculptures de style égyptien-western et sur les tableaux il y
a ce qu’il y a dans ma tête. Mes yeux sont comme des portes, oui
mes yeux sont les portes du tombeau qui est dans ma tête et le cerveau
c’est la momie emmaillotée de mes idées mortes mais qui peuvent
revenir à la vie si seulement, si seulement on me fait des offrandes. Mais
personne ne me donne rien, ils me disent que je suis vivante alors je dois
le faire moi-même. Je me peins à moi-même des offrandes pour revenir
à la vie en passant par la porte de mes yeux, je me fais des peintures
de choses que je désire et dans lesquelles je veux m’inscrire. Je suis
Néfertiti, je suis Cléopâtre, je suis vengeresse et surtout peintre et je veux
séduire à grands coups de pinceau.

Je peins des insectes, des clés poilues, des pieds coupés, des chandelles
qui coulent, des femmes de bois, des oeils-de-dieu, des cercueils
florissants, des araignées, des dinosaures et des fleurs et des papillons.
Je peins pour trouver le passage vers l’autre vie, l’autre coté de l’écran
du monde. Avec ma main, je tiens un vrai pinceau qui dégouline, et je
trace des lignes croches sur la toile, ma main n’est pas parfaite, ma main
est corps, ma main est sale. Elle est pleine de colle et de farine car je
fais du papier mâché avec mes mains maladroites, mes mains qui puent
qui rotent et qui pètent. Mes mains sont rabelaisiennes et heureuses. Et
elles courtisent la souris volante, qui elle seule peut passer à travers les
mondes et j’enfourche mon pinceau sauvage vers l’autre monde.

Les roches pleurent et j’ai bien peur. J’ai la face comme un soleil, j’ai la
face comme une pizza soleil en anamorphose, je suis distordue tandis
que la mouche se colle au ruban pour toujours. [C.G.]

Cynthia Girard est artiste visuelle et poète. Parmi ses dernières expositions
personnelles, mentionnons Locked Up à Space (Londres), Le temps des oiseaux à
Optica (Montréal), Histoire de bois à L’Écart (Rouyn-Noranda) et Fictions sylvestres
au Musée d’art contemporain de Montréal. Elle s’est fait connaître avec une série
d’expositions intitulées Le pavillon du Québec, de 2001 à 2003, qui questionnaient
la représentation de l’identité nationale québécoise. Elle a participé à plusieurs
expositions collectives dont John Moores 24 à la Biennale de Liverpool en 2006
et Histoires des Amériques au Musée d’art contemporain de Montréal en 2004. En
2005-2006, elle était récipiendaire de la résidence du Conseil des Arts du Canada
pour artistes visuels à Londres. Elle a publié plusieurs recueils de poésie dont Le
soleil et l’électron chez Triptyque en 2005.

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